TOKYO, 04 juil 2012- Privé de la quasi-totalité de son parc nucléaire depuis l'accident de Fukushima, le Japon table sur une loi de soutien aux énergies renouvelables pour faire décoller l'usage du soleil et du vent.
Ce dispositif, entré en application le 1er juillet, oblige les compagnies d'électricité nippones à acheter le courant produit par les panneaux solaires, les éoliennes et la biomasse à un tarif plus élevé que celui du marché.
D'après ces partisans, ce soutien apporté aux producteurs d'énergies renouvelables leur permettra de se développer, d'innover pour réduire leur coût de production et in fine d'augmenter significativement leur part dans le bouquet énergétique de la troisième puissance économique mondiale.
Ils estiment que la demande en cellules photovoltaïques pourrait par exemple quasi doubler dès cette année.
"Cette loi doit servir d'accélérateur pour les énergies renouvelables", souligne le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti), Yukio Edano.
Seize mois après l'accident nucléaire de Fukushima, l'archipel ne peut plus compter comme avant sur l'énergie atomique, qui assurait auparavant près de 30% de la production d'électricité nationale. Les plans prévoyant l'augmentation de cette part à 53% d'ici à 2030 ont été rangés au placard.
Après plusieurs semaines sans un seul réacteur actif, sur les 50 du pays, une tranche a été relancée dimanche malgré l'opposition d'une frange de la population traumatisée par une catastrophe qui a contraint près de 100.000 personnes à quitter leur maison et entraîné d'importantes contaminations radioactives.
Mais les autorités cherchent des solutions de rechange, quitte à y mettre le prix. "Des surcoûts sont nécessaires pour augmenter la part des énergies renouvelables et en finir avec notre dépendance au nucléaire", explique M. Edano.
Le Japon tire aujourd'hui moins de 2% de son électricité du solaire, de l'éolien, de la géothermie et de la biomasse. En y ajoutant la production hydraulique, la part des énergies renouvelables atteint difficilement 10%, inférieure à celle de la plupart des autres pays industrialisés.
La paralysie quasi-totale du parc nucléaire depuis Fukushima a été compensée pour l'instant par l'augmentation de la production des centrales thermiques, fonctionnant au gaz, au charbon ou au pétrole que l'archipel, dépourvu d'énergies fossiles, doit massivement importer.
Dans l'immédiat, ce recours au thermique rend illusoire le respect par le Japon de son engagement à réduire de 25% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, par rapport à celle de 1990.
Le Premier ministre, Yoshihiko Noda, a toutefois promis de présenter cet été les contours du nouveau bouquet énergétique japonais, qui tiendra compte du nouveau contexte post-Fukushima et devrait accorder davantage de place aux sources renouvelables.
Une ferme d'éoliennes flottantes au large de Fukushima
Nombre d'entreprises nippones se sont néanmoins déjà lancées dans la construction de parcs solaires, même si la production de courant par ce biais coûte au Japon au moins trois fois plus cher qu'en utilisant la technologie nucléaire ou l'énergie fossile.
Dans l'ensemble de l'archipel, il y aurait actuellement en construction ou en projet plus de 100 fermes de panneaux photovoltaïques d'une puissance unitaire de plus d'un mégawatt, selon les décomptes du groupe d'information économique Nikkei.
Parmi les principaux chantiers, le conglomérat industriel Toshiba s'apprête à bâtir un vaste parc solaire devant alimenter quelque 30.000 foyers à Minamisoma, une localité située à moins de 30 kilomètres du complexe atomique de Fukushima.
La firme Kyocera a annoncé pour sa part la construction d'une centrale solaire de 70 mégawatts permettant d'approvisionner quelque 22.000 habitations dans la préfecture de Kagoshima (sud-ouest).
De son côté, le groupe de télécommunications mobile Softbank prévoit la mise en place de la plus grande centrale solaire du Japon dans l'île septentrionale de Hokkaido, après avoir inauguré un petit parc photovoltaïque dimanche à Kyoto (centre-ouest).
"Si nous continuons de construire des panneaux solaires et d'investir, cette énergie sera d'ici 20 ans non seulement la source la plus sûre de production d'électricité, mais aussi la moins chère", estime le PDG du groupe, l'antinucléaire Masayoshi Son.
La maison de commerce japonaise Marubeni et une dizaine d'autres entreprises nippones ambitionnent quant à elles d'installer une importante ferme d'éoliennes flottantes au large de Fukushima, afin de fournir du courant à 100.000 ménages.
Par Hiroshi HIYAMA
Ce dispositif, entré en application le 1er juillet, oblige les compagnies d'électricité nippones à acheter le courant produit par les panneaux solaires, les éoliennes et la biomasse à un tarif plus élevé que celui du marché.
D'après ces partisans, ce soutien apporté aux producteurs d'énergies renouvelables leur permettra de se développer, d'innover pour réduire leur coût de production et in fine d'augmenter significativement leur part dans le bouquet énergétique de la troisième puissance économique mondiale.
Ils estiment que la demande en cellules photovoltaïques pourrait par exemple quasi doubler dès cette année.
"Cette loi doit servir d'accélérateur pour les énergies renouvelables", souligne le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti), Yukio Edano.
Seize mois après l'accident nucléaire de Fukushima, l'archipel ne peut plus compter comme avant sur l'énergie atomique, qui assurait auparavant près de 30% de la production d'électricité nationale. Les plans prévoyant l'augmentation de cette part à 53% d'ici à 2030 ont été rangés au placard.
Après plusieurs semaines sans un seul réacteur actif, sur les 50 du pays, une tranche a été relancée dimanche malgré l'opposition d'une frange de la population traumatisée par une catastrophe qui a contraint près de 100.000 personnes à quitter leur maison et entraîné d'importantes contaminations radioactives.
Mais les autorités cherchent des solutions de rechange, quitte à y mettre le prix. "Des surcoûts sont nécessaires pour augmenter la part des énergies renouvelables et en finir avec notre dépendance au nucléaire", explique M. Edano.
Le Japon tire aujourd'hui moins de 2% de son électricité du solaire, de l'éolien, de la géothermie et de la biomasse. En y ajoutant la production hydraulique, la part des énergies renouvelables atteint difficilement 10%, inférieure à celle de la plupart des autres pays industrialisés.
La paralysie quasi-totale du parc nucléaire depuis Fukushima a été compensée pour l'instant par l'augmentation de la production des centrales thermiques, fonctionnant au gaz, au charbon ou au pétrole que l'archipel, dépourvu d'énergies fossiles, doit massivement importer.
Dans l'immédiat, ce recours au thermique rend illusoire le respect par le Japon de son engagement à réduire de 25% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, par rapport à celle de 1990.
Le Premier ministre, Yoshihiko Noda, a toutefois promis de présenter cet été les contours du nouveau bouquet énergétique japonais, qui tiendra compte du nouveau contexte post-Fukushima et devrait accorder davantage de place aux sources renouvelables.
Une ferme d'éoliennes flottantes au large de Fukushima
Nombre d'entreprises nippones se sont néanmoins déjà lancées dans la construction de parcs solaires, même si la production de courant par ce biais coûte au Japon au moins trois fois plus cher qu'en utilisant la technologie nucléaire ou l'énergie fossile.
Dans l'ensemble de l'archipel, il y aurait actuellement en construction ou en projet plus de 100 fermes de panneaux photovoltaïques d'une puissance unitaire de plus d'un mégawatt, selon les décomptes du groupe d'information économique Nikkei.
Parmi les principaux chantiers, le conglomérat industriel Toshiba s'apprête à bâtir un vaste parc solaire devant alimenter quelque 30.000 foyers à Minamisoma, une localité située à moins de 30 kilomètres du complexe atomique de Fukushima.
La firme Kyocera a annoncé pour sa part la construction d'une centrale solaire de 70 mégawatts permettant d'approvisionner quelque 22.000 habitations dans la préfecture de Kagoshima (sud-ouest).
De son côté, le groupe de télécommunications mobile Softbank prévoit la mise en place de la plus grande centrale solaire du Japon dans l'île septentrionale de Hokkaido, après avoir inauguré un petit parc photovoltaïque dimanche à Kyoto (centre-ouest).
"Si nous continuons de construire des panneaux solaires et d'investir, cette énergie sera d'ici 20 ans non seulement la source la plus sûre de production d'électricité, mais aussi la moins chère", estime le PDG du groupe, l'antinucléaire Masayoshi Son.
La maison de commerce japonaise Marubeni et une dizaine d'autres entreprises nippones ambitionnent quant à elles d'installer une importante ferme d'éoliennes flottantes au large de Fukushima, afin de fournir du courant à 100.000 ménages.
Par Hiroshi HIYAMA