Le centre-ville de Taravao fleuri pour la Toussaint


Heilani Amaru fait partie des exposants du marché aux fleurs (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 31 octobre 2024 – À la veille du 1er-Novembre, les horticulteurs de Faaone et des environs se retrouvent au traditionnel marché aux fleurs de Taravao. Après des mois de préparation et quelques nuits blanches, l’heure est enfin à la vente.

 
Des bennes de 4x4 qui débordent de fleurs et de feuillages. Jeudi matin, Taravao était en effervescence à la veille de la Toussaint. Fleuristes et horticulteurs ont installé leurs stands en bord de route, et comme chaque année depuis 32 ans, l’association Tiare Ura no Faaone est au rendez-vous avec son marché aux fleurs.
 

Faaone en force


“Cette année, nous sommes 88 familles de Taiarapu-Est, Taiarapu-Ouest et Teva i Uta, soit six de plus que l’an dernier. Je reçois beaucoup de demandes, mais nous n’avons que six chapiteaux et tous les stands sont occupés, souvent partagés entre plusieurs horticulteurs”, explique Irina Firuu, présidente de l’association depuis 2004, elle-même accaparée par la confection de bouquets.
 
Idéalement situé au cœur de Taravao, sur la route qui mène au cimetière communal, cet emplacement historique fera prochainement l’objet de travaux dans le cadre de la construction d’un bâtiment. “C’est notre dernière année sur ce site, que la famille Wane nous prêtait gracieusement en face de son supermarché”, regrette Irina Firuu, qui s’est déjà mise en quête d’un nouveau lieu d’exposition pour continuer à faire vivre ce rassemblement vital pour les horticulteurs, majoritairement issus de la commune associée de Faaone.
 

À Taravao, les clients ont l’embarras du choix.

Bouquets ou fleurs coupées, à chacun sa préférence.

Un marché attractif


Pour répondre à la demande, les fleuristes veillent une bonne partie de la nuit. En sachant que la Toussaint se prépare plusieurs mois à l’avance dans les fa’a’apu. Dans la famille de Tiffany Picard, on mise sur des supports en bois et noix de coco, qui demandent de l’anticipation. “C’est mon oncle qui commence à les fabriquer trois semaines à l’avance. Ça fait moins de frais pour nous, c’est naturel et c’est réutilisable par le client”, explique la jeune femme, avec un présentoir garni de fougères, de tiare Tahiti et de bougies entre les mains.  
 
Le savoir-faire artisanal s’invite jusque dans les bouquets. “Cette année, j’ai demandé à une amie de me faire des roses en nī’au pour ajouter un peu de nouveauté à nos compositions, qui sont réalisées par ma maman et mon mari. Ça fait une touche locale !”, remarque Heilani Amaru, également revendeuse de chrysanthèmes.
 
Cette concentration et cette diversité attirent des clients de toutes parts, y compris de la zone urbaine, comme Marcelle et Éliane, venues spécialement de Pirae. “C’est beau et pas trop cher, et ça nous fait une balade en famille ! On prend des bouquets et des fleurs coupées, pour les arranger à notre façon. On va dépenser entre 10 000 et 15 000 francs, car nous avons six tombes à fleurir entre le cimetière de Pirae et celui de l’Uranie.”
 
Au marché aux fleurs de Taravao, le prix des bouquets oscille entre 2 000 et 10 000 francs, pour les créations les plus imposantes, et autour de 1 500 francs pour les fleurs coupées, dont quelques beaux opuhi rouges, toujours présents au milieu des oiseaux de paradis et des torches, malgré la maladie, certains horticulteurs ayant entrepris de régénérer leurs plantations. En revanche, vous n’y trouverez pas de fleurs artificielles ; une hérésie pour l’association, qui préfère miser sur “ce que la nature a de plus beau à nous offrir”.
 

En bord de route, les compositions de tiare Taina font forte impression.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 31 Octobre 2024 à 15:07 | Lu 874 fois