Lillian SUWANRUMPHA / AFP
Bangkok, Thaïlande | AFP | mercredi 15/05/2024 - La Thaïlande pourrait être forcée de déplacer sa capitale Bangkok à cause de l'augmentation du niveau des océans, prévient un haut responsable des services climatiques du pays dans un entretien à l'AFP.
Les projections montrent invariablement que Bangkok risque d'être inondée par l'océan avant la fin du siècle. Une grande partie de la vibrante capitale subit déjà des inondations pendant la saison des pluies.
Pavich Kesavawong, directeur général adjoint du département gouvernemental chargé du changement climatique et de l'environnement, craint que la cité ne soit pas capable de s'adapter assez rapidement au vu du réchauffement actuel de la planète.
"Je pense que nous avons déjà dépassé le 1,5" degré Celsius de hausse des températures par rapport à l'ère pré-industrielle, estime-t-il. "Maintenant il faut revenir en arrière et penser à l'adaptation", car "Bangkok sera sous l'eau si la situation actuelle ne change pas".
La municipalité réfléchit à diverses mesures, dont la construction de digues comme celles utilisées aux Pays-Bas.
"Nous avons pensé à déménager", confie M. Pavich, soulignant que ces discussions sont toujours au stade d'hypothèses et que le problème est "très complexe".
"Personnellement, je pense que c'est un bon choix. Ainsi nous pourrions séparer la capitale, les quartiers gouvernementaux et les quartiers d'affaires", explique-t-il. "Bangkok serait toujours la capitale du gouvernement, mais cela déplacerait les commerces".
Une décision politique sur un déplacement de la capitale reste lointaine, mais elle n'est pas sans précédent dans la région.
L'Indonésie inaugurera cette année sa nouvelle capitale Nusantara, qui remplacera Jakarta, polluée et en train de sombrer, comme centre politique du pays.
Le projet titanesque est controversé et extrêmement onéreux, avec un prix estimé entre 29,5 et 32,3 milliards d'euros.
"Sauver notre nature"
La Thaïlande subit les effets du changement climatique dans une série de secteurs, des agriculteurs confrontés à la chaleur et la sécheresse au tourisme affecté par la pollution et le blanchiment des coraux.
Les autorités ont déjà fermé plusieurs parcs nationaux à cause du récent blanchiment des coraux et M. Pavich avertit que d'autres fermetures sont possibles.
"Nous devons sauver notre nature, donc nous prendrons toute mesure susceptible de protéger nos ressources", dit-il.
Mais il reconnaît que les efforts du gouvernement en matière d'environnement n'ont guère porté leurs fruits pour l'instant, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pollution de l'air, particulièrement grave dans le nord.
Une loi dédiée à la pollution atmosphérique a été votée cette année.
Selon M. Pavich, les responsables des parcs nationaux ont également renforcé les mesures pour prévenir et éteindre les incendies dans les zones protégées.
"Le secteur agricole nous pose de graves problèmes", explique-t-il, évoquant les brûlages de résidus de récoltes qui sont un facteur majeur de pollution saisonnière. Une amélioration n'est pas attendue avant plusieurs années.
Dans l'immédiat, son département, rattaché au ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement, porte la première loi thaïlandaise sur le changement climatique, qui est en cours d'élaboration depuis au moins 2019 mais a été enterrée pendant la pandémie de Covid-19.
M. Pavich espère que le texte, qui s'attaque à tous les sujets (prix du carbone, mesures adaptatives...), sera voté cette année encore.
La Thaïlande vise la neutralité carbone d'ici 2050, et le zéro carbone net en 2065.
Les projections montrent invariablement que Bangkok risque d'être inondée par l'océan avant la fin du siècle. Une grande partie de la vibrante capitale subit déjà des inondations pendant la saison des pluies.
Pavich Kesavawong, directeur général adjoint du département gouvernemental chargé du changement climatique et de l'environnement, craint que la cité ne soit pas capable de s'adapter assez rapidement au vu du réchauffement actuel de la planète.
"Je pense que nous avons déjà dépassé le 1,5" degré Celsius de hausse des températures par rapport à l'ère pré-industrielle, estime-t-il. "Maintenant il faut revenir en arrière et penser à l'adaptation", car "Bangkok sera sous l'eau si la situation actuelle ne change pas".
La municipalité réfléchit à diverses mesures, dont la construction de digues comme celles utilisées aux Pays-Bas.
"Nous avons pensé à déménager", confie M. Pavich, soulignant que ces discussions sont toujours au stade d'hypothèses et que le problème est "très complexe".
"Personnellement, je pense que c'est un bon choix. Ainsi nous pourrions séparer la capitale, les quartiers gouvernementaux et les quartiers d'affaires", explique-t-il. "Bangkok serait toujours la capitale du gouvernement, mais cela déplacerait les commerces".
Une décision politique sur un déplacement de la capitale reste lointaine, mais elle n'est pas sans précédent dans la région.
L'Indonésie inaugurera cette année sa nouvelle capitale Nusantara, qui remplacera Jakarta, polluée et en train de sombrer, comme centre politique du pays.
Le projet titanesque est controversé et extrêmement onéreux, avec un prix estimé entre 29,5 et 32,3 milliards d'euros.
"Sauver notre nature"
La Thaïlande subit les effets du changement climatique dans une série de secteurs, des agriculteurs confrontés à la chaleur et la sécheresse au tourisme affecté par la pollution et le blanchiment des coraux.
Les autorités ont déjà fermé plusieurs parcs nationaux à cause du récent blanchiment des coraux et M. Pavich avertit que d'autres fermetures sont possibles.
"Nous devons sauver notre nature, donc nous prendrons toute mesure susceptible de protéger nos ressources", dit-il.
Mais il reconnaît que les efforts du gouvernement en matière d'environnement n'ont guère porté leurs fruits pour l'instant, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pollution de l'air, particulièrement grave dans le nord.
Une loi dédiée à la pollution atmosphérique a été votée cette année.
Selon M. Pavich, les responsables des parcs nationaux ont également renforcé les mesures pour prévenir et éteindre les incendies dans les zones protégées.
"Le secteur agricole nous pose de graves problèmes", explique-t-il, évoquant les brûlages de résidus de récoltes qui sont un facteur majeur de pollution saisonnière. Une amélioration n'est pas attendue avant plusieurs années.
Dans l'immédiat, son département, rattaché au ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement, porte la première loi thaïlandaise sur le changement climatique, qui est en cours d'élaboration depuis au moins 2019 mais a été enterrée pendant la pandémie de Covid-19.
M. Pavich espère que le texte, qui s'attaque à tous les sujets (prix du carbone, mesures adaptatives...), sera voté cette année encore.
La Thaïlande vise la neutralité carbone d'ici 2050, et le zéro carbone net en 2065.