Crédit Marty MELVILLE / AFP
Wellington, Nouvelle-Zélande | AFP | jeudi 12/06/2024 - Le Premier ministre chinois Li Qiang a plaidé jeudi pour un renforcement des relations commerciales avec la Nouvelle-Zélande et appelé à éviter que ne se creuse "un gouffre" avec ce pays traditionnellement ami qui envisage de rejoindre l'alliance militaire Aukus avec les Etats-Unis.
Le numéro deux chinois est en tournée pour six jours dans la région où c'est la première visite d'un responsable chinois de ce rang depuis 2017. Ce déplacement doit le conduire dans cinq villes, auprès de décideurs économiques, outre des échanges avec ses homologues néo-zélandais Christopher Luxon et et australien Anthony Albanese.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande, partenaires commerciaux clés pour Pékin, s'inquiètent de l'influence croissante de la Chine dans le Pacifique Sud.
"Il est naturel que nous ne soyons pas toujours d'accord sur tout", a déclaré M. Li aux journalistes après une entrevue avec le Premier ministre néo-zélandais. "Mais ces divergences de vues ne doivent pas devenir un gouffre qui bloque les échanges et la coopération entre nous", a-t-il ajouté.
Avant la rencontre, M. Li avait souligné qu'il voulait renouveler "l'amitié traditionnelle" avec la Nouvelle-Zélande, promettant des opportunités pour les affaires, le tourisme et l'investissement.
M. Luxon a pour sa part indiqué avoir mis en avant des questions sensibles durant leurs échanges, dont l'escalade des tensions en mer de Chine méridionale : "J'ai abordé avec le Premier ministre Li un certain nombre de questions importantes pour les Néo-Zélandais et qui touchent à nos valeurs fondamentales, notamment les droits de l'homme et l'ingérence étrangère".
La Chine, premier partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande, importe viande, vin et lait néo-zélandais.
Mais si la Nouvelle-Zélande a longtemps été l'un des partenaires les plus proches de Pékin parmi les démocraties occidentales, les relations se sont tendues ces dernières années entre les deux Etats à mesure que la Chine a cherché à étendre sa puissance militaire et diplomatique dans le Pacifique.
- "Ne mettez pas tout en péril" -
Le nouveau gouvernement néo-zélandais a resserré ses relations avec l'Australie et les Etats-Unis. Il envisage également de participer à l'alliance militaire Aukus, conclue entre Washington, Canberra et Londres, ce qui est vu d'un mauvais œil par la Chine.
Selon l'analyste en géopolitique Geoffrey Miller de l'Université Victoria de Wellington, la tournée de M. Li se résume à un message clair : "Ne mettez pas tout en péril".
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters avait critiqué en mai la volonté de la Chine de renforcer sa présence sécuritaire dans les îles du Pacifique, mettant en garde contre les actions susceptibles de "déstabiliser" ou d'affaiblir la sécurité régionale.
Pour M. Miller, le Premier ministre chinois pourrait faire miroiter des avantages commerciaux pour tenter d'amadouer la Nouvelle-Zélande et montrer à Wellington "ce qu'il pourrait perdre" en rejoignant l'alliance Aukus.
"La Chine sait qu'aucune décision définitive n'a été prise. Elle a donc la possibilité de faire comprendre à la Nouvelle-Zélande le poids de cette décision", analyse M. Miller.
- Aukus -
Li Qiang poursuivra samedi sa visite en Australie. Cette tournée intervient après celles de plusieurs responsables chinois de haut rang ces derniers mois, dont celle du ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi début 2024.
Elle suit également la levée par Pékin de la plupart des barrières commerciales aux exportations australiennes, notamment le charbon, le bois, l'orge et le vin.
La Chine et l'Australie étaient ces dernières années à couteaux tirés, en particulier depuis une demande australienne d'enquête en 2020 sur l'origine de la pandémie de Covid-19, que Pékin estimait politique, et la décision de Canberra d'exclure l'équipementier Huawei de son réseau 5G.
La Chine avait alors relevé ses taxes sur nombre de produits australiens, en particulier le vin, le bœuf et l'orge. La plupart de ces surtaxes ont été levées à la faveur d'un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra depuis l'arrivée des travaillistes au pouvoir.
En matière de défense, cependant, les tensions persistent, l'Australie privilégieant une alliance étroite avec les Etats-Unis dans le Pacifique. Canberra et Washington oeuvrent ainsi à renforcer leurs liens avec les nations insulaires, après la signature d'un accord de sécurité secret entre Pékin et les îles Salomon en 2022.
Peu peuplées, les îles du Pacifique sont riches en ressources naturelles et ont une position stratégique qui pourrait s'avérer cruciale en cas de conflit militaire à Taïwan.
La Chine a vivement critiqué le pacte de sécurité Aukus. Il comprend notamment la livraison à Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire. Pékin y voit une menace pour sa sécurité, et une violation des règles de non-prolifération nucléaire.
Le numéro deux chinois est en tournée pour six jours dans la région où c'est la première visite d'un responsable chinois de ce rang depuis 2017. Ce déplacement doit le conduire dans cinq villes, auprès de décideurs économiques, outre des échanges avec ses homologues néo-zélandais Christopher Luxon et et australien Anthony Albanese.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande, partenaires commerciaux clés pour Pékin, s'inquiètent de l'influence croissante de la Chine dans le Pacifique Sud.
"Il est naturel que nous ne soyons pas toujours d'accord sur tout", a déclaré M. Li aux journalistes après une entrevue avec le Premier ministre néo-zélandais. "Mais ces divergences de vues ne doivent pas devenir un gouffre qui bloque les échanges et la coopération entre nous", a-t-il ajouté.
Avant la rencontre, M. Li avait souligné qu'il voulait renouveler "l'amitié traditionnelle" avec la Nouvelle-Zélande, promettant des opportunités pour les affaires, le tourisme et l'investissement.
M. Luxon a pour sa part indiqué avoir mis en avant des questions sensibles durant leurs échanges, dont l'escalade des tensions en mer de Chine méridionale : "J'ai abordé avec le Premier ministre Li un certain nombre de questions importantes pour les Néo-Zélandais et qui touchent à nos valeurs fondamentales, notamment les droits de l'homme et l'ingérence étrangère".
La Chine, premier partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande, importe viande, vin et lait néo-zélandais.
Mais si la Nouvelle-Zélande a longtemps été l'un des partenaires les plus proches de Pékin parmi les démocraties occidentales, les relations se sont tendues ces dernières années entre les deux Etats à mesure que la Chine a cherché à étendre sa puissance militaire et diplomatique dans le Pacifique.
- "Ne mettez pas tout en péril" -
Le nouveau gouvernement néo-zélandais a resserré ses relations avec l'Australie et les Etats-Unis. Il envisage également de participer à l'alliance militaire Aukus, conclue entre Washington, Canberra et Londres, ce qui est vu d'un mauvais œil par la Chine.
Selon l'analyste en géopolitique Geoffrey Miller de l'Université Victoria de Wellington, la tournée de M. Li se résume à un message clair : "Ne mettez pas tout en péril".
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters avait critiqué en mai la volonté de la Chine de renforcer sa présence sécuritaire dans les îles du Pacifique, mettant en garde contre les actions susceptibles de "déstabiliser" ou d'affaiblir la sécurité régionale.
Pour M. Miller, le Premier ministre chinois pourrait faire miroiter des avantages commerciaux pour tenter d'amadouer la Nouvelle-Zélande et montrer à Wellington "ce qu'il pourrait perdre" en rejoignant l'alliance Aukus.
"La Chine sait qu'aucune décision définitive n'a été prise. Elle a donc la possibilité de faire comprendre à la Nouvelle-Zélande le poids de cette décision", analyse M. Miller.
- Aukus -
Li Qiang poursuivra samedi sa visite en Australie. Cette tournée intervient après celles de plusieurs responsables chinois de haut rang ces derniers mois, dont celle du ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi début 2024.
Elle suit également la levée par Pékin de la plupart des barrières commerciales aux exportations australiennes, notamment le charbon, le bois, l'orge et le vin.
La Chine et l'Australie étaient ces dernières années à couteaux tirés, en particulier depuis une demande australienne d'enquête en 2020 sur l'origine de la pandémie de Covid-19, que Pékin estimait politique, et la décision de Canberra d'exclure l'équipementier Huawei de son réseau 5G.
La Chine avait alors relevé ses taxes sur nombre de produits australiens, en particulier le vin, le bœuf et l'orge. La plupart de ces surtaxes ont été levées à la faveur d'un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra depuis l'arrivée des travaillistes au pouvoir.
En matière de défense, cependant, les tensions persistent, l'Australie privilégieant une alliance étroite avec les Etats-Unis dans le Pacifique. Canberra et Washington oeuvrent ainsi à renforcer leurs liens avec les nations insulaires, après la signature d'un accord de sécurité secret entre Pékin et les îles Salomon en 2022.
Peu peuplées, les îles du Pacifique sont riches en ressources naturelles et ont une position stratégique qui pourrait s'avérer cruciale en cas de conflit militaire à Taïwan.
La Chine a vivement critiqué le pacte de sécurité Aukus. Il comprend notamment la livraison à Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire. Pékin y voit une menace pour sa sécurité, et une violation des règles de non-prolifération nucléaire.