Le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale, un exemple à suivre


L'équipe de choc du SIGFA au service de la cause animale.
Tahiti, le 16 novembre 2023 – Ouvert depuis un peu plus d'un an, le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale (Sigfa) de Punaauia tire son premier bilan. L'occasion de montrer aux différents pouvoirs publics l'efficacité et l'importance d'une telle structure dans un contexte de surpopulation canine avéré.
 
“L'animal au cœur des préoccupations de l'établissement.” C'est la promesse faite par le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale (Sigfa) de Punaauia depuis septembre 2022, lors de son inauguration. Mais si le dire était une chose, le prouver en était une autre. En face, associations et bénévoles n'ont pas manqué de manifester leurs doutes : “Au début, on nous accusait d'être un nouveau couloir de la mort pour animaux abandonnés, car nous pratiquons l'euthanasie quand cela est nécessaire, en dernier recours. Mais à force, nous avons réussi à convaincre les associations, qui sont venues nous rendre visite régulièrement et qui ont pu voir que c'est faux : ici on tient à offrir une vie décente à ces animaux” assure Matairii Maire, directeur du Sigfa.
 
Et pour cause, les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2022, le Sigfa a accueilli 56 chiens errants ou divagants, dont 10 ont été ramenés à leur propriétaire, 15 ont été adoptés et seulement 11 d'entre eux restaient en attente d'adoption. Pour l'année 2023, l'établissement a accueilli 97 chiens, parmi lesquels 27 ont pu être ramenés à leur propriétaire et 27 autres ont été adoptés. Ce qui représente environ 45% de chiens sauvés lors de la première année et 56% pour celle en cours. Des taux encourageants pour l'avenir. “C'est un excellent résultat et c’est très prometteur pour la suite. En résumé, nous sauvons la vie de la moitié des chiens que nous accueillons”, se félicite le directeur du Sigfa.
 
Et pour chaque chien pris en charge, le Sigfa insiste sur le bien-être de l'animal : courette individuelle, soins, repas, sorties “fun” pour se dégourdir les “papattes”, une atmosphère bien éloignée de la solitude des rues malfamées. D'ailleurs, afin d'améliorer encore l'expérience de vie des chiens au sein du Sigfa, l'organisme projette d'agrandir sa structure. “Si le foncier le permet, nous avons pour projet de créer un espace de jeu plus important à côté, à la fois pour les chiens, mais aussi pour le public. Notamment pour que les visites se fassent dans un contexte plus attrayant que celui des cages.”
 
Un problème de surpopulation canine avéré, une structure et des procédures adaptées, un personnel compétent. Il ne reste plus que le politique à convaincre. En effet, si chaque commune a pour obligation de se munir d'une fourrière, dans les faits, il n'en est rien. “Pour les élus, mettre de l'argent pour les animaux alors qu'à côté de ça, il y a des gens qui galèrent, c'est difficile à concevoir”, regrette Matairii Maire, qui explique pourtant que “ne pas gérer les animaux dans les quartiers, c'est source de conflit pour les administrés !” Et pour cause, entre les morsures, les nuisances sonores, mais aussi et surtout les accidents des deux-roues dont la moitié sont dus à la divagation des chiens, difficile de ne pas vouloir lever le petit doigt. En tout cas, une chose sûre, le Sigfa démontre aux collectivités locales que si l’on veut, on peut ! 

Contrairement aux idées reçues, les chiens disponibles à l'adoption au SIGFA sont très beaux !

Rédigé par Wendy Cowan le Jeudi 16 Novembre 2023 à 17:39 | Lu 3067 fois