Le Skipper Paul Meilhat accueilli en grande pompe à Papeete


PAPEETE, le 28 décembre 2016 - Mercredi matin, le skipper Paul Meilhat est arrivé au port de Papeete. En mer depuis 57 jours le navigateur avait pris le départ du Vendée Globe le 6 novembre. Il a dû renoncer à terminer la course du fait d'une grave avarie.

En mer depuis 57 jours, Paul Meilhat est arrivé au Port de Papeete, ce mercredi matin vers 09h00. Le navigateur breton de 34 ans avait pris le départ de la course du Vendée Globe le 6 novembre.


Dans le trio de tête pendant tout le début de la course, il a dû renoncer à terminer du fait d'une grave avarie sur son voilier. Le vérin de quille cassé, entre la Nouvelle-Zélande et le Cap Horn, le navigateur et son équipe ont dû choisir de rejoindre la terre le plus rapidement possible. C'est le dixième skipper à devoir abandonner la course. " Forcément même si, quand on fait une course comme le Vendée Globe on se prépare à presque tout, c'est une grosse déception d'avoir cette avarie. J'ai eu beaucoup de temps pour y réfléchir et l'objectif c’était de sauver le bateau et moi et c'est ce qui est fait " indique le skipper Breton.


Alors qu'il était l'un des favoris de la course, Paul Meilhat n'a pas pu cacher sa déception du fait de cet abandon.

Néanmoins, l'accueil Polynésien a su lui redonner le sourire ce mercredi matin. "i[Arriver à Tahiti, c'est quelque chose que je n'avais pas du tout imaginé.[...]D'arriver ici à Tahiti, c'est vrai que c'est un peu magique, ça met du baume au cœur. Les gens sont tellement accueillants. Ça ne permet pas d’oublier ce qui s'est passé, parce que la déception est énorme mais ça permet de pouvoir positiver et d'avoir des sourires. Ça remonte le moral]i."


Une quinzaine de bateaux ont accueilli le SMA, les remorqueurs du port autonome ainsi que le bateau de Fafaite et le voilier polynésien Trésor de Tahiti étaient présents. Le Brestois est arrivé dans la rade de Papeete au rythme des tambours traditionnels et des cris de bienvenue des Polynésiens. Sur terre, le skipper a été reçu avec des danses traditionnelles. Comme le veut la coutume, le navigateur a reçu des colliers de fleurs de bienvenue, il a ensuite été invité à danser avec les danseuses de Ori tahiti. "L'arrivée ici c'est la fête, le sourire la gentillesse des gens. J'étais tout seul loin, loin et de voir tout ça. Ça donne envie de rencontrer tout le monde et c'est un retour à terre qui est très heureux et qui ne pouvait pas se faire dans de meilleures conditions."



Ainsi le navigateur a tenu à remercier tous les gens qui l'ont soutenu depuis le début. "Merci beaucoup, c'est une course qui est très dure et sans tous ces gens je pense que nous n’arriverions pas à trouver l'énergie. C'est grâce à tout ça que ça donne envie d'y retourner même si c'est très dur."

Pour son programme sur le territoire, la réponse est simple :"l'objectif c’était d'arriver. C'est ce qu'on a fait. On ne s'est pas projeté plus loin pour l'instant. on va forcément travailler sur le bateau voir un peu dans quel état il est et puis on prendre une décision dans les prochains jours."

This browser does not support the video element.


Paul Meilhat : "C'est la première fois que je viens en Polynésie et l'accueil est incroyable"

Paul Meilhat accompagné d'un contre-amiral Denis Bertrand, commandant supérieur des Forces Armées en Polynésie française
PAPEETE, le 28 décembre 2016 - Paul Meilhat, skipper brestois est arrivé mercredi matin à Papeete. Il a dû abandonner la course du Vendée Globe du fait d'une grave avarie. A peine débarqué, il a répondu aux questions de la presse.

Vous venez d'accoster à Papeete, c'est la première fois que vous venez en Polynésie française ?
C'est la première fois que je viens en Polynésie et l'accueil est incroyable, c'était dingue. Ce matin j'étais encore tout seul et le soleil s'est levé. J'ai découvert l'île qui est sortie un petit peu de la nuit, c'était magnifique. Je suis arrivé par le sud-ouest, quelques bateaux ont commencé à arriver et puis à l'approche de Papeete ils étaient de plus en plus. Ça fait chaud au cœur parce que c'était très difficile d'abandonner la course et être accueilli comme ça, ça me redonne le moral.



Vous arrivez dans quel état d'esprit ?
Je n'étais pas content, il y a une semaine. Ça fait huit jours, j'ai eu le temps de le digérer un peu. C'est un sport, mais on vit quand même des aventures incroyables. L'essentiel c'est qu'on ait réussi à sauver mon bateau et par la même occasion moi. J'étais quand même très très loin de toutes les côtés avec un gros problème et donc c'est quand même une vraie satisfaction d'arriver ici et en plus, j'arrive dans un endroit incroyable, c'est comme dans un rêve. Je ne peux pas ne pas être content, aujourd'hui, d'arriver ici.



Qu'est-ce qu'il vous est arrivé exactement ?
Ces bateaux qui font le Vendée Globe sont des machines très sophistiquées qui ont une quille sous la coque qui permet de l'équilibrer qui bascule à 45 degrés d'un bord comme de l'autre. Cette quille est actionnée par un vérin hydraulique et ce vérin a explosé. Je n'avais pas la capacité de le réparer parce c'est une pièce mécanique de précision. La quille s'est mise à bouger et il fallait que je la sécurise pour arriver à la fixer au milieu. Je l'ai fait tant bien que mal, mais ça m'a juste permis d'arriver ici in extremis et je suis très content d'arriver ici sans plus de dégâts.



Quel est votre programme pour les prochains jours?
On ne s'est pas trop posé la question pour l'instant. L'essentiel c'était d'arriver, se mettre en sécurité et sauver le bateau. Là, c'est fait. Maintenant on va regarder un peu plus techniquement ce qui se passe sur le bateau dans quel état il est et on prendra notre décision. J'ai l'équipe technique qui est là depuis deux jours, ils sont trois. Il y a beaucoup de gens de l'île qui se sont proposés pour aider donc on va se poser et réfléchir à tout ça. Maintenant l'essentiel c'est que le bateau est sauvé et je suis très content d'être ici à Tahiti.



Est-ce que vous avez eu peur au moment de l'avarie ?
Oui, on a toujours peur parce que ce sont des bateaux un peu extrêmes. C'est surtout la position. J'étais près du point Némo c’est-à-dire le point maritime qui est le plus éloigné de toutes les terres et la malchance a fait que mon avarie est arrivée là. Il a fallu que je me décide assez vite, au début je pensais essayer de rejoindre la Nouvelle-Zélande et puis je me suis rendu compte que les vents n'étaient pas favorables. Partis jusqu'au Chili ça me paraissait trop dangereux et puis on a réussi à trouver une route plutôt bonne avec de bonnes conditions de vents pour trouver les alizées et arriver jusqu'ici. Même si j'ai fait plus de 2000 miles, la route était plus confortable.





Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mercredi 28 Décembre 2016 à 11:52 | Lu 5364 fois