"Quand on est compétiteur, on se fixe un programme par rapport aux échéances que l'on a. Mais là nous n'avons aucune vision", a déclaré Naea Bennett, entraîneur de l'AS Pirae.
Tahiti, le 18 janvier 2021 - Grande déception dans le monde du sport polynésien suite à l'annonce jeudi dernier des autorités à propos du maintien des mesures sanitaires et de l'arrêt des compétitions sportives pour au moins encore un mois. Dans ce contexte, les coachs et cadres des fédérations expliquent qu'il est très compliqué de maintenir la motivation chez leurs athlètes.
L'opéra rock Starmania chantait à la fin des années 70 le blues du businessman. Quarante ans plus tard, Michel Berger aurait pu composer un tube dans la même veine pour évoquer cette fois-ci le blues qui s'empare des athlètes du fenua, encore privés, pour au moins un mois, de compétitions sportives. Un sevrage qui dure depuis près de trois mois maintenant. "L'entraînement c'est bien, mais si un compétiteur s'entraîne, c'est pour un moment aller se mesurer aux autres", avait notamment déclaré Louis Provost, président du Comité olympique de Polynésie française (COPF), lors de la première suspension des compétitions sportives en novembre dernier.
"Un joueur m'a dit que ça ne servait plus à rien de venir s'entraîner"
Dans ce contexte, il est en effet difficile de maintenir la motivation de ses troupes. C'est le cas par exemple de Naea Bennett, coach de l'AS Pirae, champion en titre de Ligue 1 et deuxième de l'exercice actuel avant la suspension des rencontres qui se disputaient à huis clos depuis la reprise en octobre.
"Ça devient compliqué d'animer des séances d'entraînement, surtout quand on sait que les mesures peuvent encore être prolongées après le 15 février. Quand on est compétiteur, on se fixe un programme par rapport aux échéances que l'on a. Mais là nous n'avons aucune vision. Un joueur m'a même dit que ça ne servait plus à rien de venir s'entraîner. Honnêtement, je ne peux pas le contredire parce que je le comprends", explique celui qui est également sélectionneur des Tiki Toa.
Le même constat est fait dans d'autres sports collectifs au fenua comme le rugby, le volley-ball ou encore le basket-ball. "Évidemment on était très déçu des annonces de l'État et du Pays. D'autant que les clubs avaient repris les entraînements la semaine dernière pour une reprise du championnat à la mi-février", atteste Laurent Tardieu, président de la Fédération polynésienne de rugby (FPR) qui indique par ailleurs avoir perdu près de 20% de ses licenciés.
Pour les fédérations de volley-ball et de basket-ball, on misait également sur une reprise des compétitions en février pour espérer faire revenir les athlètes dans les clubs. Mais ce rebond se fera donc attendre.
Déplacement à l'étranger compliqué
Gros coup de blues également pour l'athlétisme polynésien. Tumatai Dauphin, cadre technique à la Fédération d'athlétisme de Polynésie française (FAPF), avait mis en place une école de lancer depuis son retour au fenua en 2018. Le triple champion de France du lancer de poids (deux fois en salle en 2012 et 2013 et une fois en plein air en 2012) avait notamment pris sous son aile les très prometteuses Vaihina Doucet, médaillée de bronze aux derniers Jeux du Pacifique au lancer du poids, et Lovelaina Wong Sang. "Mais depuis la rentrée d'août tout le monde a lâché. Principalement à cause du Covid, parce que pas de compétition mais pas seulement à cause de cela", déplore Tumatai Dauphin. "Au calendrier de la FAPF l'année dernière, on avait programmé une quarantaine de compétitions, mais on a pu en faire seulement une dizaine. Je suis un peu dépité par rapport à toute cette situation."
Du côté de Stéphane Gustin, président de la Fédération de judo, on essaye de s'adapter à la situation et de garder les athlètes le plus motivés possible, notamment au sein du centre d'accession et de formation (CAF) qui rassemble quelques-uns des meilleurs espoirs de la discipline. "On a la chance que ces jeunes comprennent bien la situation. Mais voilà, au bout d'un moment ils vont avoir besoin d'opposition pour forcer leur progression. En attendant que les choses reviennent à la normal, c'est à nous d'être imaginatifs dans ce que l'on propose à nos athlètes", atteste Stéphane Gustin.
Quant à la possibilité de partir à l'étranger pour des compétitions en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux États-Unis ou encore en métropole, là aussi les mesures sanitaires renforcées en termes de voyage constituent de véritables freins pour les athlètes. Comme le dis la chanson dans la vie "on fait ce qu'on peut, pas ce qu'on veut".
L'opéra rock Starmania chantait à la fin des années 70 le blues du businessman. Quarante ans plus tard, Michel Berger aurait pu composer un tube dans la même veine pour évoquer cette fois-ci le blues qui s'empare des athlètes du fenua, encore privés, pour au moins un mois, de compétitions sportives. Un sevrage qui dure depuis près de trois mois maintenant. "L'entraînement c'est bien, mais si un compétiteur s'entraîne, c'est pour un moment aller se mesurer aux autres", avait notamment déclaré Louis Provost, président du Comité olympique de Polynésie française (COPF), lors de la première suspension des compétitions sportives en novembre dernier.
"Un joueur m'a dit que ça ne servait plus à rien de venir s'entraîner"
Dans ce contexte, il est en effet difficile de maintenir la motivation de ses troupes. C'est le cas par exemple de Naea Bennett, coach de l'AS Pirae, champion en titre de Ligue 1 et deuxième de l'exercice actuel avant la suspension des rencontres qui se disputaient à huis clos depuis la reprise en octobre.
"Ça devient compliqué d'animer des séances d'entraînement, surtout quand on sait que les mesures peuvent encore être prolongées après le 15 février. Quand on est compétiteur, on se fixe un programme par rapport aux échéances que l'on a. Mais là nous n'avons aucune vision. Un joueur m'a même dit que ça ne servait plus à rien de venir s'entraîner. Honnêtement, je ne peux pas le contredire parce que je le comprends", explique celui qui est également sélectionneur des Tiki Toa.
Le même constat est fait dans d'autres sports collectifs au fenua comme le rugby, le volley-ball ou encore le basket-ball. "Évidemment on était très déçu des annonces de l'État et du Pays. D'autant que les clubs avaient repris les entraînements la semaine dernière pour une reprise du championnat à la mi-février", atteste Laurent Tardieu, président de la Fédération polynésienne de rugby (FPR) qui indique par ailleurs avoir perdu près de 20% de ses licenciés.
Pour les fédérations de volley-ball et de basket-ball, on misait également sur une reprise des compétitions en février pour espérer faire revenir les athlètes dans les clubs. Mais ce rebond se fera donc attendre.
Déplacement à l'étranger compliqué
Gros coup de blues également pour l'athlétisme polynésien. Tumatai Dauphin, cadre technique à la Fédération d'athlétisme de Polynésie française (FAPF), avait mis en place une école de lancer depuis son retour au fenua en 2018. Le triple champion de France du lancer de poids (deux fois en salle en 2012 et 2013 et une fois en plein air en 2012) avait notamment pris sous son aile les très prometteuses Vaihina Doucet, médaillée de bronze aux derniers Jeux du Pacifique au lancer du poids, et Lovelaina Wong Sang. "Mais depuis la rentrée d'août tout le monde a lâché. Principalement à cause du Covid, parce que pas de compétition mais pas seulement à cause de cela", déplore Tumatai Dauphin. "Au calendrier de la FAPF l'année dernière, on avait programmé une quarantaine de compétitions, mais on a pu en faire seulement une dizaine. Je suis un peu dépité par rapport à toute cette situation."
Du côté de Stéphane Gustin, président de la Fédération de judo, on essaye de s'adapter à la situation et de garder les athlètes le plus motivés possible, notamment au sein du centre d'accession et de formation (CAF) qui rassemble quelques-uns des meilleurs espoirs de la discipline. "On a la chance que ces jeunes comprennent bien la situation. Mais voilà, au bout d'un moment ils vont avoir besoin d'opposition pour forcer leur progression. En attendant que les choses reviennent à la normal, c'est à nous d'être imaginatifs dans ce que l'on propose à nos athlètes", atteste Stéphane Gustin.
Quant à la possibilité de partir à l'étranger pour des compétitions en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux États-Unis ou encore en métropole, là aussi les mesures sanitaires renforcées en termes de voyage constituent de véritables freins pour les athlètes. Comme le dis la chanson dans la vie "on fait ce qu'on peut, pas ce qu'on veut".