Le Parlement européen met en garde contre la mortalité des abeilles


STRASBOURG, 15 novembre 2011 (AFP) - La hausse de la mortalité des abeilles pourrait avoir un impact sérieux sur la production alimentaire de l'Europe et la stabilité de l'environnement, ont mis en garde mardi les parlementaires européens.

Le Parlement européen a adopté à une large majorité, par 534 voix contre 16 et 92 abstentions, une résolution demandant notamment à l'Union européenne de renforcer ses investissements dans la recherche de nouveaux médicaments pour mettre un frein à la mortalité des abeilles.

"Seule une action commune européenne peut préserver la pollinisation, un bien public au profit de toute l'agriculture européenne", a déclaré l'auteur de la résolution, le socialiste hongrois, Csaba Sándor Tabajdi.

Les pays de l'UE devraient mettre en commun leurs recherches sur la prévention des maladies et leurs efforts de contrôle. Ils devraient également partager les résultats de recherche des laboratoires, des apiculteurs, des agriculteurs et de l'industrie en vue d'éviter les chevauchements et d'accroître l'efficacité, préconise la résolution.

Les règles relatives à l'autorisation et à la mise à disposition de produits vétérinaires pour les abeilles devraient être plus flexibles et les firmes pharmaceutiques devraient être incitées à développer de nouveaux médicaments pour traiter des maladies telles que celle de l'acarien Varroa, souhaite également le texte adopté par le Parlement.

Mais, a regretté l'élue écologiste Michèle Rivasi, la résolution contient "d'importantes lacunes" concernant l'effet des pesticides et les effets sanitaires et économiques des OGM sur les abeilles et l'activité des apiculteurs.

"Les préconisations du rapporteur sont d'investir principalement dans la recherche de médicaments pour préserver la santé des abeilles, un scandale de plus qui favoriserait encore les industriels", a dit l'élue écologiste.

84% des espèces végétales et 76% de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation des abeilles. Le secteur de l'apiculture fournit un revenu, directement ou indirectement, à plus de 600.000 citoyens européens.


Les apiculteurs se sentent "abandonnés" face au frelon asiatique

PARIS, 15 novembre 2011 (AFP) - Les apiculteurs se sentent "désemparés", voire "abandonnés", face au frelon asiatique Vespas velutina, un tueur d'abeilles qui sévit dans plus de 50% des départements français et pourrait "envahir toute la France si les pouvoirs publics ne font rien".

Le frelon asiatique, entré en France en 2004 dans des poteries venues d'Asie, a été reconnu espèce invasive par l'Union européenne. S'il a frappé au premier chef le sud-ouest, "aucun département n'est à l'abri", a souligné mardi devant la presse Olivier Belval, président de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf).

Présent dans tous les départements au sud de la Loire, il a maintenant franchi le fleuve et touche la Bretagne et la Normandie. Il serait aussi en Catalogne, on le repère en Belgique, voire en Grande-Bretagne...

Félix Gil, du Lot-et-Garonne, piège les +fondatrices+", alias les reines des frelons, de février à avril. Cette année, il en a "récupéré" 216. A partir de juillet, les frelons arrivent sur les ruches et s'attaquent aux abeilles qui en sortent, pour récupérer leurs thorax, riches en protéines.

"Les pouvoirs publics ne font absolument rien", déplore M. Belval. Ils estiment que "ce sont les apiculteurs qui doivent s'en occuper", mais ces derniers "en ont par-dessus la tête" de ce frelon qui fait du tort à toute la biodiversité et qui a causé d'ores et déjà six décès en Gironde, selon Raymond Saunier, président du syndicat apicole du département.

Selon lui, le syndicat a perdu en trois ans 20% de ses adhérents, de petits apiculteurs qui ont vu attaquer et disparaître leurs ruches.

Rédigé par AFP le Mardi 15 Novembre 2011 à 05:52 | Lu 551 fois