Tahiti, le 30 juillet 2022 - Nouveau nom, nouveau logo, nouvelle ligne politique indépendantiste… Le congrès du parti du Gaston Flosse s'est tenu samedi à Pirae avec en point d'orgue la décision centrale du changement de ligne politique du mouvement, sans oublier les validations de la candidature de Pascale Haiti aux législatives et du soutien de Valérie Pécresse à la présidentielle.
Annoncé depuis deux ans et repoussé à plusieurs reprises, tant en raison de l'épidémie de Covid-19 que d'un timing politique peu opportun, le congrès du nouveau “Amuitahira'a o te nuna'a maohi” de Gaston Flosse s'est enfin tenu samedi matin au Fare Amuira'a de Pirae. Une salle paroissiale comble et des militants venus écouter plus de cinq heures d'un programme politique bien rempli.
Première et principale étape à l'ordre du jour, la validation du changement des statuts, du règlement intérieur, du nom et du logo de l'historique parti Tahoera'a Huiraatira de Gaston Flosse. Un parti créé en 1977 –rappellera le maître de cérémonie du jour et ancien député-maire de Papara, Bruno Sandras– issu de l'Union tahitienne-UDR (UT-UDR) lui-même créé 26 ans plus tôt. Sur la forme, un toilettage empruntant plusieurs des codes de l'ancien parti : un changement de nom en Amuitahira'a o te nuna'a maohi, une nouvelle devise “Amour, Service, Unité” toujours très proche de celles employées par le parti orange ces dernières années, une couleur orange –justement– qui est conservée et un logo qui fait toujours référence au régime de fei du désormais ex-Tahoera'a.
Sur le fond, c'est pourtant une petite révolution idéologique que Gaston Flosse a fait valider ce week-end et même qu'il a souhaité inscrire dans le marbre des statuts du parti. Ainsi, ledit statut fait désormais directement référence à l'objectif d'émancipation politique vers la souveraineté de la Polynésie française. L'indépendance désormais ouvertement prônée par Gaston Flosse. “J'ai pensé que si je disparaissais un jour, je voudrais que ces valeurs et ces principes demeurent durant toute la vie de notre mouvement”, a solidement verrouillé l'ancien chantre de l'autonomie. Histoire que ses successeurs/repreneurs n'aient pas la mauvaise idée de faire machine arrière sur la question de l'autodétermination…
Annoncé depuis deux ans et repoussé à plusieurs reprises, tant en raison de l'épidémie de Covid-19 que d'un timing politique peu opportun, le congrès du nouveau “Amuitahira'a o te nuna'a maohi” de Gaston Flosse s'est enfin tenu samedi matin au Fare Amuira'a de Pirae. Une salle paroissiale comble et des militants venus écouter plus de cinq heures d'un programme politique bien rempli.
Première et principale étape à l'ordre du jour, la validation du changement des statuts, du règlement intérieur, du nom et du logo de l'historique parti Tahoera'a Huiraatira de Gaston Flosse. Un parti créé en 1977 –rappellera le maître de cérémonie du jour et ancien député-maire de Papara, Bruno Sandras– issu de l'Union tahitienne-UDR (UT-UDR) lui-même créé 26 ans plus tôt. Sur la forme, un toilettage empruntant plusieurs des codes de l'ancien parti : un changement de nom en Amuitahira'a o te nuna'a maohi, une nouvelle devise “Amour, Service, Unité” toujours très proche de celles employées par le parti orange ces dernières années, une couleur orange –justement– qui est conservée et un logo qui fait toujours référence au régime de fei du désormais ex-Tahoera'a.
Sur le fond, c'est pourtant une petite révolution idéologique que Gaston Flosse a fait valider ce week-end et même qu'il a souhaité inscrire dans le marbre des statuts du parti. Ainsi, ledit statut fait désormais directement référence à l'objectif d'émancipation politique vers la souveraineté de la Polynésie française. L'indépendance désormais ouvertement prônée par Gaston Flosse. “J'ai pensé que si je disparaissais un jour, je voudrais que ces valeurs et ces principes demeurent durant toute la vie de notre mouvement”, a solidement verrouillé l'ancien chantre de l'autonomie. Histoire que ses successeurs/repreneurs n'aient pas la mauvaise idée de faire machine arrière sur la question de l'autodétermination…
Pascale Haiti, numéro deux et candidate
Autres grandes étapes politiques du jour, la composition de ce nouveau parti et ses candidats pour les élections législatives. Sans grande surprise, Gaston Flosse s'est retrouvé seul candidat et seul élu aux fonctions de président du Amuitahira'a. Son ancien député et maire de Papearii, Jonas Tahuaitu, 77 ans aujourd'hui, officiant en tant que “président d'honneur” du parti. Plus intéressante, en revanche, la place de président délégué du Amuitahira'a restait l'une des interrogations du jour. La présidente déléguée du Tahoera'a, Teura Iriti, n'est plus en odeur de sainteté et n'était même pas présente samedi matin (voir interview). Quant au promis à la place de numéro deux du mouvement, Tauhiti Nena, il a été exclu du parti quelques jours avant le congrès pour un crime de lèse Gaston Flosse. Celui d'avoir contesté le choix du leader orange de le présenter sur la troisième circonscription plutôt que la première…
Plutôt qu'un second, ce sont donc deux numéros deux qui ont été élus par le congrès : l'un des derniers lieutenants restés fidèles depuis la campagne des territoriales de 2018 Bruno Sandras et la propre compagne de Gaston Flosse, Pascale Haiti. Une Pascale Haiti qui s'est retrouvée, sans trop de surprises là encore, bombardée candidate de la première circonscription pour les législatives de juin 2022. “Il fallait que ce soit quelqu'un qui soit proche de moi. Quand on va voir ce monsieur ou cette femme, on dira ; c'est Gaston qui est derrière”, n'a pas caché le président du parti à l'issue du congrès. Autres cadres du Amuitahira'a élus aux postes de vice-présidents, Jonathan Tarihaa, le maire délégué de Vairao et candidat du parti dans la deuxième circonscription aux législatives, Mike Chong Ayou de Paea, Christiane Kelley de Moorea, Richard Deane de Papeete, Sylviane Terooatea l'élue et ancienne maire de Uturoa, Vaitea Le Gayic ex-syndicaliste et également représentante, Teura Tarahu autre élue du groupe à l'assemblée, Paul Haiti aux Marquises ou encore le représentants des étudiants de l'Université Tehevini Purakaueke.
Dans la grande tradition des congrès du Tahoera'a, c'est par plusieurs votes “assis-debout” qu'ont été validées les grandes décisions du jour. Légère exception aux grandes traditions démocratiques du parti néanmoins, l'unanimité n'a pas toujours été obtenue samedi matin. Un ancien militant refusant notamment le changement de nom… Mais surtout les militants de Moorea choisissant l'abstention pour l'investiture de Pascale Haiti pour les législatives. Le refus de prendre en compte la candidature de Christiane Kelley n'étant visiblement pas totalement passé.
Enfin, l'une des dernières questions tranchées lors du congrès a été celle du choix du candidat à soutenir lors de la prochaine élection présidentielle. Gaston Flosse a expliqué qu'il refusait de refaire le choix de 2017 d'un soutien à Marine Le Pen, parce que la candidate du Rassemblement National avait ensuite présenté des candidats aux législatives contre ceux du Tahoera'a. Restait, selon Gaston Flosse, à faire le choix entre Pécresse ou Zemmour. Et c'est la candidate des Républicains qui a été choisie, faisant vraisemblablement office pour le leader du Amuitahira'a de meilleure option face à Emmanuel Macron. Meilleure option, avant toute considération de politique nationale, pour le duel à distance au niveau local face au candidat du Tapura.
Plutôt qu'un second, ce sont donc deux numéros deux qui ont été élus par le congrès : l'un des derniers lieutenants restés fidèles depuis la campagne des territoriales de 2018 Bruno Sandras et la propre compagne de Gaston Flosse, Pascale Haiti. Une Pascale Haiti qui s'est retrouvée, sans trop de surprises là encore, bombardée candidate de la première circonscription pour les législatives de juin 2022. “Il fallait que ce soit quelqu'un qui soit proche de moi. Quand on va voir ce monsieur ou cette femme, on dira ; c'est Gaston qui est derrière”, n'a pas caché le président du parti à l'issue du congrès. Autres cadres du Amuitahira'a élus aux postes de vice-présidents, Jonathan Tarihaa, le maire délégué de Vairao et candidat du parti dans la deuxième circonscription aux législatives, Mike Chong Ayou de Paea, Christiane Kelley de Moorea, Richard Deane de Papeete, Sylviane Terooatea l'élue et ancienne maire de Uturoa, Vaitea Le Gayic ex-syndicaliste et également représentante, Teura Tarahu autre élue du groupe à l'assemblée, Paul Haiti aux Marquises ou encore le représentants des étudiants de l'Université Tehevini Purakaueke.
Dans la grande tradition des congrès du Tahoera'a, c'est par plusieurs votes “assis-debout” qu'ont été validées les grandes décisions du jour. Légère exception aux grandes traditions démocratiques du parti néanmoins, l'unanimité n'a pas toujours été obtenue samedi matin. Un ancien militant refusant notamment le changement de nom… Mais surtout les militants de Moorea choisissant l'abstention pour l'investiture de Pascale Haiti pour les législatives. Le refus de prendre en compte la candidature de Christiane Kelley n'étant visiblement pas totalement passé.
Enfin, l'une des dernières questions tranchées lors du congrès a été celle du choix du candidat à soutenir lors de la prochaine élection présidentielle. Gaston Flosse a expliqué qu'il refusait de refaire le choix de 2017 d'un soutien à Marine Le Pen, parce que la candidate du Rassemblement National avait ensuite présenté des candidats aux législatives contre ceux du Tahoera'a. Restait, selon Gaston Flosse, à faire le choix entre Pécresse ou Zemmour. Et c'est la candidate des Républicains qui a été choisie, faisant vraisemblablement office pour le leader du Amuitahira'a de meilleure option face à Emmanuel Macron. Meilleure option, avant toute considération de politique nationale, pour le duel à distance au niveau local face au candidat du Tapura.
Flosse l'indépendantiste
On le disait, le principal tour de force politique du week-end reste pour Gaston Flosse d'avoir fait accepter à ses militants le virage idéologique profond décidé pour asseoir sa stratégie politique face au Tapura. L'ancien président du Pays, qui aimait tant à disputer le titre de “père de l'autonomie” à Francis Sanford, s'est fait une nouvelle fois samedi le champion de l'indépendance. Retraçant –et réarrangeant parfois au passage– l'histoire politique de ces dernières années, Gaston Flosse s'est mis en scène comme le seul homme politique à même de mener la Polynésie sur la voie de “la souveraineté”, adressant au passage quelques commentaires à l'égard du leader indépendantiste Oscar Temaru. Jugeant ainsi “incroyable” que “l'indépendantiste que nous connaissons” ait “accepté d'être placé sous l'autorité d'un fonctionnaire d'État français”. Ou encore évoquant la période 2004-2013 d'instabilité politique, comme la “belle époque pour l'État français parce qu'il n'avait personne en face de lui pour lui dire non, même pas l'indépendantiste président du Tavini”.
Désormais, le Tahoera'a autonomiste a définitivement terminé sa mue en un Amuitahira'a indépendantiste. Avec les résultats des territoriales de 2018 en tête, Gaston Flosse se place donc de l'autre côté de la frontière idéologique, sur les terres du Tavini et résolument en opposition frontale avec le Tapura d'Édouard Fritch.
Désormais, le Tahoera'a autonomiste a définitivement terminé sa mue en un Amuitahira'a indépendantiste. Avec les résultats des territoriales de 2018 en tête, Gaston Flosse se place donc de l'autre côté de la frontière idéologique, sur les terres du Tavini et résolument en opposition frontale avec le Tapura d'Édouard Fritch.
Gaston Flosse : “Teura Iriti, on ne la voit plus”
Satisfait d'avoir pu enfin organiser ce congrès ?
“Ça fait deux ans que nous attendons. Enfin c'est fait. Le nom a été validé et surtout notre nouvelle ligne politique, celle d'un état souverain associé à la France. C'est parti.”
Cette candidature de Pascale Haiti aux législatives, ce n'est pas vraiment une surprise ?
“Non, mais enfin… Ça ne me met pas forcément à l'aise. Mais c'est vrai que, ayant été rendu inéligible, il fallait que ce soit quelqu'un qui soit proche de moi. Quand on va voir ce monsieur ou cette femme, on dira : c'est Gaston qui est derrière.”
Vous confirmez que le groupe Tahoera'a à l'assemblée va changer de nom ? Que la présidente du groupe va l'accepter ?
“Quelle présidente…?”
Teura Iriti est bien présidente du groupe Tahoera'a à l'assemblée ?
“Elle n'est pas là. Elle n'est pas venue aujourd'hui… On ne la voit plus à nos réunions. Je l'ai entendue dire à la télé : Je suis Tahoera'a. Mais si elle était Tahoera'a, elle participerait à nos réunions… Je ne la vois plus. (…) Elle n'a pas démissionné, elle est toujours là. Je voudrais qu'elle participe à la vie de notre parti… Ils sont obligés (de changer de nom), c'est une décision du congrès.”
Vous pensez que Teura Iriti se rapproche du Tapura, comme on l'entend dans les rangs de votre parti ?
“Il y'a longtemps qu'on en parle. Peut-être qu'elle attend que passent les élections, parce qu'évidement elle compte sur les voix du Tahoera'a pour passer. Et si elle se mettait hors du Tahoera'a, il y a beaucoup de chances pour qu'elle ne soit pas élue.”
“Ça fait deux ans que nous attendons. Enfin c'est fait. Le nom a été validé et surtout notre nouvelle ligne politique, celle d'un état souverain associé à la France. C'est parti.”
Cette candidature de Pascale Haiti aux législatives, ce n'est pas vraiment une surprise ?
“Non, mais enfin… Ça ne me met pas forcément à l'aise. Mais c'est vrai que, ayant été rendu inéligible, il fallait que ce soit quelqu'un qui soit proche de moi. Quand on va voir ce monsieur ou cette femme, on dira : c'est Gaston qui est derrière.”
Vous confirmez que le groupe Tahoera'a à l'assemblée va changer de nom ? Que la présidente du groupe va l'accepter ?
“Quelle présidente…?”
Teura Iriti est bien présidente du groupe Tahoera'a à l'assemblée ?
“Elle n'est pas là. Elle n'est pas venue aujourd'hui… On ne la voit plus à nos réunions. Je l'ai entendue dire à la télé : Je suis Tahoera'a. Mais si elle était Tahoera'a, elle participerait à nos réunions… Je ne la vois plus. (…) Elle n'a pas démissionné, elle est toujours là. Je voudrais qu'elle participe à la vie de notre parti… Ils sont obligés (de changer de nom), c'est une décision du congrès.”
Vous pensez que Teura Iriti se rapproche du Tapura, comme on l'entend dans les rangs de votre parti ?
“Il y'a longtemps qu'on en parle. Peut-être qu'elle attend que passent les élections, parce qu'évidement elle compte sur les voix du Tahoera'a pour passer. Et si elle se mettait hors du Tahoera'a, il y a beaucoup de chances pour qu'elle ne soit pas élue.”
Haiti, Tarihaa… pas Père Abraham
Si les candidatures de Pascale Haiti et Jonathan Tarihaa ont donc été validée samedi pour les première et deuxième circonscriptions, reste encore pour Gaston Flosse à trouver un candidat sur la troisième circonscription (Faa'a, Punaauia et les îles Sous-le-Vent) désertée récemment par Tauhiti Nena. Figure de l'église catholique, le Père Abraham s'est longuement exprimé samedi lors du congrès du Amuitahira'a. Au point que Gaston Flosse a indiqué qu'il songeait sérieusement à une candidature du responsable religieux pour les législatives de juin prochain. “Ce n'est pas du tout une boutade. Je vais lui demander de se décider. Ça fait 30 ans qu'il sert l'église catholique, je vais lui demander directement de servir le peuple”, a lâché Gaston Flosse à l'issue du congrès. L'intéressé pourtant a exclu vouloir prendre de telles responsabilités. Le Père Abraham a expliqué qu'il resterait prêtre, mais qu'il se voulait “rassembleur”, appelant notamment Oscar Temaru et Gaston Flosse à s'unir “pour le nuna'a”. Le Père Abraham qui affirme qu'il sera d'ailleurs également présent au prochain congrès du Tavini Huiraatira.