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Le Fonds pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté au secours du RSPF


Le Fonds pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté au secours du RSPF
PAPEETE, vendredi 4 octobre 2013. Le Fonds pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté (FELP) créé par le gouvernement Flosse pour financer les Contrats d’aide à l’emploi (CAE) et les Contrats d’emploi solidarité (CES), ne fait pas recettes auprès des élus de l’opposition. Hier, lors d’une séance plénière de la session budgétaire en cours à l’assemblée, seuls les 38 élus de la majorité Tahoeraa Huiraatira ont voté en faveur du déplacement de 200 millions de Fcfp de ce fonds au profit du RSPF (régime de solidarité de Polynésie française), finançant la protection sociale des plus démunis. Les 19 élus d’opposition (groupes UPLD et A Ti’a Porinetia) ont préféré s’abstenir.

Le 13 juillet dernier lors de la modification du budget 2013 du Pays effectuée par la nouvelle majorité en place, ce fonds spécial pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté avait été doté d’un budget de 11,3 milliards de Fcfp. Or «étant donné que les crédits inscrits au titre des aides économiques du volet solidarité, soit 200 millions de Fcfp, ne seront pas utilisés d’ici la fin de l’année, il est proposé de les transférer au RSPF, pour accroître les crédits d’aide à la famille, dont les réalisations sont supérieures aux estimations initiales» a-t-il été expliqué vendredi à l’assemblée de Polynésie. Un retour en arrière, ou tout au moins un retard de réalisation, qui a fait réagir les groupes d’opposition.

Au sein du groupe A Ti’a Porinetia, Nicole Bouteau a ainsi rappelé que le gouvernement Flosse avait prévu à l’origine que ces 200 millions devaient être utilisés pour un nouveau dispositif de lutte contre la pauvreté qui n’est finalement pas arrivé encore à terme. L’élue indiquait enfin que les nouveaux dispositifs d’aides en faveur des familles Te Tauturu Utuafare engloberaient, au final, près de 535 millions de Fcfp sur les six derniers mois de l’année, alors que 350 millions de Fcfp avaient été budgétés à l’origine pour cette même période.

De son côté, le groupe UPLD s’inquiète de ce principe des vases communicants entre FELP et RSPF. «Il avait été annoncé à la création de ce fonds qu’il devait garantir une forme de transparence. Or, actuellement ce mélange des genres risque de nuire à la transparence» souligne Antony Géros, le président du groupe UPLD à l’assemblée de Polynésie. Et il poursuivait : «pour ce coup-ci ça passe, 200 millions de Fcfp, mais le déficit du RSPF est de 3 milliards de Fcfp et il va se creuser encore davantage. Il faudra bien aller piocher de l’argent quelque part. La sûreté de ce dispositif est compromise».

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 4 Octobre 2013 à 14:59 | Lu 1171 fois