Le "Raromatai princess" veut prendre la relève du "King Tamatoa"


Léon Céran-Jérusalémy (au centre), Josiah Bordes et Manu Richmond.
Il s’appelle Léon Céran-Jérusalémy, il a 70 ans, et il a décidé de relever un sacré défi : lancer une ligne maritime pérenne et rentable dans les Iles sous le vent. Le nom de son projet : Te Ao Tea. C’est ainsi que s’appelaient ces îles avant de devenir les Raromatai. Cette société par actions simplifiée cherche encore ses financements, et c’est vers la population que se tourne Léon Céran-Jérusalémy en lançant un appel à souscription.

Léon ne part pas seul dans cette aventure. A ses côtés, les membres du collectif des Etats-Généraux, organisés à Raiatea en 2009. Après les faux-espoirs suscités par l’aventure King Tamatoa, dont les rotations très médiatisées avaient démarré le 31 mars 2010 pour s’achever 2 mois plus tard, le collectif propose à la population polynésienne de se prendre en main, et de participer à la grande aventure qu’il est sur le point d’initier.

« Pour nous le développement des ISLV passe par une desserte maritime. 26.000 F l’aller retour en avion, ce n’est pas à la portée de tous. Nous ce que nous voulons, c’est permettre à la clientèle locale et aux touristes de se déplacer», indique Léon Céran Jérusalémy. Son business plan prévoit un billet à près de 15.000 francs l’aller retour, 17.000 F pour un véhicule. Des prix à peu près similaires à ceux que pratiquait le King Tamatoa, mais la vitesse de traversée ne sera pas la-même : 17 à 18 nœuds en vitesse de croisière pour le futur Raromatai Princess, contre 40 pour le Navire à grande vitesse (NVG) de Bill Ravel.

«Ceux qui voudront aller vite pourront toujours prendre l’avion » rappelle Léon Céran-Jérusalémy (LCJ), pour qui « 5 heures de navigation pour aller à Huahine, ce n’est pas énorme ». Le hic, c’est la durée du périple Papeete/Bora Bora/Papeete : 17 heures. La traversée se fera de nuit, avec un départ en fin d’après-midi. Attention, il n’y aura pas, ou peu de couchettes à bord, mais des fauteuils confortables, et pour les petits budgets, une « salle pehue ».

APPEL A SOUSCRIPTION

Le Raromatai princess pourra embarquer 1.000 passagers, et 150 véhicules. Pour l’instant, il porte le nom de "Ciudad de Malaga", et est exploité en mer Méditerranée. Pour l’acheter, LCJ doit trouver près de deux milliards de francs. Une somme qui viendra de la population polynésienne, si elle le veut bien. « Le mieux c’est encore d’éviter de passer par les banques », estime LCJ, qui veut limiter l’emprunt au maximum, et qui lance donc un appel à souscription. « Je n’avais pas encore présenté mon projet à la presse que j’avais déjà recueilli 150 millions», explique cet optimiste qui est persuadé de pouvoir rapidement récolter les fonds nécessaires.

Dans les conditions décrites dans le business plan, la rentabilité est atteinte à partir du premier exercice, avec un seuil de rentabilité fixé à 50% de remplissage. Avec leur projet, Léon Céran Jérusalemy et ses amis espèrent créer 39 emplois à plein temps. Et de citer John F. Kennedy : « Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays… »

Rédigé par Florence O'Kelly le Lundi 21 Mars 2011 à 16:48 | Lu 3461 fois