21 jeunes talents polynésiens, passionnés par le numérique mais pas par l'école, participent à ce Tahiti Code Camp de huit semaines intenses.
PUNAAUIA, le 25 avril 2018 - Le CNAM Polynésie a lancé sa formation Tahiti Code Camp, destinée à former des jeunes décrocheurs scolaires aux métiers du code informatique. Une chance pour ces jeunes souvent issus des quartiers défavorisés, tous passionnés par l'informatique. La formation est gratuite et durera huit semaines.
C'est parti pour la première édition du Tahiti Code Camp. Il s'agira d'une formation de 8 semaines très intensives. Pas de cours mais une "pédagogie de l'action et du projet" selon les mots du directeur du CNAM, Christophe Gomez. Il parle de "classe inversée" avec des coachs à la place des profs. Les élèves apprennent via des tutoriels en ligne, en discutant avec leurs équipes et leurs coachs, mais surtout en collaborant pour relever une succession de défis collectifs, par équipe ou en individuel. Une façon originale et surtout très concrète de se former aux bases du métier du code, bien plus adaptée que l'université traditionnelle à ces jeunes décrocheurs scolaires. Selon le programme, ils devraient maitriser la création de sites internet et d'applications mobiles, mais auront aussi été introduits au graphisme, au dessin 3D et à l'animation.
À la fin de la formation, un "Hackathon" de trois jours permettra aux participants de valider leurs acquis par un projet très concret. Toute cette organisation est destinée à faire de ces 21 jeunes participants hyper-motivés des véritables développeurs informatique pouvant s'insérer dans une équipe de professionnels.
>>> Notre article présentant le Tahiti Code Camp
C'est parti pour la première édition du Tahiti Code Camp. Il s'agira d'une formation de 8 semaines très intensives. Pas de cours mais une "pédagogie de l'action et du projet" selon les mots du directeur du CNAM, Christophe Gomez. Il parle de "classe inversée" avec des coachs à la place des profs. Les élèves apprennent via des tutoriels en ligne, en discutant avec leurs équipes et leurs coachs, mais surtout en collaborant pour relever une succession de défis collectifs, par équipe ou en individuel. Une façon originale et surtout très concrète de se former aux bases du métier du code, bien plus adaptée que l'université traditionnelle à ces jeunes décrocheurs scolaires. Selon le programme, ils devraient maitriser la création de sites internet et d'applications mobiles, mais auront aussi été introduits au graphisme, au dessin 3D et à l'animation.
À la fin de la formation, un "Hackathon" de trois jours permettra aux participants de valider leurs acquis par un projet très concret. Toute cette organisation est destinée à faire de ces 21 jeunes participants hyper-motivés des véritables développeurs informatique pouvant s'insérer dans une équipe de professionnels.
>>> Notre article présentant le Tahiti Code Camp
Ce Tahiti Code Camp est une initiative du CNAM Polynésie, qui a séduit l'association Fondation agir contre l'exclusion (FACE) et l'Organisation des professionnels du numérique (OPEN), qui ont participé à la sélection et au recrutement des candidats, puis les accompagneront dans leur recherche d'emploi.
Le ministère du Numérique a aussi été emballé par le projet, qui permet à la fois de combler le besoin de la Polynésie en développeurs et en même temps de réinsérer des jeunes tahitiens talentueux dans le monde professionnel. La directrice de cabinet de Jean-Christophe Bouissou a même annoncé que, si les résultats des élections le permettent, son ministère continuerait de financer cette formation pour qu'elle reste gratuite pour les participants. "Nous voulons intégrer la Polynésie dans le paysage du numérique mondial, et pour cela il faut trois conditions : sécuriser les routes du numérique avec le deuxième câble sous-marin en cours de construction, déployer le haut-débit partout dans les îles comme c'est en cours, et avoir une main d'œuvre qualifiée. Cette initiative est donc idéale et accompagnera bien la création du Digipôle, qui ouvrira probablement en 2021 ou 2022."
Le ministère du Numérique a aussi été emballé par le projet, qui permet à la fois de combler le besoin de la Polynésie en développeurs et en même temps de réinsérer des jeunes tahitiens talentueux dans le monde professionnel. La directrice de cabinet de Jean-Christophe Bouissou a même annoncé que, si les résultats des élections le permettent, son ministère continuerait de financer cette formation pour qu'elle reste gratuite pour les participants. "Nous voulons intégrer la Polynésie dans le paysage du numérique mondial, et pour cela il faut trois conditions : sécuriser les routes du numérique avec le deuxième câble sous-marin en cours de construction, déployer le haut-débit partout dans les îles comme c'est en cours, et avoir une main d'œuvre qualifiée. Cette initiative est donc idéale et accompagnera bien la création du Digipôle, qui ouvrira probablement en 2021 ou 2022."
Vaitiare, future codeuse de 26 ans
Comment se sont passées les épreuves de sélection ?
La première épreuve consistait en un test de logique et de culture du numérique. Au premier coup d'œil ça semblait facile, mais avec le peu de temps qu'on avait il fallait être très rapide. La deuxième épreuve était un entretien collectif, là on devait résoudre un problème en équipe, trouver des solutions et donner chacun notre avis sur les réponses des autres... Et la troisième épreuve était un entretien individuel.
Quel a été ton parcours ?
J'ai commencé à toucher au codage au sein d'une entreprise de la place, en apprenant sur le tas. Mais il me manque encore certaines bases, je dois approfondir un peu plus certaines connaissances... donc j'ai intégré ce Code Camp. Je pense que ce sera un beau moyen pour moi de développer mes compétences. Pour venir suivre la formation, j'ai dû quitter mon poste en entreprise. Je me suis mis d'accord avec mon chef, que cette formation serait idéal pour le poste que j'occupais... Et normalement ils me reprendront, mais je n'ai aucune garantie ! De toute façon il y aura d'autres opportunités. Mais je suis déjà convertie à ce nouveau métier. Au début ça demandait beaucoup de motivation, mais au bout d'un moment on se rend compte que la partie la plus fun dans le codage c'est quand on crée quelque chose qui fonctionne.
La première épreuve consistait en un test de logique et de culture du numérique. Au premier coup d'œil ça semblait facile, mais avec le peu de temps qu'on avait il fallait être très rapide. La deuxième épreuve était un entretien collectif, là on devait résoudre un problème en équipe, trouver des solutions et donner chacun notre avis sur les réponses des autres... Et la troisième épreuve était un entretien individuel.
Quel a été ton parcours ?
J'ai commencé à toucher au codage au sein d'une entreprise de la place, en apprenant sur le tas. Mais il me manque encore certaines bases, je dois approfondir un peu plus certaines connaissances... donc j'ai intégré ce Code Camp. Je pense que ce sera un beau moyen pour moi de développer mes compétences. Pour venir suivre la formation, j'ai dû quitter mon poste en entreprise. Je me suis mis d'accord avec mon chef, que cette formation serait idéal pour le poste que j'occupais... Et normalement ils me reprendront, mais je n'ai aucune garantie ! De toute façon il y aura d'autres opportunités. Mais je suis déjà convertie à ce nouveau métier. Au début ça demandait beaucoup de motivation, mais au bout d'un moment on se rend compte que la partie la plus fun dans le codage c'est quand on crée quelque chose qui fonctionne.
Ariipaea, jeune "campeur" de 23 ans
Pourquoi avoir choisi cette formation ?
Pour l'amour du numérique ! (rire) En fait je codais avant, quand j'étais à l'université en licence d'informatique, j'ai appris les bases du codage. Mais j'ai laissé tomber pour des raisons personnelles. J'ai aussi passé la formation d'analyste développeur du CNAM, et pour différentes raisons j'ai aussi dû arrêter... Donc là c'est ma deuxième chance de continuer dans le numérique, et cette fois j'irai jusqu'au bout !
Tu étais en recherche d'emploi ?
Non, j'étais à la maison, je m'occupais du ménage, ce genre de choses. Alors quand j'ai entendu parler de cette formation, j'ai couru pour la rejoindre ! C'est la seule chose que je m'imagine faire.
Pour l'amour du numérique ! (rire) En fait je codais avant, quand j'étais à l'université en licence d'informatique, j'ai appris les bases du codage. Mais j'ai laissé tomber pour des raisons personnelles. J'ai aussi passé la formation d'analyste développeur du CNAM, et pour différentes raisons j'ai aussi dû arrêter... Donc là c'est ma deuxième chance de continuer dans le numérique, et cette fois j'irai jusqu'au bout !
Tu étais en recherche d'emploi ?
Non, j'étais à la maison, je m'occupais du ménage, ce genre de choses. Alors quand j'ai entendu parler de cette formation, j'ai couru pour la rejoindre ! C'est la seule chose que je m'imagine faire.
Vincent Fabre, président de l'association FACE et de l'OPEN
Les entreprises polynésiennes ont-elles vraiment besoin des compétences que ces jeunes vont apprendre ?
C'est effectivement la raison pour laquelle on soutient cette initiative. Les professionnels ont besoin de développer des applications et des sites web, et pour ça il leur faut des codeurs. Aujourd'hui nous avons une pénurie cruelle de codeurs en Polynésie, donc c'est important de mettre en place des formations pratiques qui permettent d'avoir des codeurs très opérationnels. La DGEN a déjà compté 65 offres d'emploi non pourvu pour des développeurs avec le profil de ces jeunes.
Tu travailles à la Socredo, est-ce que vous recrutez ce genre de profils ?
Alors effectivement je suis en charge de la transformation digitale du groupe Socredo. Nous nous appuyons sur des entreprises de Polynésie qui développent ces services innovants pour nous, et ces entreprises, des SSII et autres sociétés de développement Web ou Mobile locales, ont besoin de recruter toutes ces personnes pour avoir une capacité de développement supérieure. Pour l'instant il peut y avoir un long délai pour faire réaliser ses projets à cause du manque de personnes qualifiées...
L'association FACE a participé à sélectionner les étudiants. Quels étaient vos critères ?
Nous avions un double objectif. Il s'agit à la fois de développer le numérique en formant des codeurs, mais aussi de faciliter l'insertion des jeunes, et notamment ceux qui sont sortis du système éducatif. Après la formation, nous allons les accompagner dans leur insertion professionnelle en faisant la liaison avec l'entreprise et l'administration.
La réinsertion des jeunes qui n'ont pas fini leur cursus scolaire est un sujet qui m'est cher et qui correspond parfaitement à l'objet de FACE. Donc nous avons demandé au réseau de nombreuses associations de quartier avec qui nous travaillons d'identifier les jeunes qui seraient intéressés par cette formation... Et en fait nous avons été surpris par le nombre de candidats, avec plusieurs centaines de jeunes qui se sont présentés. Là il a fallu les sélectionner. Donc on a choisi ceux qui étaient les plus opérationnels et performants à court terme... Mais ce n'est que la première session de formation, il y en aura d'autres. Donc ceux qui n'ont pas été pris aujourd'hui auront leur chance très bientôt.
C'est effectivement la raison pour laquelle on soutient cette initiative. Les professionnels ont besoin de développer des applications et des sites web, et pour ça il leur faut des codeurs. Aujourd'hui nous avons une pénurie cruelle de codeurs en Polynésie, donc c'est important de mettre en place des formations pratiques qui permettent d'avoir des codeurs très opérationnels. La DGEN a déjà compté 65 offres d'emploi non pourvu pour des développeurs avec le profil de ces jeunes.
Tu travailles à la Socredo, est-ce que vous recrutez ce genre de profils ?
Alors effectivement je suis en charge de la transformation digitale du groupe Socredo. Nous nous appuyons sur des entreprises de Polynésie qui développent ces services innovants pour nous, et ces entreprises, des SSII et autres sociétés de développement Web ou Mobile locales, ont besoin de recruter toutes ces personnes pour avoir une capacité de développement supérieure. Pour l'instant il peut y avoir un long délai pour faire réaliser ses projets à cause du manque de personnes qualifiées...
L'association FACE a participé à sélectionner les étudiants. Quels étaient vos critères ?
Nous avions un double objectif. Il s'agit à la fois de développer le numérique en formant des codeurs, mais aussi de faciliter l'insertion des jeunes, et notamment ceux qui sont sortis du système éducatif. Après la formation, nous allons les accompagner dans leur insertion professionnelle en faisant la liaison avec l'entreprise et l'administration.
La réinsertion des jeunes qui n'ont pas fini leur cursus scolaire est un sujet qui m'est cher et qui correspond parfaitement à l'objet de FACE. Donc nous avons demandé au réseau de nombreuses associations de quartier avec qui nous travaillons d'identifier les jeunes qui seraient intéressés par cette formation... Et en fait nous avons été surpris par le nombre de candidats, avec plusieurs centaines de jeunes qui se sont présentés. Là il a fallu les sélectionner. Donc on a choisi ceux qui étaient les plus opérationnels et performants à court terme... Mais ce n'est que la première session de formation, il y en aura d'autres. Donc ceux qui n'ont pas été pris aujourd'hui auront leur chance très bientôt.