"Le Pacifique Sud insulaire doit être vu comme une région pour attirer de nouveaux armateurs"


PAPEETE, le 17-10-15 - Le South Pacific Cruise forum a ouvert ses portes le vendredi 16 octobre à l'Assemblée. Pendant deux jours, les acteurs de la croisière du Pacifique Sud ont échangé pour déterminer de nouvelles stratégies en matière de croisière pour les îles du Pacifique Sud.

La croisière pourrait bien devenir un vrai secteur d'avenir économique pour les îles du Pacifique Sud. Pour y arriver, les représentants de ces îles doivent se rencontrer, discuter et déterminer quelle stratégie à adopter. C'est là que se situe tout l'enjeu de ce premier South Pacific Cruise forum qui s'est déroulé les 15 et 16 octobre à Papeete. Tahiti accueille cette première édition car la Polynésie est à l'origine de l'alliance de huit destinations du Pacifique Sud insulaire réunis sous le nom de la South Pacific Cruise Alliance (SPCA) dont le président est Ollivier Amaru, un tahitien (La SPCA comprend Tahiti, les îles Cook, Samoa, Fidji, Samoa américaines, le royaume de Tonga, la Nouvelle-Calédonie et Pit Cairn). Le SCPA tente de mettre en place une stratégie régionale afin de développer la croisière." Le Pacifique Sud insulaire doit être vu comme une région pour attirer de nouveaux armateurs. Il faut se regrouper", insiste Stéphane Renard, le coordinateur du forum.

Dans le Pacifique Sud, la croisière représente 2% de l’activité mondiale dans le secteur, au départ de la Nouvelle Zélande. Cette activité est amené à se développer jusqu’à 4 voire 4,5%. Pour ce forum, onze États et territoires insulaires du Pacifique Sud étaient présents : les îles Cook, Fidji, Pitcairn, le Royaume de Tonga, les îles Salomon, les Samoa, les Samoa américaines, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande, la Polynésie française, l'Australie et Singapour.
Pendant ces deux jours, bon nombre de décideurs publics et privés auront pu "croiser leurs échanges" et faire "converger leur points de vue", selon Stéphane Renard. Des compagnies de croisières comme Carnival, Ponant, RCCL, Cruise New Zealand, Croisières du St Laurent ont également participé aux échanges ainsi que les autorités maritimes et portuaires, les autorités touristiques, les agences maritimes et d'autres armateurs des compagnies de croisière.

Assurer la constance de l'activité croisière

Au niveau de la Polynésie Française, moteur de cette alliance insulaire, l'objectif n'est pas de se développer "d'un coup", indique Stéphane Renard mais plutôt d'assurer "la constance de l'activité". Depuis l'année dernière, on dénombre 2 546 escales dans la zone Pacifique Sud dont environ 700 escales en Polynésie et 400 00 flux de passagers (ceux qui font escale en Polynésie). " Ce pallier de 400 000 doit être maintenu deux à trois ans, le temps que chacune des îles puissent s'équiper avant d'arriver à entamer une nouvelle phase de croissance", continue Stéphane Renard. Le but est d'atteindre d'ici 2020 une phase de croissance de 20 à 30 % supplémentaire. " Nous espérons entraîner un certain nombre de destination avec nous pendant ce forum", indique-t-il.

Pour le ministre du Tourisme, Jean-Christophe Bouissou, l'essor du bateau de croisière se fera aussi du côté de la Chine." Nous notons l'intérêt des chinois à utiliser ce mode de découverte pour voir d'autres sites, d'autres états, d'autres îles… " commente-t-il. " Il est important pour nous de déterminer la stratégie à développer, d'où la concomitance entre le South Pacific Cruise Forum et le South Pacific Tourism Organisation (SPTO) (voir encadré)", ajoute-t-il.
Le ministre a également rappelé la constante progression de l’activité de croisière dans les eaux polynésiennes depuis 2012, avec une augmentation de plus de 70% en nombre d’escales, et de plus de 40% en nombre de passagers. "Plus d’une trentaine de compagnies et marques de croisières opèrent désormais dans nos eaux et dans tout le Pacifique Sud, contre moins d’une dizaine il y a quelques années. Cet accroissement de l’activité marque un équilibre et une activité saine, et offre surtout de solides bases sur lesquelles envisager les développements à venir", a-t-il commenté.

Une vision stratégique du tourisme pour les ministres du Pacifique Sud au SPTO

Le South Pacific Tourisme organisation (SPTO) s'est tenu en marge du South Pacific Cruise forum. Le ministre du Tourisme, Jean-Christophe Bouissou, a présidé le 15 octobre, la 25ème édition du conseil des ministres réunissant l’ensemble des ministres du tourisme du Pacifique Sud, dans le cadre du South Pacific Tourism Organisation (SPTO). Ce conseil des ministres a pour vocation "d’adopter des stratégies de développement touristique communes pour l’ensemble du Pacifique Sud", indique le communiqué de la Présidence. "En effet, les petits états insulaires du Pacifique possèdent de nombreuses caractéristiques communes qui sont autant de frein à leur développement, telles que l’insularité, l’isolement, la faible taille de la population et du territoire ou encore la rareté des ressources naturelles." Ainsi, le tourisme est vu comme une "source de créations de nouvelles activités, de revenus et d’emplois" et peut donc contribuer "de manière significative à la croissance et au développement économique de ces états du Pacifique Sud".
Pour Jean-Christophe Bouissou, le ministre du tourisme, cette coopération pourra aboutir à "l’élaboration d’une stratégie conjointe visant à faire de la région Pacifique la destination touristique mondiale du 21ème siècle. Une partie de notre avenir régional se joue sur notre capacité à nous mobiliser et à innover pour construire ensemble cet avenir touristique. »

Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Samedi 17 Octobre 2015 à 07:17 | Lu 1092 fois