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Le Va'a de l'usage traditionnel au courses


Le Va'a de l'usage traditionnel au courses
PAPEETE, le 30 octobre 2017- Avec environ 4 000 licenciés et près de 200 clubs, le Va'a est le sport polynésien par excellence. Ces dernières années, ce sport a subi de nombreux changement, le va'a a lui aussi changé pour s'adapter à son usage contemporain.

Le Va’a est un sport typiquement polynésien qui est devenu depuis la fin des années 1980 le sport polynésien par excellence. Cependant le va'a n'a pas toujours été un sport, pendant des siècles le va'a n'a servi qu'à se déplacer dans lagon ou aller pêcher. Les grands déplacements étaient réservés à la pirogue à voile. "Quand j'étais jeune, le va'a était le sport du pauvre, aujourd'hui ça a vraiment changé, c'est limite si les jeunes aujourd'hui refusent de monter sur le va'a s'ils n'ont pas le rame en carbone et leur uniforme" lâche Lemmy Lambert, de Va'a Factory comme exemple de la transformation de la discipline.

Les premiers va'a étaient destinés à découvrir les horizons inconnus et les îles voisines. Au 19ème siècle, avec l'arrivée des européens, les grandes pirogues se raréfient. Les polynésiens n'utilisent plus que les petits va'a pour pêcher dans le lagon. A Tahiti, chaque 14 juillet, les va'a servent pour les parades et pour les courses institutionnalisée par l'administration française. Ce n'est qu'en 1950 que d'autres courses de pirogues se développent. Vers 1976, ce sport redevient populaire notamment grâce à l'expérimentation hawaïenne de revivre les migrations du pacifique avec une double pirogue de 19m, Hokule'a. Cet essai est un succès : 5 370 km sont effectués en 32 jours sans instrument de navigation. Cette ré-appropriation du va'a par les Polynésiens est un hommage à la quête maritime de leurs ancêtres et une reconquête de leur identité. En 1992, la création de la grande course Hawaiki Nui ("Grande terre des origines") fait directement référence à ce retour aux sources. La pirogue devient, tout naturellement, le symbole de la Polynésie Française qui est d'ailleurs représenté sur son drapeau.



Un sport d'équipes

Duel historique en 2016 des équipes Shell et EDT Va'a dans le lagon de Bora Bora au terme de la cours Hawaiki nui Va'a
Duel historique en 2016 des équipes Shell et EDT Va'a dans le lagon de Bora Bora au terme de la cours Hawaiki nui Va'a
Pour un va'a V6, les postes sont numérotés de 1 à 6 en partant de l'avant. Les rameurs se distribuent en quinconce avec en 1, le cadenceur (fa'ahoro), en 3 le moteur, en 6 le barreur (pēperu). Les postes 2, 4 et 5 sont les renforts et doivent se comporter comme tels : 2 suit très précisément la cadence de 1, 4 renforce la puissance de 3 et 5 peut être amené à barrer avec 6 dans de grosses conditions de mer.
 Régulièrement, numéro 3 émet un appel de changement de bordé (tare), où tous les rameurs changent de côté. Cet appel est stratégique, et l'ordre transmis indique en même temps si le cadenceur doit alléger ou renforcer son rythme, s’il faut ramer plus profond...

Chaque équipe dispose de ses propres codes et il faut être extrêmement attentif à l'état physique et moral du reste de l'équipe. La pratique d'équipe permet d'envisager la mixité homme-femme et sénior-junior.


Les pratiques et compétitions de va'a :
En Polynésie, le va'a est le sport national. Beaucoup, font du va'a comme un loisir le matin ou le soir après le travail. D'autres s'entraînent quotidiennement pour les compétitions.

Il existe deux types d'épreuves :

- les épreuves de vitesse en lagon sur 500 mètres, 1 000 mètres ou 1 500 mètres.

- les marathons en haute mer, qui font entre 30 et 150 km, avec ou sans changement d'équipes.

À côté du cadre officiel, se développent des courses style "downwind" au format plus libre, influencées par l'esprit "surf".

La Polynésie accueille deux des principales compétitions internationales :

- la Hawaiki nui va'a qui relie les îles de Hūāhine, Rai'atea, Taha'ā et Bora-Bora.

- Tahiti Nui Va'a (tous les 2 ans) qui fait le tour de Tahiti en 3 jours.

Au contraire du canoë, les rameurs ne pagaient jamais plus de 10 fois du même côté et alternent leur bordage simultanément à un signal donné par le capitaine d’équipe à bord.
Deux types de compétition existent.
La course en ligne en lagon eau calme: sur 500 mètres, 1 000 mètres ou 1 500 mètres pour la vitesse.
Les marathons en haute mer: font 20 kilomètres à plus de 150 km. Par exemple en Polynésie française, le Hawaiki nui va’a, qui relie les îles de Huahine, Raiatea, Tahaa et Bora-Bora.




Le va'a comme produit touristique

Le Va'a de l'usage traditionnel au courses
Quand les touristes arrivent en Polynésie, ils voient les locaux sur leurs pirogues ramer dans le lagon où en pleine mer. Ces petites embarcations ont vite fait de piquer la curiosité des plus aventuriers et des sportifs. Cependant aujourd'hui, il est difficile de découvrir le va'a pour un touriste. En effet, si la discipline est bien structurée d'un point de vue sportif avec des clubs et une fédération, il n'y a presque aucune offre pour la plaisance ou le loisir.

À moins de connaître quelqu'un qui accepte de prêter ou louer son va'a, il est presque impossible de s'essayer à la discipline pour la journée.

Par ailleurs, avec 30 000 licenciés dans le monde réparti sur 3 pays contre 4 265 localement, le potentiel du tourisme sportif est réel.

Ainsi, le ministère du Tourisme a retenu dans l'optique de développer une offre touristique autour du va'a dix suggestions d'activités par exemple : deux heures de va'a et immersion culturelle, un suivi des événements va'a, la mise en place de stages de vacances pour les enfants alliant va'a et sensibilisation à l'environnement marin, journée pluriactivitée avec les guides du lagon, créer une route du va'a à Tahiti.

L'activité devrait être pleinement développée avec la mise en place des formations des guides lagonnaires. En attendant, le ministère mettra en place des dérogations pour ceux qui voudraient commencer à développer l'activité la création des diplômes spécifiques à l'activité.

Lexique

Va'a : pirogue traditionnelle

Ama : le balancier (toujours à gauche)

Huhuti :Les planches ajoutées pour surélever la partie immergée

Aupo'i : le plat-bord.

Iato : Les pièces de bois qui relient pirogue et balancier

Tiatia : Les baguettes fichées dans le balancier, attachées au Iato

Tau'atea :le coté tribord

Tau'ama : le coté babord

Va'a ama ore : Pirogue sans balancier.

Va'a Hara : Pirogue de grande taille avec un bout arrondi.

Va'a Ma'ihi : Petite pirogue aux extrémités pointues.

Va'a Mo'emo'e : Pirogue sacrée.

Va'a O'oure : Pirogue ayant la forme d'un chaton de "maiore".

Va'a Oroe : Pirogue ayant la forme de l'inflorescence du cocotier.

Va'a Tahifa : Petite pirogue double.

Va'a ta'ie : Pirogue à voile.

Va'a tama'i : Pirogue de guerre.

Va'a tauama : pirogue simple; synonyme : va'a tipaeama.

Va'a tau'ati : pirogue double.

Va'a taupiti : pirogue double; synonyme va'a taurua.

Va'a tipae'ati : pirogue double aux extrémité relevées et munie d'une plateforme.

Va'a tira : pirogue double pour la pêche à l'appât vivant.

Va'a tuta'a : grande pirogue large, appelé anciennement "pahi".

Pour les pirogues de compétitions :

Va'a hoe : Pirogue monoplace.

Va'a toru : Pirogue trois places

Va'a ono : Pirogue six places

Peperu : barreur d'une pirogue

Faoro : cadenceur d'une pirogue.


Rédigé par MARIE CAROLINE CARRERE le Lundi 30 Octobre 2017 à 15:04 | Lu 1408 fois