Tahiti, le 21 mai 2024 – Le Tapura huiraatira a lui aussi dressé le bilan d'un an de gouvernance de Moetai Brotherson ce mardi matin. Édouard Fritch et Tepuaraurii Teriitahi ont dénoncé une année qui se résume à des “mensonges et de la poudre aux yeux”, mais aussi à une “méconnaissance des dossiers importants et stratégiques”, triplé d'un “amateurisme” dans la façon de piloter le Pays. Inquiets pour l'avenir, ils entendent continuer à jouer les lanceurs d'alerte tout en les “laissant faire” leurs propres choix.
“Nous avons accepté les résultats des élections et nous n'avons pas fait d'opposition frontale au gouvernement. Nous l'avons laissé travailler pendant cette année”, a commencé Édouard Fritch ce mardi matin dans les locaux du Tapura à l'assemblée de Polynésie aux côtés de Tepuaraurii Territahi. Mais aujourd'hui, “à l'heure du bilan, on ne peut plus rester silencieux”, a-t-il poursuivi, prédisant que le Pays courait “à la catastrophe”. Le ton est donné et la charge lancée. Il est temps de répondre, pour le Tapura, au bilan dressé vendredi dernier par le président Brotherson entouré de ses ministres à la présidence.
Un bilan qui n'en avait que le nom, surfant encore sur des airs des campagne électorale avec toujours “des promesses”, et qui selon Édouard fritch, se résume en trois idées : “mensonges et poudre aux yeux”, “méconnaissance, pour ne pas dire ignorance des sujets importants et stratégiques”, et enfin, “amateurisme de la gouvernance”.
“Rien n'a été fait pour le pouvoir d'achat en un an”
Quand Moetai Brotherson s'attribue la baisse de l'inflation, Édouard Fritch lui répond “mensonge” en expliquant qu'elle “est arrivée à un plateau” et que les prix “n'ont pas diminué, au contraire ils ont augmenté”. Le leader du Tapura rappelle que le président avait pourtant basé sa campagne électorale sur la lutte contre la vie chère et l'amélioration du pouvoir d'achat. Résultat des courses : “Les prix des concombres et des carottes passent du simple au double.” S'il a bien tenu une promesse de campagne en revanche, c'est la suppression de la TVA sociale. Mais pour quel résultat, s'interroge encore Édouard Fritch : non seulement cela n'a pas entraîné “une baisse des prix” mais le financement de la protection sociale “n'est toujours pas résolu” et il faut encore trouver 9 milliards de francs.
Même son de cloche pour le maintien des prix des hydrocarbures et de l'électricité contenus grâce au FRPH. Un fonds financé par les Polynésiens et ce sont eux qui finiront de toute façon par payer “le prix fort”. L'ironie de l'histoire c'est que c'est un reproche que le Tavini a fait au Tapura naguère et qu'Édouard Fritch reprend aujourd'hui à son compte puisque son successeur lui emboite le pas. “À part ces deux mesures, rien n'a été fait pour le pouvoir d'achat en un an”, assène-t-il.
Six milliards de moins en investissement
L'économie se porte bien et les “carnets de commande son plein” affirmait Moetai Brotherson vendredi. “C'est faux”, répond encore Édouard Fritch : “Au début de l'année prochaine il n'y aura plus aucun chantier. Les patrons sont inquiets. Boyer vient de se passer de 200 bonhommes”, dénonce-t-il. Le président du Tapura s'inquiète d'autant plus que sous prétexte de faire des économies, le gouvernement vient de renoncer à 6 milliards de francs en investissement au titre du second Prêt garanti par l'État (PGE). “Ce sont six milliards qui manquent en investissement et pour l'emploi ! Tout ça pour 161 millions d'économies par an. Le président confond dette et déficit”, s'agace de son côté Tepuaraurii Teriitahi.
“Ils ont supprimé 2 000 à 2500 CAE qui devaient être réorientés. On attend toujours. Ce sont autant de personnes qui n'ont plus 100 000 francs par mois”, renchérit Édouard Fritch qui s'étonne par ailleurs de l'“ardoise de 34 milliards” qu'aurait laissé le Tapura selon Moetai Brotherson : “Quand on est compétent, on constate rapidement qu'il y a un tel trou. On n'attend pas un an pour le calculer.” D'autant que le collectif budgétaire qui sera étudié par l'assemblée ce vendredi fait au contraire état d'un résultat excédentaire de 33 milliards pour 2023...
Un gouvernement devenu “expert en annulation”
Si Moetai Brotherson a d'emblée indiqué il y a un an – et répété depuis –, qu'il n'avait pas de baguette magique, il sait en revanche “vendre du rêve et des paillettes” et jeter de “la poudre aux yeux” selon le leader du Tapura, qui pointe aussi du doigt les nombreux voyages du président qui veut que “demain, Tahiti soit comme Singapour”. Pareil pour le secteur du tourisme et la promesse que le groupe Accor et le Club Med vont venir investir en Polynésie. “Ce sont des gestionnaires, pas des investisseurs”, rétorque Tepuaraurii Teriitahi.
Mensonge, poudre aux yeux, méconnaissance, et amateurisme donc. “Il a choisi des débutants pas rôdés à la gestion des affaires publiques”, dénonce encore Édouard Fritch pour qui cette “absence d'expérience est doublée d'une perte de compétences” avec pas moins de “24 chefs de service remerciés pendant cette première année”. Il prédit même le départ prochain de la directrice de la CPS que le gouvernement “souhaite déjà remplacer sept mois après sa nomination”.
On l'aura compris, pour le Tapura, cet amateurisme est synonyme de “destruction” d'un gouvernement devenu expert en annulation : village tahitien, lycée de Moorea, pôle de santé privé unique de Punaauia, centre culturel à côté de l'ancien hôpital Vaiami, complexe nautique olympique... “Tout ça c'est trop cher mais on ne propose rien. C'est le vide sidéral”, conclut Édouard Fritch.
“Nous avons accepté les résultats des élections et nous n'avons pas fait d'opposition frontale au gouvernement. Nous l'avons laissé travailler pendant cette année”, a commencé Édouard Fritch ce mardi matin dans les locaux du Tapura à l'assemblée de Polynésie aux côtés de Tepuaraurii Territahi. Mais aujourd'hui, “à l'heure du bilan, on ne peut plus rester silencieux”, a-t-il poursuivi, prédisant que le Pays courait “à la catastrophe”. Le ton est donné et la charge lancée. Il est temps de répondre, pour le Tapura, au bilan dressé vendredi dernier par le président Brotherson entouré de ses ministres à la présidence.
Un bilan qui n'en avait que le nom, surfant encore sur des airs des campagne électorale avec toujours “des promesses”, et qui selon Édouard fritch, se résume en trois idées : “mensonges et poudre aux yeux”, “méconnaissance, pour ne pas dire ignorance des sujets importants et stratégiques”, et enfin, “amateurisme de la gouvernance”.
“Rien n'a été fait pour le pouvoir d'achat en un an”
Quand Moetai Brotherson s'attribue la baisse de l'inflation, Édouard Fritch lui répond “mensonge” en expliquant qu'elle “est arrivée à un plateau” et que les prix “n'ont pas diminué, au contraire ils ont augmenté”. Le leader du Tapura rappelle que le président avait pourtant basé sa campagne électorale sur la lutte contre la vie chère et l'amélioration du pouvoir d'achat. Résultat des courses : “Les prix des concombres et des carottes passent du simple au double.” S'il a bien tenu une promesse de campagne en revanche, c'est la suppression de la TVA sociale. Mais pour quel résultat, s'interroge encore Édouard Fritch : non seulement cela n'a pas entraîné “une baisse des prix” mais le financement de la protection sociale “n'est toujours pas résolu” et il faut encore trouver 9 milliards de francs.
Même son de cloche pour le maintien des prix des hydrocarbures et de l'électricité contenus grâce au FRPH. Un fonds financé par les Polynésiens et ce sont eux qui finiront de toute façon par payer “le prix fort”. L'ironie de l'histoire c'est que c'est un reproche que le Tavini a fait au Tapura naguère et qu'Édouard Fritch reprend aujourd'hui à son compte puisque son successeur lui emboite le pas. “À part ces deux mesures, rien n'a été fait pour le pouvoir d'achat en un an”, assène-t-il.
Six milliards de moins en investissement
L'économie se porte bien et les “carnets de commande son plein” affirmait Moetai Brotherson vendredi. “C'est faux”, répond encore Édouard Fritch : “Au début de l'année prochaine il n'y aura plus aucun chantier. Les patrons sont inquiets. Boyer vient de se passer de 200 bonhommes”, dénonce-t-il. Le président du Tapura s'inquiète d'autant plus que sous prétexte de faire des économies, le gouvernement vient de renoncer à 6 milliards de francs en investissement au titre du second Prêt garanti par l'État (PGE). “Ce sont six milliards qui manquent en investissement et pour l'emploi ! Tout ça pour 161 millions d'économies par an. Le président confond dette et déficit”, s'agace de son côté Tepuaraurii Teriitahi.
“Ils ont supprimé 2 000 à 2500 CAE qui devaient être réorientés. On attend toujours. Ce sont autant de personnes qui n'ont plus 100 000 francs par mois”, renchérit Édouard Fritch qui s'étonne par ailleurs de l'“ardoise de 34 milliards” qu'aurait laissé le Tapura selon Moetai Brotherson : “Quand on est compétent, on constate rapidement qu'il y a un tel trou. On n'attend pas un an pour le calculer.” D'autant que le collectif budgétaire qui sera étudié par l'assemblée ce vendredi fait au contraire état d'un résultat excédentaire de 33 milliards pour 2023...
Un gouvernement devenu “expert en annulation”
Si Moetai Brotherson a d'emblée indiqué il y a un an – et répété depuis –, qu'il n'avait pas de baguette magique, il sait en revanche “vendre du rêve et des paillettes” et jeter de “la poudre aux yeux” selon le leader du Tapura, qui pointe aussi du doigt les nombreux voyages du président qui veut que “demain, Tahiti soit comme Singapour”. Pareil pour le secteur du tourisme et la promesse que le groupe Accor et le Club Med vont venir investir en Polynésie. “Ce sont des gestionnaires, pas des investisseurs”, rétorque Tepuaraurii Teriitahi.
Mensonge, poudre aux yeux, méconnaissance, et amateurisme donc. “Il a choisi des débutants pas rôdés à la gestion des affaires publiques”, dénonce encore Édouard Fritch pour qui cette “absence d'expérience est doublée d'une perte de compétences” avec pas moins de “24 chefs de service remerciés pendant cette première année”. Il prédit même le départ prochain de la directrice de la CPS que le gouvernement “souhaite déjà remplacer sept mois après sa nomination”.
On l'aura compris, pour le Tapura, cet amateurisme est synonyme de “destruction” d'un gouvernement devenu expert en annulation : village tahitien, lycée de Moorea, pôle de santé privé unique de Punaauia, centre culturel à côté de l'ancien hôpital Vaiami, complexe nautique olympique... “Tout ça c'est trop cher mais on ne propose rien. C'est le vide sidéral”, conclut Édouard Fritch.