Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a annoncé vendredi des législatives entre août et octobre tout en soulignant que son gouvernement conservateur, sûr de lui, ne se lancerait pas pour autant dans des dépenses publiques pré-electorales inconsidérées.
M. Turnbull est donné gagnant à ces législatives qui doivent se tenir avant la fin janvier 2017, après des turbulences politiques qui ont vu l'Australie changer de chef de gouvernement cinq fois en cinq ans.
"Il y aura des élections (...) en août, septembre, octobre, dans la dernière partie de l'année", a dit à la radio 3AW le multimillionnaire arrivé au pouvoir en septembre à la faveur d'un putsch au sommet du Parti libéral, la principale formation de la coalition conservatrice au pouvoir.
M. Turnbull, qui a renversé son collègue Tony Abbott en promettant une meilleure gestion des affaires, a prévenu que les dépenses publiques n'augmenteraient pas dans un pays qui tente de limiter son déficit structurel croissant.
"On ne va pas faire campagne les mains pleines de dollars", a-t-il lancé.
"Je pense que l'électorat australien est parfaitement au fait de la situation financière difficile à laquelle est confronté le gouvernement, et sait qu'il y a un déficit", a-t-il poursuivi. "Il y aura certainement un budget resserré", a dit l'ancien banquier.
Les sondages donnent au Parti libéral une large avance sur l'opposition travailliste.
Les dépenses fédérales atteignent 25,9% du Produit intérieur brut.
Après 20 ans de croissance nourrie par un boom minier qui a évité au pays toute récession, l'Australie peine à trouver d'autres moteurs économiques.
Les conservateurs étaient arrivés au pouvoir en septembre 2013 après des années de gouvernement travailliste. Mais le gouvernement de Tony Abbott n'avait pas réussi à relancer l'économie tout en commettant une série de bévues politiques.
Les travaillistes aussi ont été déchirés par des luttes fratricides. La Première ministre Julia Gillard avait renversé sans aucune pitié le leader travailliste Kevin Rudd avant que celui-ci ne reprenne le pouvoir avant les législatives de 2013.