Le Planet Solar, plus grand bateau solaire du monde à Paris après sa mission "gulf stream"


PARIS, 10 septembre 2013 (AFP) - Le plus grand bateau solaire au monde, le catamaran PlanetSolar, a accosté à Paris au terme de sa première grande campagne de mesures scientifiques destinée à mieux comprendre le courant du Gulf Stream et son impact sur le climat en Europe de l'ouest.

Il s'agit de la deuxième vie de PlanetSolar qui, équipé de 38.000 cellules photovoltaïques réparties sur une surface totale de 537 m2, a d'abord été le premier véhicule à boucler en mai 2012 un tour du monde uniquement grâce à l'énergie solaire.

Depuis avril dernier, dans le cadre de l'expédition "DeepWater", le catamaran a parcouru 20.000 km dont 8.000 dans le sillage du Gulf Stream, des Canaries à la Floride en passant par le nord-est du Canada puis la Norvège, avant d'accoster à Paris sur le Quai André Citroën dans le 15ème arrondissement.

"Ce qui se passe sur l'Atlantique est fondamental pour la régulation climatique d'Europe occidentale", a expliqué mardi à la presse le climatologue Martin Beniston, directeur de l'Institut des sciences environnementales de l'Université de Genève, membre de l'expédition.

"Et on espère que certains de nos résultats", censés permettre de mieux comprendre les interactions complexes entre l'océan et l'atmosphère,"vont pouvoir améliorer les modèles de prévisions climatiques", a-t-il ajouté.

Courant d'eau chaude prenant sa source entre la Floride et les Bahamas, le Gulf Stream remonte jusque dans l'Atlantique nord, permettant notamment à l'Europe de bénéficier d'un climat doux dans les latitudes où il passe.

Munis de capteurs ressemblant à de "gros aspirateurs", "le bateau a permis de faire des mesures dans l'atmosphère au contact avec l'eau, sans émission de polluants qui biaisent les résultats", a souligné M. Beniston.

L'ambition était notamment d'étudier la chimie, la biologie et la physique des particules relâchées dans l'atmosphère par l'océan via les embruns, des aérosols qui peuvent avoir un effet refroidissant ou réchauffant, ou encore la microfaune marine sous la surface, "très importante pour l'absorption du carbone".

"Il n'y a pas que la température de l'eau qui interagit avec le climat mais aussi le contenu biologique de l'eau", a précisé le climatologue qui a indiqué que des premiers éléments d'analyses montrent que "les rejets d'aérosols sont beaucoup plus importants" qu'attendus.

Les premières conclusions seront présentées à l'automne. Une série d'animations est organisée sur le bateau, dont le capitaine est Gérard d'Aboville, du 10 au 15 septembre.

Rédigé par () le Mardi 10 Septembre 2013 à 06:16 | Lu 448 fois