Le Sdiraf annonce une marche contre les anti-vaccins


Tahiti, le 30 mars 2021 - Excédé de "subir les délires" des "anti-tout", le Sdiraf rappelle que c'est la CPS qui finance les soins en réanimation, "c'est-à-dire nos cotisations à vous et moi". Jugeant ce comportement "inadmissible", alors que le "pays est en danger", il va jusqu'à suggérer une "non prise en charge des frais d’hôpitaux en cas de contamination après refus du vaccin" et invite "tous ceux et celles qui veulent sortir de cette pandémie" à une marche le 10 avril. 
 
"Ceux qui refusent le vaccin tombent malades, on devrait refuser que la CPS paye leur soin" tape du poing Emile Vernier, président du Sdiraf (Syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs). Une entrée en matière qui donne le ton mardi matin à l’occasion d’une conférence de presse du syndicat.

Si le Sidraf salue ceux qui se sont déjà fait vacciner, plus question pour le syndicat de rester silencieux devant les "conneries" véhiculées par les "anti-tout " : "C’est inadmissible et irresponsable de raconter que le vaccin a été inventé pour tuer ou pour espionner des gens, ça fait mal d’entendre ça, il faut montrer que les Polynésiens ne sont pas tous des idiots" s’exclame Emile Vernier, lui-même vacciné il y a deux mois.

"Ils refusent la seule chose qui peut vraiment empêcher les formes grave et les passages en réanimation" s’impatiente le syndicaliste. "Vous savez combien ça coûte une journée en réa ? 800 000 Fcfp, soit 24 millions par mois."

Des dotations versées au CHPF par la CPS, dont la part des cotisations dans le financement global de la PSG (protection sociale généralisée), pèse 72% en 2019, soit près de 100 milliards de fcfp. "Au final c’est vous et moi qui payons, ce n’est pas à nous de payer pour ceux qui refusent de se faire vacciner et qui risquent de finir en réa. Voilà pourquoi c’est important de dire que c’est faux ce qu’ils racontent, est-ce que Biden ou Boris Johnson (tous les deux vaccinés publiquement, Ndlr) ont l’air d’être des cobayes ? interroge le retraité. Ils vont bien que je sache !" Tout comme le ministre de la Santé Olivier Véran, le pape François, Benoît XVI ou encore Donald et Melania Trump, vaccinés en toute discrétion en janvier lorsqu'ils étaient encore à la Maison-Blanche.

Le Sdiraf pointe encore l’exemple d’Israël, où l'immunité vaccinale permet aujourd'hui d'observer une amélioration nette et continue des indicateurs sanitaires. Ou encore l’Angleterre, où le succès de la vaccination permet de lever progressivement le confinement.
Sur un ton plus radical, le syndicat réclame la "mise en place du vaccin obligatoire", voire celle d’un "passeport vaccinal", mais "pas que pour voyager", également pour pouvoir "sortir" et consommer dans les établissements de restaurations ou de loisir. "Pour préserver l’économie et la vie, il n’y a pas d’autre porte de sortie que le vaccin" insiste le syndicaliste, citant les quelques 20 000 emplois menacés selon l’Institut de la Statistique en Polynésie (ISPF), dans un pays qui ne dispose pas de caisse de chômage. “Le gouvernement ne pourra pas continuer à payer, ce n’est pas possible ! Et nous les retraités, on a besoin de la CPS » poursuit Emile Vernier.     

Ainsi excédé de "subir les délires d’une minorité agissante", le Sdiraf invite dès lors la "majorité silencieuse", soit "tous ceux et celles qui veulent sortir de cette pandémie à se manifester" à une marche le 10 avril à partir de 7h30 au départ de Tarahoi. A 9 heures, le syndicat demandera une rencontre avec le haut-commissaire, suivi d’une marche à 10 heures jusqu’à la présidence pour y solliciter une rencontre avec le président Fritch.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Mardi 30 Mars 2021 à 14:00 | Lu 2892 fois