Le budget 2017 de la Polynésie française adopté par 33 voix


PAPEETE, 1er décembre 2016 - L’examen du projet de budget général de la Polynésie française pour l’exercice 2017 a été l’opportunité d’une polémique partisane, jeudi à l’assemblée, sans qu’aucun doute n’existe sur son adoption en fin de séance.

Le projet de budget 2017 de la Polynésie française a été au cœur des débats de la séance plénière de jeudi, à l’assemblée, sans qu’aucun doute ne plane sur son adoption en fin de journée. Avec sa majorité de 31 voix sur les 57 que compte l’institution de Tarahoi, le groupe Rassemblement pour une majorité autonomiste (RMA) a donné l’orientation des débats dès l’entame de la journée.

L’ordre du jour, convenu lundi, prévoyait que cinq projets de lois fiscales soient votés en préambule de l’examen du projet de budget 2017. Son financement est en partie lié à leur entrée en application, dès le début de l’année. Mais, pour l’examen de ces projets de loi, la présence du gouvernement au grand complet n’est pas une obligation, alors qu’elle est nécessaire pour l’examen du budget de la collectivité. L’ordre du jour a donc été modifié à la demande de la majorité RMA et grâce à l’autorité de ses suffrages.

Compte tenu des liens de proximité politique entre le groupe RMA et l’exécutif polynésien, après cet épisode liminaire, le budget primitif 2017 a été voté au pas de course par 33 voix, dont celles du Tahoera'a Thomas Moutame et de l'UPLD Minarii Galenon. A 15 heures, jeudi, la délibération était adoptée après 4 heures 30 de débat.

Pour l’exercice à venir, le gouvernement prévoit de gérer 155,7 milliards Fcfp et 43,8 milliards Fcfp de dépenses pour l’investissement, compte tenu des reports des crédits non consommés en 2016, et de 26,8 milliards de crédits de paiement nouveaux.

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"Nos moyens budgétaires sont devenus plus confortables", a rappelé Edouard Fritch lors de son allocution de présentation du projet de budget, jeudi. "Nous avons décidé de les consacrer, en 2017, au soutien de l’économie, au soutien des familles et du social, au soutien du logement", a-t-il dit en parlant, une fois encore, de "budget de combat" : "Un combat sur tous les fronts : de l’économie, du social, de l’emploi et de la santé".

"C’est sa manière de noyer le poisson", critique cependant le président du groupe souverainiste Antony Géros qui accuse le gouvernement d’Edouard Fritch de proposer un budget "électoraliste", taillé pour "la propagande électorale" : "Derrière une présentation extrêmement classique, en grattant un peu on s’aperçoit que toutes les mesures d’accompagnement fiscales tombent à point nommé dans la perspective des échéances de 2017 et 2018", a-t-il insisté.

"Un budget de combat ?", interroge Teura Iriti : "Avec quelle arme ?", critique-t-elle en évoquant une démesure en faveur du patronat. "Ce budget fait près de 20 milliards Fcfp de cadeaux fiscaux. Nous demandons un partage plus équitable : 10 milliards pour les patrons, 10 milliards pour le social. (…) Aujourd’hui, il y a des gens qui souffrent. Pensons à ceux-là", invite la présidente du groupe autonomiste d’opposition]i".

"Faut-il rappeler à notre assemblée que venir au soutien de l’activité économique, ce n’est pas financer les riches et les plus nantis ?", rappelait un peu plus tôt Edouard Fritch : "Nous savons tous que seules les entreprises privées peuvent être pourvoyeuses d’emploi, et c’est pour cette raison que nous leur apportons le soutien du Pays, tout comme nous l’apportons à la création d’activité, car il ne faut pas oublier les porteurs de projet et les entrepreneurs".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 1 Décembre 2016 à 14:40 | Lu 2694 fois