Le budget de la Polynésie pourrait être repris en main par l'Etat


PAPEETE, 4 février 2011 (AFP) - Le budget 2011 de la Polynésie française, qui n'a toujours pas été présenté devant l'Assemblée locale, sera rendu exécutoire par l'Etat s'il n'est pas voté avant le 31 mars, ou s'il est rejeté trois fois par l'opposition, conformément au statut de cette collectivité d'outre-mer.

Le Président autonomiste Gaston Tong Sang n'est plus soutenu que par 9 représentants sur les 57 que compte l'Assemblée de la Polynésie française. Mais les autres groupes ne sont pas parvenus à s'allier pour déposer une motion de défiance et proposer le nom d'un nouveau président.

Après plusieurs reports, la commission des finances de l'Assemblée a rejeté le budget proposé par le gouvernement Tong Sang. Le Président compte tout de même le présenter en Assemblée plénière le 10 février, mais s'il n'y pas de nouvelle alliance d'ici là, il devrait être rejeté.

Gaston Tong Sang a invité les représentants à " réfléchir à l'intérêt général "et à voter le budget avant "une reprise en main par l'Etat".

"Si la Polynésie n'arrive pas à se mettre d'accord par ses institutions sur le vote de budget, ce sera à l'Etat effectivement de reprendre la main, et en tout cas, aux termes de la loi statutaire, d'exercer ce pouvoir pour faire que la Polynésie ait un budget" a indiqué Richard Didier, Haut-commissaire de la République en Polynésie française.

En attendant, la collectivité fonctionne sur la base du budget 2010 et elle ne peut lancer aucun investissement.

Douze gouvernements se sont succédés en Polynésie depuis 2004, le plus souvent à la faveur de changements d'alliances à l'Assemblée, qui peut renverser le Président avec une motion de défiance.

La ministre de l'outre-mer Marie-Luce Penchard prévoit de modifier la loi électorale cette année, pour ramener plus de stabilité politique dans cette collectivité d'outre-mer.

ml/dpn

Rédigé par AFP le Jeudi 3 Février 2011 à 17:53 | Lu 1495 fois