PAPEETE, le 5 août - L'espèce de Tiare endémique à l'île de Raiatea perd des rameaux. Les casses se sont succédées à bon rythme ces dernières semaines, poussant les protecteurs de la fleur à élever la voix. En 20 ans, la plante a disparu à 81%.
"Si on devait élever à la voix à chaque détérioration, on nous entendrait toutes les semaines", regrette Thierry Laroche. Guide de randonnée à Raiatea, il travaille pour la Direction de l'environnement depuis 2010. "Mais là, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase! Onze rameaux ont été cassés en deux mois sur le même pied." Soit un quart des rameaux en six mois. Sur le mont Te mehani, il ne reste plus qu'un seul grand pied qui fleurit toute l'année "et sur lequel on est sûr de trouver au moins une fleur à chaque passage", précise Thierry Laroche. C'est ce pied précisément qui est victime de dégradations.
Une plante fragile comme du verre
Le Tiare apetahi, Apetahia raiateensis, est une espèce d'arbuste de la famille des Campanulaceae. "C'est une herbe devenue arbuste", explique Fred Jacques, consultant ingénieur écologue, spécialiste de la plante. "Elle est fragile comme du verre". Elle ne se marcotte pas, ne se bouture pas et, si un rameau se casse, celui-ci ne repousse pas. D'où le cri d'alerte des protecteurs de la fleur emblématique de l'île sacrée.
Des menaces directes et indirectes
Le Tiare apetahi est menacé depuis des dizaines d'années. "Un ingénieur forestier s'alarmait déjà dans les années 70", rapporte Fred Jacques. Les atteintes portées à l'espèce se poursuivent, toujours plus fortes, réduisant le nombre de pieds d'année en année. "Il existe des menaces directes et indirectes", liste Fred Jacques. "Il y a l'homme qui casse volontairement ou non les rameaux, qui cueille les fleurs. Il y a aussi les rats, qui mangent la plante et la pourriture molle, un champignon qui détériore les pieds. S'ajoutent à cela les plantes envahissantes, l'érosion du lieu de vie, la disparition des bonnes conditions de vie. Le Tiare a, par exemple, besoin d'ombre pour se régénérer. En piétinant les alentours des pieds, en détruisant les plantes voisines qui apportent de l'ombre, on stoppe le processus de régénération. Enfin, il se peut qu'il y ait des problèmes de consanguinité du fait du faible nombre de pieds."
Fred Jacques et Thierry Laroche s'accrochent malgré tout. Ils ont replanté une centaine de plantules, il surveille les pieds toujours vivants, ils communiquent et se battent pour sauver l'espèce. Mais son avenir reste incertain. "Il faut un certain temps pour savoir quelle sera la conséquence de la perte des onze rameaux sur le grand pied. Nous le saurons d'ici six mois", annonce Fred Jacques. Il se peut que le pied succombe. Le territoire du Tiare apetahi sera de nouveau amputé. "Il reste bien des pieds qui vivent dans une aire protégée mais le jour où les pieds accessibles auront disparu, les gens monteront plus haut malgré l'interdiction", craint Thierry Laroche.
La perte d'une espèce n'est jamais anodine. Cela participe plus globalement à la perte de la biodiversité qui, d'après la communauté scientifique, affecte négativement le fonctionnement et la stabilité des écosystèmes tout entiers. Les écosystèmes pour leur part participent au bon fonctionnement de la planète toute entière : production de biomasse, recyclage des ressources biologique, etc.
"Si on devait élever à la voix à chaque détérioration, on nous entendrait toutes les semaines", regrette Thierry Laroche. Guide de randonnée à Raiatea, il travaille pour la Direction de l'environnement depuis 2010. "Mais là, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase! Onze rameaux ont été cassés en deux mois sur le même pied." Soit un quart des rameaux en six mois. Sur le mont Te mehani, il ne reste plus qu'un seul grand pied qui fleurit toute l'année "et sur lequel on est sûr de trouver au moins une fleur à chaque passage", précise Thierry Laroche. C'est ce pied précisément qui est victime de dégradations.
Une plante fragile comme du verre
Le Tiare apetahi, Apetahia raiateensis, est une espèce d'arbuste de la famille des Campanulaceae. "C'est une herbe devenue arbuste", explique Fred Jacques, consultant ingénieur écologue, spécialiste de la plante. "Elle est fragile comme du verre". Elle ne se marcotte pas, ne se bouture pas et, si un rameau se casse, celui-ci ne repousse pas. D'où le cri d'alerte des protecteurs de la fleur emblématique de l'île sacrée.
Des menaces directes et indirectes
Le Tiare apetahi est menacé depuis des dizaines d'années. "Un ingénieur forestier s'alarmait déjà dans les années 70", rapporte Fred Jacques. Les atteintes portées à l'espèce se poursuivent, toujours plus fortes, réduisant le nombre de pieds d'année en année. "Il existe des menaces directes et indirectes", liste Fred Jacques. "Il y a l'homme qui casse volontairement ou non les rameaux, qui cueille les fleurs. Il y a aussi les rats, qui mangent la plante et la pourriture molle, un champignon qui détériore les pieds. S'ajoutent à cela les plantes envahissantes, l'érosion du lieu de vie, la disparition des bonnes conditions de vie. Le Tiare a, par exemple, besoin d'ombre pour se régénérer. En piétinant les alentours des pieds, en détruisant les plantes voisines qui apportent de l'ombre, on stoppe le processus de régénération. Enfin, il se peut qu'il y ait des problèmes de consanguinité du fait du faible nombre de pieds."
Fred Jacques et Thierry Laroche s'accrochent malgré tout. Ils ont replanté une centaine de plantules, il surveille les pieds toujours vivants, ils communiquent et se battent pour sauver l'espèce. Mais son avenir reste incertain. "Il faut un certain temps pour savoir quelle sera la conséquence de la perte des onze rameaux sur le grand pied. Nous le saurons d'ici six mois", annonce Fred Jacques. Il se peut que le pied succombe. Le territoire du Tiare apetahi sera de nouveau amputé. "Il reste bien des pieds qui vivent dans une aire protégée mais le jour où les pieds accessibles auront disparu, les gens monteront plus haut malgré l'interdiction", craint Thierry Laroche.
La perte d'une espèce n'est jamais anodine. Cela participe plus globalement à la perte de la biodiversité qui, d'après la communauté scientifique, affecte négativement le fonctionnement et la stabilité des écosystèmes tout entiers. Les écosystèmes pour leur part participent au bon fonctionnement de la planète toute entière : production de biomasse, recyclage des ressources biologique, etc.
Les plantes ne vivent plus que sur 100 hectares
Le Tiare apetahi est une plante gravement menacée d’extinction et protégée depuis 1996. En 20 ans (un premier recensement a été réalisé en 1995, le second se termine cette année), 81% des Tiare apetahi ont disparu ! Les plantes ne subsistent que sur 100 hectares actuellement (soit 1/3 des plateaux Te mehani). Et en 5 ans, cette zone s’est réduite de 11%. Pas moins de 65% des dégradations d'origine humaine sont accidentelles. Le Tiare apetahi, étudié depuis une dizaine d'année, reste encore très secret. Mais les observateurs savent désormais qu'il pousse d'environ un à deux centimètres par an.
Le Tiare apetahi est une plante gravement menacée d’extinction et protégée depuis 1996. En 20 ans (un premier recensement a été réalisé en 1995, le second se termine cette année), 81% des Tiare apetahi ont disparu ! Les plantes ne subsistent que sur 100 hectares actuellement (soit 1/3 des plateaux Te mehani). Et en 5 ans, cette zone s’est réduite de 11%. Pas moins de 65% des dégradations d'origine humaine sont accidentelles. Le Tiare apetahi, étudié depuis une dizaine d'année, reste encore très secret. Mais les observateurs savent désormais qu'il pousse d'environ un à deux centimètres par an.
Les bons gestes à respecter
L'association Tuihana a rédigé quelques règles à l'attention des amateurs voulant s'approcher au plus près de la fleur. Elle conseille :
- quelques jours avant de monter, téléphonez au Service du développement rural, le SDR, (40 60 21 00) ou au président de l’association « Tuihana » (Romy Tavaearii 87 79 37 12) également forestier du SDR de Raiatea, pour prévenir que vous partez en montagne par sécurité. Nous rappelons que le plateau Te mehani rahi et ses accès sont privés,
- restez sur les sentiers, nous replantons des Tiare apetahi à proximité, ne les écrasez pas pour que la nouvelle génération puisse encore en voir.
- ne coupez pas des plantes ; le pandanus et le puarata (Metrosideros) par exemple sont également endémiques des Te mehani respectez les aussi.
- retirez vos sacs à dos à l’approche du Tiare apetahi, pour ne pas accrocher des branches fragiles avec et les casser.
- gardez une distance par rapport au pied pour ne pas piétiner les plantules à proximité qui ont germé et pour éviter de tomber sur le pied car le sentier glisse beaucoup s’il est humide.
- prenez simplement une photo à distance, évitez de toucher la plante, elle est très très fragile et casse très facilement. De plus vous pouvez propager une pourriture molle qui tue la plante par simple contact tactile de rameau en rameau.
- installez-vous sur la zone de campement au-dessus de Anatorea (Tepua, côte Est), vous éviterez ainsi de dégrader la végétation et de tuer des plantes endémiques en créant de nouvelles zones de campement, la végétation met des années à repousser sur ces plateaux.
- ne vous approchez pas à plus de cinq personnes à côté des Tiare ‘apetahi, vous risquez de piétiner les plantules et d’abimer le pied.
L'association Tuihana a rédigé quelques règles à l'attention des amateurs voulant s'approcher au plus près de la fleur. Elle conseille :
- quelques jours avant de monter, téléphonez au Service du développement rural, le SDR, (40 60 21 00) ou au président de l’association « Tuihana » (Romy Tavaearii 87 79 37 12) également forestier du SDR de Raiatea, pour prévenir que vous partez en montagne par sécurité. Nous rappelons que le plateau Te mehani rahi et ses accès sont privés,
- restez sur les sentiers, nous replantons des Tiare apetahi à proximité, ne les écrasez pas pour que la nouvelle génération puisse encore en voir.
- ne coupez pas des plantes ; le pandanus et le puarata (Metrosideros) par exemple sont également endémiques des Te mehani respectez les aussi.
- retirez vos sacs à dos à l’approche du Tiare apetahi, pour ne pas accrocher des branches fragiles avec et les casser.
- gardez une distance par rapport au pied pour ne pas piétiner les plantules à proximité qui ont germé et pour éviter de tomber sur le pied car le sentier glisse beaucoup s’il est humide.
- prenez simplement une photo à distance, évitez de toucher la plante, elle est très très fragile et casse très facilement. De plus vous pouvez propager une pourriture molle qui tue la plante par simple contact tactile de rameau en rameau.
- installez-vous sur la zone de campement au-dessus de Anatorea (Tepua, côte Est), vous éviterez ainsi de dégrader la végétation et de tuer des plantes endémiques en créant de nouvelles zones de campement, la végétation met des années à repousser sur ces plateaux.
- ne vous approchez pas à plus de cinq personnes à côté des Tiare ‘apetahi, vous risquez de piétiner les plantules et d’abimer le pied.