Selon le nouveau texte européen, les importateurs de bois ou de produits dérivés tels que les meubles en bois exotique, ont pour obligation de vérifier la conformité de leurs fournisseurs, y compris en amont dans la chaîne de commercialisation, afin de garantir la traçabilité des produits.
Fin mai 2010, un accord novateur a engagé, entre autres pays, la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Baptisé « REDD » (pour « Reducing Emissions from Deforestation and Degradation », réduire les émissions issues d la déforestation et de la dégradation [de l’environnement]), cet accord, conclu à Oslo (Norvège) rassemble une cinquantaine de pays répartis à travers la planète.
Outre la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui possède d’importantes superficies de forêts tropicales primaires et vierges, les autres partenaires de ce pacte sont la Norvège, les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Australie, le Japon, la Suède et le Danemark (neuf pays dits donateurs), l’Union Européenne et une quarantaine de pays membres possédant de telles ressources.
En substance cet accord (qui avait auparavant bénéficié du soutien ostensible des Nations-Unies, lors du sommet de Copenhague, en décembre 2009) pose les prémices d’un mécanisme de rémunération et de compensation pour les pays reconnus comme participant à un mouvement de préservation des ressources forestières.
Pour ce faire, une sorte de fonds de dédommagement et de compensation a été constitué et devrait être doté de quelque quatre milliards d’euros, apportés par les « pays donateurs ».
Selon les statistiques mondiales émanant notamment des services de l’ONU, les forêts tropicales constituent un enjeu particulièrement important, aussi bien au plan de leur richesse en biodiversité (environ la moitié de la faune et de la flore terrestre connue) que de leur contribution à l’équilibre écologique planétaire.
C’est l’Océanie qui a inauguré dès la signature de cet accord la Présidence, désormais tournante, du REDD : la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Japon ont ainsi été choisi en tant que représentants d’une autre alliance, connue sous le nom de Rainforest Coalition et ils assureront les six premiers mois à la tête de la nouvelle alliance.
C’est ensuite la France et le Brésil qui devraient prendre la suite.
Or, estime l’ONU, leur superficie diminue à un rythme effréné de treize millions d’hectares par an, pour être supplantée par des exploitations agricoles, d’élevage ou d’abattage de bois.
Cette disparition contribuerait à hauteur de dix huit pour cent aux émissions globales de gaz à effet de serre.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’autres projets ont aussi vu le jour ces dernières années avec pour objectif commun la préservation des riches et denses forêts primaires, où des expéditions scientifiques récentes ont encore tout dernièrement identifié des espèces de reptiles et d’oiseaux jusqu’ici inconnus.
Quelquefois en partenariat avec des sociétés privées (le groupe Swire) ou des institutions scientifiques et universitaires (comme le centre de recherche sur les forêts tropicales de l’Université américaine d’Harvard ou l’université du Minnesota, ou encore le Smithsonian Institute), certains de ces projets continuent à étudier sur le terrain les implications de l’abattage forestier sur les émissions de CO².
Plusieurs initiatives en Papouasie-Nouvelle-Guinée
« En Papouasie-Nouvelle-Guinée, la déforestation et la dégradation contribuent jusqu’à quatre vingt dix pour cent de nos émissions totales et je suis persuadé que nombre des autres membres du REDD ont des statistiques similaires (…) Pourtant, pour nous, ici, les forêts sont notre patrimoine, notre histoire, notre culture», a déclaré le Premier ministre papou Sir Michael Somare à Oslo.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est actuellement confrontée à une recrudescence de l’exploitation du palmier pour son huile, poussée quelquefois par d’influentes multinationales, cherchant à voir dans ce pays mélanésien une « nouvelle frontière », au-delà de l’Indonésie.
Selon un récent rapport publié par une organisation de défense de l’environnement, l’EIA (Environmental Investigation Agency, agence d’investigation environnementale), la grande île de Nouvelle-Guinée, y compris dans sa partie occidentale (et donc indonésienne) fait actuellement l’objet de convoitises de la part de « puissantes sociétés agroalimentaires » qui, selon ce rapport, « usent de tactiques trompeuses pour faire signer des transactions foncières, y compris des promesses de développement », aux propriétaire locaux.
« Ces promesses concernent des améliorations aux transports, aux écoles, aux habitations, mais elles ne se réalisent pas », souligne l’ONG.
Aux îles Salomon, le mal est déjà fait
Un peu plus au Sud, aux îles Salomon, plusieurs sociétés forestières sont venues de Malaisie au milieu des années 1990.
Depuis, l’explosion de cette activité a entraîné une recrudescence visible des cas de corruption dans les plus hautes sphères du gouvernement local.
En mai 2010, alors que le Parlement national s’apprêtait à s’auto-dissoudre avant les législatives d’août, le Vice-Premier ministre sortant, Fred Fono, se déclarait en faveur d’un moratoire sur l’abattage forestier dans son pays… S’il était réélu.
M. Fono, qui évoquait alors ouvertement la corruption, a toutefois reconnu que la mise en place de telles mesures ne serait pas chose aisée, même si les accords passés jusqu’ici avec les sociétés étrangères n’avaient, de manière générale, pas profité aux propriétaires fonciers.
« Je l’ai dit plusieurs fois, le problème, c’est que le gouvernement, dans ces affaire, a des intérêts particuliers, surtout certains députés, sans même parler des ministres… Il est donc difficile pour le gouvernement d’avoir la volonté politique d’impulser des changements dans ce sens dans le secteur forestier », a-t-il estimé.
Un rapport publié en avril 2010 par un office de promotion du commerce extérieur allait plus loin encore, en affirmant que les revenus de l’exploitation forestière ont constitué le gros des recettes du pays en devises étrangères, et ceci depuis plus de vingt ans.
Le rapport affirmait accessoirement que parmi ces recettes, une grand partie provenait d’exploitation réputée illégale, car se produisant sur la base de permis obtenus frauduleusement ou du fait de l’usage de la corruption d’agents gouvernementaux, voire de membres du gouvernement, en violation des lois existantes.
Plusieurs cas de « multiplication » ou de « duplication » de permis d’abattage ont été constatés ces dernières années, suscitant dans de rares cas des sanctions à l’encontre des personnes impliquées.
Toutefois, selon les mêmes sources, la manne forestière pourrait s’épuiser dès 2012, du fait de la disparition de la ressource, exploitée jusqu’ici à un rythme non renouvelable.
À Fidji, l’acajou
À Fidji, depuis dix ans, un effort concerté a été entrepris planter et amener à maturation une importante superficie d’essence rares et précieuses : celles de l’acajou (mahogany).
Un commerce s’est mis en place ces derniers mois avec une société centraméricaine, Mega Maderas, qui s’est implantée dans l’archipel pour organiser le commerce à destination des marchés caribéen ((République dominicaine, Porto Rico, Jamaïque) et nord-américain.
Depuis 2005, cette société affirme avoir exporté, en valeur, une bonne vingtaine de millions de dollars US à destination de ces marchés particulièrement demandeurs.
Pour 2010, le chiffre avancé est de plus de sept millions de dollars, à un rythme mensuel en volume de cinquante cinq conteneurs de bois brut, a affirmé le directeur général de la filiale fidjienne, Carlos Arriola.
Ce dernier annonce toutefois que sa société entend, à l’avenir, mettre l’accent sur le développement d’unités de traitement locales, afin d’augmenter la part de valeur ajoutée au départ du produit, sous un label vanté comme répondant aux normes mondiales environnementales pour cette réserve fidjienne, également considérée comme la plus grande plantation au monde d’acajou.
Fin mai 2010, un accord novateur a engagé, entre autres pays, la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Baptisé « REDD » (pour « Reducing Emissions from Deforestation and Degradation », réduire les émissions issues d la déforestation et de la dégradation [de l’environnement]), cet accord, conclu à Oslo (Norvège) rassemble une cinquantaine de pays répartis à travers la planète.
Outre la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui possède d’importantes superficies de forêts tropicales primaires et vierges, les autres partenaires de ce pacte sont la Norvège, les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Australie, le Japon, la Suède et le Danemark (neuf pays dits donateurs), l’Union Européenne et une quarantaine de pays membres possédant de telles ressources.
En substance cet accord (qui avait auparavant bénéficié du soutien ostensible des Nations-Unies, lors du sommet de Copenhague, en décembre 2009) pose les prémices d’un mécanisme de rémunération et de compensation pour les pays reconnus comme participant à un mouvement de préservation des ressources forestières.
Pour ce faire, une sorte de fonds de dédommagement et de compensation a été constitué et devrait être doté de quelque quatre milliards d’euros, apportés par les « pays donateurs ».
Selon les statistiques mondiales émanant notamment des services de l’ONU, les forêts tropicales constituent un enjeu particulièrement important, aussi bien au plan de leur richesse en biodiversité (environ la moitié de la faune et de la flore terrestre connue) que de leur contribution à l’équilibre écologique planétaire.
C’est l’Océanie qui a inauguré dès la signature de cet accord la Présidence, désormais tournante, du REDD : la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Japon ont ainsi été choisi en tant que représentants d’une autre alliance, connue sous le nom de Rainforest Coalition et ils assureront les six premiers mois à la tête de la nouvelle alliance.
C’est ensuite la France et le Brésil qui devraient prendre la suite.
Or, estime l’ONU, leur superficie diminue à un rythme effréné de treize millions d’hectares par an, pour être supplantée par des exploitations agricoles, d’élevage ou d’abattage de bois.
Cette disparition contribuerait à hauteur de dix huit pour cent aux émissions globales de gaz à effet de serre.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’autres projets ont aussi vu le jour ces dernières années avec pour objectif commun la préservation des riches et denses forêts primaires, où des expéditions scientifiques récentes ont encore tout dernièrement identifié des espèces de reptiles et d’oiseaux jusqu’ici inconnus.
Quelquefois en partenariat avec des sociétés privées (le groupe Swire) ou des institutions scientifiques et universitaires (comme le centre de recherche sur les forêts tropicales de l’Université américaine d’Harvard ou l’université du Minnesota, ou encore le Smithsonian Institute), certains de ces projets continuent à étudier sur le terrain les implications de l’abattage forestier sur les émissions de CO².
Plusieurs initiatives en Papouasie-Nouvelle-Guinée
« En Papouasie-Nouvelle-Guinée, la déforestation et la dégradation contribuent jusqu’à quatre vingt dix pour cent de nos émissions totales et je suis persuadé que nombre des autres membres du REDD ont des statistiques similaires (…) Pourtant, pour nous, ici, les forêts sont notre patrimoine, notre histoire, notre culture», a déclaré le Premier ministre papou Sir Michael Somare à Oslo.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est actuellement confrontée à une recrudescence de l’exploitation du palmier pour son huile, poussée quelquefois par d’influentes multinationales, cherchant à voir dans ce pays mélanésien une « nouvelle frontière », au-delà de l’Indonésie.
Selon un récent rapport publié par une organisation de défense de l’environnement, l’EIA (Environmental Investigation Agency, agence d’investigation environnementale), la grande île de Nouvelle-Guinée, y compris dans sa partie occidentale (et donc indonésienne) fait actuellement l’objet de convoitises de la part de « puissantes sociétés agroalimentaires » qui, selon ce rapport, « usent de tactiques trompeuses pour faire signer des transactions foncières, y compris des promesses de développement », aux propriétaire locaux.
« Ces promesses concernent des améliorations aux transports, aux écoles, aux habitations, mais elles ne se réalisent pas », souligne l’ONG.
Aux îles Salomon, le mal est déjà fait
Un peu plus au Sud, aux îles Salomon, plusieurs sociétés forestières sont venues de Malaisie au milieu des années 1990.
Depuis, l’explosion de cette activité a entraîné une recrudescence visible des cas de corruption dans les plus hautes sphères du gouvernement local.
En mai 2010, alors que le Parlement national s’apprêtait à s’auto-dissoudre avant les législatives d’août, le Vice-Premier ministre sortant, Fred Fono, se déclarait en faveur d’un moratoire sur l’abattage forestier dans son pays… S’il était réélu.
M. Fono, qui évoquait alors ouvertement la corruption, a toutefois reconnu que la mise en place de telles mesures ne serait pas chose aisée, même si les accords passés jusqu’ici avec les sociétés étrangères n’avaient, de manière générale, pas profité aux propriétaires fonciers.
« Je l’ai dit plusieurs fois, le problème, c’est que le gouvernement, dans ces affaire, a des intérêts particuliers, surtout certains députés, sans même parler des ministres… Il est donc difficile pour le gouvernement d’avoir la volonté politique d’impulser des changements dans ce sens dans le secteur forestier », a-t-il estimé.
Un rapport publié en avril 2010 par un office de promotion du commerce extérieur allait plus loin encore, en affirmant que les revenus de l’exploitation forestière ont constitué le gros des recettes du pays en devises étrangères, et ceci depuis plus de vingt ans.
Le rapport affirmait accessoirement que parmi ces recettes, une grand partie provenait d’exploitation réputée illégale, car se produisant sur la base de permis obtenus frauduleusement ou du fait de l’usage de la corruption d’agents gouvernementaux, voire de membres du gouvernement, en violation des lois existantes.
Plusieurs cas de « multiplication » ou de « duplication » de permis d’abattage ont été constatés ces dernières années, suscitant dans de rares cas des sanctions à l’encontre des personnes impliquées.
Toutefois, selon les mêmes sources, la manne forestière pourrait s’épuiser dès 2012, du fait de la disparition de la ressource, exploitée jusqu’ici à un rythme non renouvelable.
À Fidji, l’acajou
À Fidji, depuis dix ans, un effort concerté a été entrepris planter et amener à maturation une importante superficie d’essence rares et précieuses : celles de l’acajou (mahogany).
Un commerce s’est mis en place ces derniers mois avec une société centraméricaine, Mega Maderas, qui s’est implantée dans l’archipel pour organiser le commerce à destination des marchés caribéen ((République dominicaine, Porto Rico, Jamaïque) et nord-américain.
Depuis 2005, cette société affirme avoir exporté, en valeur, une bonne vingtaine de millions de dollars US à destination de ces marchés particulièrement demandeurs.
Pour 2010, le chiffre avancé est de plus de sept millions de dollars, à un rythme mensuel en volume de cinquante cinq conteneurs de bois brut, a affirmé le directeur général de la filiale fidjienne, Carlos Arriola.
Ce dernier annonce toutefois que sa société entend, à l’avenir, mettre l’accent sur le développement d’unités de traitement locales, afin d’augmenter la part de valeur ajoutée au départ du produit, sous un label vanté comme répondant aux normes mondiales environnementales pour cette réserve fidjienne, également considérée comme la plus grande plantation au monde d’acajou.