Photo : AFP.
Tahiti, le 15 février 2024 - Le président du Syndicat des industriels de la Polynésie française (Sipof), Bruno Bellanger, a souhaité réagir par courrier afin de défendre, non pas la rente fiscale, mais le bouclier que représente la Taxe de développement local, pour protéger les entreprises du Fenua.
Dans cette longue missive, Bruno Bellanger explique que “oui, la Polynésie a besoin de cette taxe protectionniste, ne cachons pas son nom, pour préserver son activité de transformation et les emplois et cotisations sociales qui y sont associés”. Un mode de défense des industriels “utilisé par de plus en plus de pays – les États Unis en premier lieu – ainsi que certains de nos voisins du Pacifique”.
Selon les industriels, la TDL n’est pas non plus responsable de la cherté de la vie en Polynésie puisque “les importations taxées à la TDL ne représentent que 5% du total des 200 milliards de francs importés chaque année en Polynésie”, et redirige la colère des consommateurs envers les prix pratiqués “vers des marges souvent excessives sur les produits importés sans TDL”.
Sans cette taxe mise en place en 1998, le président du Sipof prophétise de son côté une mise à mort de l’activité de transformation en Polynésie, une activité qui emploie 6 000 personnes et qui représente “directement ou indirectement plus 10% des ressources de la CPS et plus de 12% du PIB du pays”. Un espace en Polynésie qui “doit développer son secteur productif”, poursuit le communiqué, “n’en déplaise aux promoteurs des produits 100% importés, pour garantir les emplois de notre jeunesse, créer de la valeur ajoutée locale et réduire notre trop grande dépendance vis-à-vis de l’extérieur”.
Patriotisme économique
En réaction à notre assertion sur “la malbouffe” et les “produits de qualité médiocre”, le Sipof défend au contraire un savoir-faire local qui doit répondre “aux normes très strictes de leurs secteurs d’activités” avec “les certifications qualité ISO 9001 [qui] se sont multipliées depuis 20 ans”. “La production locale ne rougit plus des anciennes comparaisons. Le succès du logo Made In Fenua atteste de la fierté à mettre en avant les produits locaux. Le patriotisme économique existe également dans notre pays !”
Plus loin, rejoignant notre analyse sur la nécessaire protection de notre artisanat local, le Sipof explique aussi que la Taxe de développement local permet de “protéger notre artisanat local contre les copies fabriquées par des ouvriers dont le travail ne leur permet pas de vivre décemment. La nacre, les tīfaifai, les pāreu ne sont pas de simples produits commerciaux mais des expressions de notre identité culturelle”. Une protection culturelle qui n’est nullement contestée par les différents rapports cités dans notre article qui demandent cependant une révision de la TDL.
Rejoignant aussi les différentes analyses de l’Autorité de la concurrence notamment, le Sipof admet que cette TDL “ne doit pas rester figée dans le temps”, malgré sa mise en place depuis plus d’un quart de siècle désormais. “Elle doit être toilettée pour ne toucher que les produits en concurrence avec les productions locales”, poursuit le courrier qui insiste sur l’action et les propositions du Sipof dans les travaux de dépoussiérage de la taxe. Des propositions qui “se sont heurtées, quels que soient les gouvernements à une difficulté administrative de mise en place”.
Pérenniser les emplois
Dans une Polynésie où le parti indépendantiste s’est imposé à l’assemblée, au gouvernement et compte trois députés à l’assemblée nationale, le Sipof soulève la question de “l’indépendance politique et économique recherchée par le gouvernement” qui “requiert plus que jamais d’augmenter les productions locales et la création de valeur ajoutée par la mise en place de nouvelles unités de productions”.
Pour Bruno Bellanger, le maintien de la TDL est justement une condition du développement de l’autonomie alimentaire et plus largement économique du Fenua. “Elles permettront, dans des proportions bien supérieures à celles de toutes activités d’importations, à nos jeunes qu’ils soient sans formation spécifique ou diplômés de retour au Fenua, de trouver un travail qualifié à la hauteur de leurs espérances, à la CPS de pérenniser ses recettes et à un tissu économique nouveau et dynamique de se créer, générant ainsi de nouvelles recettes fiscales pour le Pays.”
Une “spirale positive” pour le syndicat des industriels qui milite pour une protection des emplois locaux. Pour lui, parler de la suppression de la TDL équivaut aujourd’hui à “éviter que le gouvernement ne se concentre sur les vraies origines de la cherté de la vie en Polynésie notamment le niveau des marges constatées sur certains produits importés”.
>> Lire aussi : TDL, une taxe en bout de course
Dans cette longue missive, Bruno Bellanger explique que “oui, la Polynésie a besoin de cette taxe protectionniste, ne cachons pas son nom, pour préserver son activité de transformation et les emplois et cotisations sociales qui y sont associés”. Un mode de défense des industriels “utilisé par de plus en plus de pays – les États Unis en premier lieu – ainsi que certains de nos voisins du Pacifique”.
Selon les industriels, la TDL n’est pas non plus responsable de la cherté de la vie en Polynésie puisque “les importations taxées à la TDL ne représentent que 5% du total des 200 milliards de francs importés chaque année en Polynésie”, et redirige la colère des consommateurs envers les prix pratiqués “vers des marges souvent excessives sur les produits importés sans TDL”.
Sans cette taxe mise en place en 1998, le président du Sipof prophétise de son côté une mise à mort de l’activité de transformation en Polynésie, une activité qui emploie 6 000 personnes et qui représente “directement ou indirectement plus 10% des ressources de la CPS et plus de 12% du PIB du pays”. Un espace en Polynésie qui “doit développer son secteur productif”, poursuit le communiqué, “n’en déplaise aux promoteurs des produits 100% importés, pour garantir les emplois de notre jeunesse, créer de la valeur ajoutée locale et réduire notre trop grande dépendance vis-à-vis de l’extérieur”.
Patriotisme économique
En réaction à notre assertion sur “la malbouffe” et les “produits de qualité médiocre”, le Sipof défend au contraire un savoir-faire local qui doit répondre “aux normes très strictes de leurs secteurs d’activités” avec “les certifications qualité ISO 9001 [qui] se sont multipliées depuis 20 ans”. “La production locale ne rougit plus des anciennes comparaisons. Le succès du logo Made In Fenua atteste de la fierté à mettre en avant les produits locaux. Le patriotisme économique existe également dans notre pays !”
Plus loin, rejoignant notre analyse sur la nécessaire protection de notre artisanat local, le Sipof explique aussi que la Taxe de développement local permet de “protéger notre artisanat local contre les copies fabriquées par des ouvriers dont le travail ne leur permet pas de vivre décemment. La nacre, les tīfaifai, les pāreu ne sont pas de simples produits commerciaux mais des expressions de notre identité culturelle”. Une protection culturelle qui n’est nullement contestée par les différents rapports cités dans notre article qui demandent cependant une révision de la TDL.
Rejoignant aussi les différentes analyses de l’Autorité de la concurrence notamment, le Sipof admet que cette TDL “ne doit pas rester figée dans le temps”, malgré sa mise en place depuis plus d’un quart de siècle désormais. “Elle doit être toilettée pour ne toucher que les produits en concurrence avec les productions locales”, poursuit le courrier qui insiste sur l’action et les propositions du Sipof dans les travaux de dépoussiérage de la taxe. Des propositions qui “se sont heurtées, quels que soient les gouvernements à une difficulté administrative de mise en place”.
Pérenniser les emplois
Dans une Polynésie où le parti indépendantiste s’est imposé à l’assemblée, au gouvernement et compte trois députés à l’assemblée nationale, le Sipof soulève la question de “l’indépendance politique et économique recherchée par le gouvernement” qui “requiert plus que jamais d’augmenter les productions locales et la création de valeur ajoutée par la mise en place de nouvelles unités de productions”.
Pour Bruno Bellanger, le maintien de la TDL est justement une condition du développement de l’autonomie alimentaire et plus largement économique du Fenua. “Elles permettront, dans des proportions bien supérieures à celles de toutes activités d’importations, à nos jeunes qu’ils soient sans formation spécifique ou diplômés de retour au Fenua, de trouver un travail qualifié à la hauteur de leurs espérances, à la CPS de pérenniser ses recettes et à un tissu économique nouveau et dynamique de se créer, générant ainsi de nouvelles recettes fiscales pour le Pays.”
Une “spirale positive” pour le syndicat des industriels qui milite pour une protection des emplois locaux. Pour lui, parler de la suppression de la TDL équivaut aujourd’hui à “éviter que le gouvernement ne se concentre sur les vraies origines de la cherté de la vie en Polynésie notamment le niveau des marges constatées sur certains produits importés”.
>> Lire aussi : TDL, une taxe en bout de course