Le barrage de la Vaiiha : c'est parti


La Vaiiha est le quatrième plus grand bassin versant de Tahiti
PAPEETE, le 4 juillet 2015 - La convention de financement du barrage de la Vaiiha a été signée, elle est publiée et le Pays a maintenant 6 mois pour commencer les acquisitions foncières et préciser le projet.

Les deux premières phases du projet de barrage de Vaiiha sont financées, à hauteur de 3,16 milliards. L'État s'engage à en payer 667 millions Fcfp, le reste étant à la charge du Pays. La convention signée et publiée au JOPF de vendredi dernier prévoit que les subventions métropolitaines ne seront versées qu'à condition que la définition du projet et les achats de foncier soient entamés dans les 6 mois, et les travaux du barrage dans l'année.

Malgré tout, la date la plus proche pour la mise en marche de l'ouvrage est 2018. Et la convention se laisse un délai pouvant aller jusqu'à 3 ans juste pour la deuxième phase, qui concerne les routes d'accès, les captages d'eau et les conduites forcées.

La troisième et dernière tranche du projet, avec en particulier les bassins de stockage d'eau et la centrale hydroélectrique elle-même, devrait coûter 1,4 milliard Fcfp, et l'État pourrait à nouveau mettre la main au porte-monnaie pour aider au financement.

24 MILLIONS DE KWH ET 7 PLANTES ENDÉMIQUES

La rivière Vaiiha coule dans la vallée de Papeiha, à Faaone. Considérée comme le 4ème plus grand bassin versant de Tahiti, et le plus grand de la côte Est. Le gouvernement estime que plus de 24 millions de kWh pourraient être produits chaque année. Pour comparaison, environ 28 millions de kWh sont produits dans la vallée de la Papenoo et en 2012 la population de Tahiti a consommé environ 500 millions kWh. L'objectif du gouvernement est de produire 50% de notre électricité à partir d'énergies renouvelables d'ici 2020, et l'hydroélectrique semble être la principale voie choisie pour y parvenir.

Les riverains et propriétaires fonciers de la Papeiha ont déjà signifié leur accord pour le projet… À condition qu'il respecte "scrupuleusement" les recommandations en matière de préservation environnementale. Et c'est effectivement à ce niveau qu'il risque d'y avoir le plus d'efforts à faire. En 2007, dans le cadre de l'étude, la délégation à la recherche avait effectué la première "évaluation écologique de la vallée de la Vaiiha (Papeiha)".

Ils n'ont pas été déçus puisqu'ils ont trouvé de nombreuses traces archéologiques et surtout "un site de conservation important en Polynésie française, au même titre que les sites environnants du mont Mauru et du plateau de Viriviriterai" avec :
- sept espèces végétales endémiques, menacées et protégées. Notamment l’orchidée terrestre Moerenhoutia plantaginea, ou encore de petits arbres endémiques Lepenia tahitiensis ;
- une faune originale, comme un escargot arboricole protégé, le Partula hyalina, et de "nombreuses populations de fauvettes ou de rousserolles à long bec" ;
- le bas de la vallée serait enfin un site de nidification pour le canard à sourcil "mo’ora", le seul canard endémique de la Polynésie.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 4 Juillet 2015 à 16:26 | Lu 2106 fois