Le RN polynésien réagit lui-aussi aux révélations de Disclose


Tahiti, le 11 mars 2021 – Le Te Nati-Rassemblement national polynésien a réagi mercredi, par la voix de son président Éric Minardi, aux révélations de Disclose sur la sous-évaluation des retombées des essais nucléaires, estimant que l'État manquait à ses devoirs sur ce sujet.
 
Le président du Te Nati-Rassemblement national polynésien, Éric Minardi, a réagi lui aussi mercredi aux révélations de Disclose sur la sous-évaluation des retombées des essais nucléaires menés en Polynésie française. “C'est un sujet qui nous tient à cœur et que nous abordons régulièrement depuis 2007 avec notre bureau, parce que nous avons des gens qui ont fait partie de l'association 193 ou de Moruroa e tatou chez nous. Et c'est un sujet que j'ai abordé en bureau national à Paris dont notre représentant outre-mer André Rougé a fait part au sein du Parlement européen.”
 
Le représentant du RN considère que l'État manque à ses devoirs sur ce sujet. “Nous pensons que l'État devrait être un peu plus vigilant et aider la population polynésienne parce que, malheureusement, les retombées toxiques ce sont les Polynésiens qui les supportent. Et aujourd'hui on aimerait, comme l'ont fait les Américains avec Bikini où il y a eu des aides, des subventions et de l'argent donné aux familles touchées par les retombées des essais nucléaires, que les dispositifs qui sont mis en place soient plus puissants. On chipote trop pour aider les familles qui sont touchées par ces problèmes.”
 
Le parti souverainiste qui rappelle l'une de ses propositions pour débloquer des fonds pour les victimes : “Puisque l'Union européenne (UE) se sert des centrales nucléaires qui ont pu être montées grâce aux essais menés dans le Pacifique, nous considérons qu'EDF –qui vend cette énergie à l'UE quand elle en a besoin– nous rétrocède à hauteur de 1% de son chiffre d'affaires”. Chiffre correspondant au montant annuel donné au comité d'entreprise d'EDF, précise Éric Minardi. “C'est à dire 90 milliards de Fcfp qui nous permettraient d'acheter un PET scan, de traiter nos malades plus rapidement, de les envoyer dans de meilleurs hôpitaux avec des accompagnants et que ce ne soit pas la CPS et tous les salariés de Polynésie qui supportent tous ces frais”.
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 11 Mars 2021 à 18:18 | Lu 3121 fois