Le Tahiti Pearl Consortium est mort et bientôt enterré


Tearii Alpha, ministre des ressources marines.
PAPEETE, vendredi 14 juin 2013. Le projet d’une délibération d’annulation du TPC (Tahiti Pearl Consortium) est dans les tuyaux. Il a été adopté par la Commission des ressources marines de l’assemblée de Polynésie ce vendredi (par 7 voix pour, 2 voix contre) et sera proposé au vote des représentants de l'assemblée de Polynésie française prochainement.

Le Tahiti Pearl Consortium n’ayant pas convaincu les professionnels de la perle à Tahiti ne sera bientôt plus qu’un souvenir. L’idée de ce TPC, une nouvelle SEM du Pays, qui se serait chargée de la commercialisation des perles de Tahiti, avait été lancée par le précédent gouvernement Temaru, guidé par un expert joailler italien, Gaetano Caballieri. Mais dès l’origine, cette idée avait été décriée par les professionnels de la perle qui voyaient d’un mauvais œil la main mise du Pays dans des affaires strictement commerciales. De fait, le TPC qui devait présenter dans son capital au moins 15% d’investisseurs privés, rassemblant pas moins de 49 millions de Fcfp d’argent frais n’a pas trouvé preneur.

De plus la philosophie du nouveau gouvernement polynésien pour ce secteur de la perle est bien différente. «Notre intention est de travailler avant tout sur la réglementation et sur les contrôles de cette activité et de laisser aux privés le soin de s’occuper de la commercialisation et de négocier des marchés» explique Tearii Alpha, le ministre des ressources marines. Le gouvernement pourrait toutefois intervenir dans les négociations en amont de l’ouverture de nouveaux marchés pour la perle lorsqu’il s’agira par exemple de préciser les taxes douanières, ce qui pourrait être le cas avec la Chine, avance le ministre.

Pour structurer cette filière en avançant de concert avec les professionnels, un Conseil de la perle sera créé «à l’échelon du ministre» précise Tearii Alpha, auquel des représentants de chacune des organisations professionnelles pourra participer pour n’exclure personne. Une première réunion de ce Conseil de la perle est prévue dans une quinzaine de jours. Il permettra de faire «un état des lieux des urgences réglementaires à proposer» pour lâcher un peu la bride à cette filière. A terme, le ministre vise un relèvement de la qualité de la production de perle de Tahiti pour obtenir une hausse des prix sur ce produit de luxe qui reste à la tête des exportations du Pays.


Et la Maison de la Perle ?

«Nous n’en sommes pas encore à la fermeture de la Maison de la Perle» précisait le ministre des ressources marines Tearii Alpha, mais cet établissement public est également sur la sellette. «Il y a une analyse particulière à faire sur le budget de cet établissement. Mais d’abord il nous faut définir les grandes orientations et répondre à cette question : comment va-t-on construire notre filière ?» Toutefois on sent bien que dans un avenir proche les missions précises de la Mission de la Perle vont être redéfinies. «La Maison de la Perle a des missions sur la réglementation et des missions commerciales. Il faut que le secteur privé donne son avis et quand celui-ci convergera vers une position commune, ce qui est de la réglementation relèvera d’un service et pour le commercial il faudra une structure mais il faudra que cette structure serve les producteurs et la filière». A suivre.

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 14 Juin 2013 à 16:44 | Lu 1923 fois