Le Premier ministre sortant reconquiert son siège de député


PORT-MORESBY, lundi 9 juillet 2012 (Flash d’Océanie) – Le Premier ministre sortant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Peter O’Neil, aurait retrouvé son siège dans sa circonscription d’Ialibu Pangia (Mendi, province des hauts-Plateaux du Sud), selon les premières tendances d’un dépouillement dans cette région.

M. O’Neil (qui dirige le parti PNP -People’s National Congress-) aurait été réélu confortablement pour ce siège au sein du Parlement national (111 circonscription), au terme de législatives qui ont commencé, sur une base rotative, province par province, le 23 juin 2012.

Ces résultats provisoires font état d’un record de 75 pour cent des suffrages exprimés en sa faveur.
Dès ce week-end, M. O’Neill, qui a pris le pouvoir le 2 août 2011 pour remplacer Sir Michael Somare, absent de longs mois à Singapour pour raisons de santé, s’est déclaré confiant, devant son électorat, d’être en mesure de former le prochain gouvernement du pays.

MM. O’Neil et Somare, depuis, se livrent toujours à une lutte pour le pouvoir, M. Somare ayant contesté la constitutionnalité du processus qui a provoqué sa chute.
Il avait obtenu gain de cause par deux fois de la part de la cour Suprême papoue, mais M. O’Neil avait ensuite ignoré ces verdicts en affirmant que sa légitimité reposait sur le Parlement et le soutien de la fonction publique, y compris de l’armée et de la police.

Le scrutin se poursuit toujours dans de nombreuses circonscriptions de l’archipel, sur fonds de violences et d’irrégularités au sujet desquelles le Président de la Commission électorale papoue, Andrew Trawen a d’ores et déjà indiqué qu’il entendait saisir les autorités pour enquête.

Prolongations

En raison du retard dans certaines circonscriptions, dues à des problèmes d’ordre logistique, le scrutin (qui devait s’achever vendredi 6 juillet 2012) a été prolongé d’au moins deux semaines pour sept provinces.

La décision a été entérinée en fin de semaine dernière par le Gouverneur Général du pays, Sir Michael Ogio.
Ce week-end encore la presse locale faisait état d’une nouvelle victime de violences directement liées aux élections : John Kepa, 57 ans, Président d’un bureau de vote, tué à coup de sabres d’abattis samedi, dans la province d’Enga (district de Kandep).

Un autre de ce bureau, gravement blessé par les mêmes armes, se trouve toujours dans un état critique, rapporte le quotidien The National.
Les suspects dans cette affaire sont des individus réputés sympathisants d’un candidat local, qui ont été vus en train de prendre d’assaut le bureau de vote, où les opérations de dépouillement étaient en cours, samedi aux alentours de sept heures du matin (locales, GMT+10).
Depuis le début de ces législatives, près d’une dizaine de personnes auraient trouvé la mort la suite d’affrontements ou d’agressions impliquant directement les sympathisants de candidats rivaux.

Par ailleurs, dans une affaire non directement liée aux élections en cours, la police de la province de Madang a arrêté en fin de semaine dernière, à la suite d’un coup de filet, une trentaine d’individus, soupçonnés d’avoir joué un rôle prépondérant dans une affaire de cannibalisme mâtinée de culte-cargo et de cannibalisme qui a entraîné la mort de quatre hommes et trois femmes dans le petit village de Biam.

Renforts militaires

En fin de semaine dernière, les forces armées papoues déployaient des renforts, deux sections, dans la province des Hauts-Plateaux, d’Hela, d’Enga et de Chimbu (où la plupart des violences eu lieu).
Ces renforts venaient ajouter à l’important contingent policier et militaire déjà mis en place depuis le début des opérations de vote, avec aussi un appui logistique de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.

Le Lieutenant-colonel Ezekia Wenzel, chef du volet militaire de ce déploiement électoral, a parlé d’une décision prise en réponse à l’évaluation des risques pendant le vote, mais aussi pendant le dépouillement et jusqu’à la proclamation officielle des résultats, qui ne devrait pas intervenir, au plan national, avant la fin du mois de juillet 2012, au plus tôt.
L’officier a aussi, à l’occasion de ce point, cité parmi les facteurs constitutifs de cette menace, la présence dans certains points de ces régions d’un nombre important d’armes lourdes (et de munitions correspondantes) aux mains de civils, résultant d’un probable trafic.
Dans une trentaine des 111 circonscriptions, le dépouillement a déjà commencé alors que dans d’autres provinces, les opérations de vote n’ont pas encore débuté.
Parmi les incidents notables de ce scrutin, outre les cas de violences, des cas d’usurpation d’identité, de destruction ou de détournement d’urnes, de corruption de fonctionnaires par des candidats, ont aussi été rapportés en nombre.

Observateurs : Commonwealth et ’Union Européenne

Les élections législatives en Papouasie-Nouvelle-Guinée se déroulent en présence d’observateurs internationaux, dont une mission du Commonwealth conduite par l’ancien Premier ministre de Vanuatu Edward Natapei, ainsi qu’une mission de l’Union européenne à laquelle participent notamment l’ambassadeur de France résidant en Papouasie-Nouvelle Guinée (et accrédité aux Îles Salomon) Alain Waquet et Martin Dihm (qui dirige la Délégation locale de l’Union Européenne),
« Lors de la visite de plusieurs bureaux de vote de la capitale Port Moresby, les ambassadeurs Alain Waquet
http://www.ambafrance-pg.org/Biographie-de-M-Alain-Waquet
et Martin Dihm ont pu constater que, malgré quelques difficultés techniques, les élections se passent globalement dans le calme, de manière libre et transparente », estimait le 2 juillet 2012 l’ambassade de France dans un communiqué évoquant cette mission.

Rédigé par PAD le Dimanche 8 Juillet 2012 à 17:53 | Lu 409 fois