Le MRCC devient JRCC


58,4 % des opérations du MRCC ont eu lieu dans l’archipel de la Société en 2015.
PAPEETE, le 7 septembre 2016. Depuis mardi, le JRCC est créé. Il est né du regroupement du MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) et de l’ARCC (Air Rescue Coordination Center). L’objectif est de créer la synergie la plus large possible entre les centres de coordination de sauvetage aéronautiques et maritimes.


Le MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) et l’ARCC (Air Rescue Coordination Center) sont réunis au sein d’un JRCC (Joint Rescue Coordination Center) depuis mardi, jour de parution de l’arrêté du haut-commissaire au Journal officiel.
Le JRCC, situé sur Tahiti, a « pour mission de veiller en permanence les moyens de transmission des détresses maritimes et aéronautiques, de réceptionner et traiter les alertes, d'engager et diriger les opérations de recherche et de sauvetage en Polynésie française à l'aide des moyens mis à sa disposition », indique l’arrêté. En clair, il reprend les missions du MRCC, un centre que les marins polynésiens connaissent bien, et de l’ARCC, qui lui avait pour mission de rechercher et sauver les aéronefs en détresse.
Désormais la surveillance maritime et aéronautique est donc réunie, ce qui n’est pas surprenant quand on connaît la configuration de la Polynésie française.


Pour une meilleure synergie
La création du JRCC est le fruit d’un travail de réflexion entamé depuis 2010 au niveau de l’Etat. Dans un rapport du conseil général de l’environnement et du développement durable relatif à l’alerte et aux missions de recherche et de sauvetage d’aéronefs en détresse en date de juin 2011, est mentionnée l’étude menée par le département SAR (Search And Rescue, Recherches et Sauvetage d'aéronefs en détresse) de la direction générale de l’aviation civile visant à créer « un centre conjoint maritime et aéronautique » en particulier dans les territoires ultra-marins où « les MRCC ou CROSS (...) sont amenés à intervenir beaucoup plus fréquemment que les RCC ou RSC dépendant de l’aviation civile ». Ce rapport soulignait ainsi que les MRCC sont par conséquence « beaucoup mieux organisés à tous égards et disposent de moyens qui leur permettent d'assurer un fonctionnement H24. Un rapprochement avec ces centres aurait donc des mérites certains » .


Les premiers à devenir JRCC
Le MRCC de Polynésie française et l’ARCC sont les premiers à se réunir et à devenir JRCC, la Polynésie française devient ainsi une zone test avant que ce système soit étendu à d’autres régions.
Le JRCC est intégré au sein du centre maritime commun (CMC) dont le commandant de la zone maritime assure la coordination générale et le pilotage. Le CMC est implanté dans les locaux du commandement supérieur des forces armées en Polynésie française (Comsup-FAPF) à Pirae. La veille est assurée en permanence, 24h/24, toute l'année.
Concernant, l’aéronautique, c’est le service d'Etat de l'aviation civile (SEAC) en Polynésie française assurant la surveillance du trafic aérien qui déclenche les phases d'alerte nécessitant une recherche d'aéronef auprès du JRCC.
L’alerte maritime peut être donnée en faisant le 16 sur un téléphone fixe ou mobile. Le MRCC effectue aussi une veille radiophonique sur VHF 16 dans l’archipel de la
Société et sur MF/HF (2182 kHz et 8291 kHz) dans les autres archipels.
Avant la mise en place du JRCC, le personnel du MRCC a reçu une formation du service d’État de l’aviation civile en matière de recherche d’aéronefs. Pour mener à bien ses missions, le JRCC dispose « du concours des moyens navals et aériens relevant des ministres chargés de la défense, de la sécurité civile, des douanes et de la mer ainsi que des moyens d'intervention des organismes de secours et de sauvetage agréés par l'Etat. Il peut faire appel à tout navire à la mer dans la zone de détresse et recourir à tous moyens relevant des services de l'Etat en mesure de participer à l'opération de sauvetage. Il peut également solliciter tous autres concours ».
Chaque année, un bilan sur le fonctionnement du JRCC sera effectué à partir « du niveau de prestation mesuré, des dysfonctionnements analysés et des changements intervenus ».


En chiffres

En 2015, le MRCC Papeete a coordonné en Polynésie française 363 opérations, au cours desquelles 168 personnes exposées à un danger grave ont été secourues et 221 en difficulté à bord de leurs
embarcations en avarie ont été assistées. Malheureusement 10 décès et quatre disparitions en mer ont été recensés l’an dernier

Rédigé par Mélanie Thomas le Mercredi 7 Septembre 2016 à 13:45 | Lu 4959 fois