PARIS, 22 décembre 2011 (AFP) - Le grand projet d'un "cloud computing" à la française, censé gérer en toute sécurité les données informatiques des administrations et entreprises nationales, est confronté à un revers avec le retrait surprise du consortium d'une entreprise clé, Dassault Systèmes.
"Le projet +Andromède+ reste d'actualité. Dassault Systèmes a fait part de son souhait de sortir de ce consortium mais d'autres entreprises ont, elles, fait part de leur souhait d'entrer dans ce consortium", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Industrie Eric Besson.
Il a annoncé la tenue d'une réunion le 20 janvier pour "un point d'étape" avec "les entreprises concernées".
"Le +cloud+ est absolument stratégique pour l'économie française. Si c'est avec Dassault Systèmes c'est mieux, si c'est sans lui, c'est au consortium et à nous de trouver une autre solution", avait-il déclaré plus tôt dans la journée.
En gestation depuis des années, le projet, baptisé "Andromède", devait allier l'Etat français aux entreprises Orange, Thales et Dassault Systèmes afin de créer "de grandes centrales numériques européennes" pour y stocker les données informatiques stratégiques des PME, grands groupes et administrations français.
L'objectif était de contrer les géants "non-européens" -tels Cisco, IBM, Microsoft ou encore Google- qui ont investi ces dernières années des milliards de dollars dans le secteur, notamment pour construire d'énormes centres de stockage de données informatiques ("datacenters").
Le marché du "cloud computing", qui permet de gérer à travers le web des données informatiques stockées dans des serveurs distants, est en pleine expansion et devrait représenter plus de 177 milliards d'euros en 2020, selon le cabinet d'études Forrester.
L'Etat devait injecter 135 millions d'euros dans ce projet via la Caisse des dépôts, tandis qu'Orange et Dassault Systèmes devaient mettre chacun 60 millions d'euros et Thales 30 millions.
Après deux ans de travail et plusieurs millions d'euros investis notamment pour mettre au point une "suite logicielle" (ensemble de programmes informatiques) pour le projet, Dassault Systèmes a décidé de jeter l'éponge, selon une lettre de son directeur général, Bernard Charlès, dont La Tribune a publié jeudi des extraits.
"Trois points principaux de désaccord" avec les autres membres du consortium sont à l'origine du désistement de Dassault Systèmes, "le principal portant sur le fait qu'Orange n'acceptait pas une clause de non-concurrence. Or l'opérateur serait à la fois actionnaire et fournisseur car il a sa propre offre +cloud+" en tant qu'entreprise privée, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.
Dassault Systèmes était également en désaccord "sur les contrats commerciaux: les prix proposés par Orange pour les services +cloud+ dans le cadre du consortium étaient trop chers, d'environ 30% par rapport à la concurrence", souligne cette source qui parle "d'un véritable gâchis, mais tellement français".
"Le projet +Andromède+ reste d'actualité. Dassault Systèmes a fait part de son souhait de sortir de ce consortium mais d'autres entreprises ont, elles, fait part de leur souhait d'entrer dans ce consortium", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Industrie Eric Besson.
Il a annoncé la tenue d'une réunion le 20 janvier pour "un point d'étape" avec "les entreprises concernées".
"Le +cloud+ est absolument stratégique pour l'économie française. Si c'est avec Dassault Systèmes c'est mieux, si c'est sans lui, c'est au consortium et à nous de trouver une autre solution", avait-il déclaré plus tôt dans la journée.
En gestation depuis des années, le projet, baptisé "Andromède", devait allier l'Etat français aux entreprises Orange, Thales et Dassault Systèmes afin de créer "de grandes centrales numériques européennes" pour y stocker les données informatiques stratégiques des PME, grands groupes et administrations français.
L'objectif était de contrer les géants "non-européens" -tels Cisco, IBM, Microsoft ou encore Google- qui ont investi ces dernières années des milliards de dollars dans le secteur, notamment pour construire d'énormes centres de stockage de données informatiques ("datacenters").
Le marché du "cloud computing", qui permet de gérer à travers le web des données informatiques stockées dans des serveurs distants, est en pleine expansion et devrait représenter plus de 177 milliards d'euros en 2020, selon le cabinet d'études Forrester.
L'Etat devait injecter 135 millions d'euros dans ce projet via la Caisse des dépôts, tandis qu'Orange et Dassault Systèmes devaient mettre chacun 60 millions d'euros et Thales 30 millions.
Après deux ans de travail et plusieurs millions d'euros investis notamment pour mettre au point une "suite logicielle" (ensemble de programmes informatiques) pour le projet, Dassault Systèmes a décidé de jeter l'éponge, selon une lettre de son directeur général, Bernard Charlès, dont La Tribune a publié jeudi des extraits.
"Trois points principaux de désaccord" avec les autres membres du consortium sont à l'origine du désistement de Dassault Systèmes, "le principal portant sur le fait qu'Orange n'acceptait pas une clause de non-concurrence. Or l'opérateur serait à la fois actionnaire et fournisseur car il a sa propre offre +cloud+" en tant qu'entreprise privée, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.
Dassault Systèmes était également en désaccord "sur les contrats commerciaux: les prix proposés par Orange pour les services +cloud+ dans le cadre du consortium étaient trop chers, d'environ 30% par rapport à la concurrence", souligne cette source qui parle "d'un véritable gâchis, mais tellement français".