Le Festival de Cannes ouvre mardi, avec un cru riche en stars


Crédit PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP
Cannes, France | AFP | mercredi 09/05/2023 - Des airs de Hollywood Boulevard sur la Croisette, la course à la Palme d'or et un renouvellement qui pourrait venir par les réalisatrices: le 76e Festival de Cannes ouvre mardi prochain.

Empêtrée dans une grève des scénaristes qui a mis les tournages à l'arrêt aux Etats-Unis, l'industrie du 7e art aura, du 16 au 27 mai, les yeux tournés vers le Palais des Festivals.

Car, un an après avoir créé l'événement avec "Elvis" et "Top Gun: Maverick", Cannes, où une centaine de films seront montrés toutes sections confondues, confirme son idylle avec Hollywood.

Des légendes du cinéma comme Harrison Ford monteront les marches: l'acteur retrouve à 80 ans le costume d'archéologue d'Indiana Jones pour le 5e volet de la saga imaginée par Georges Lucas et portée à l'écran par Steven Spielberg.

Issue de l'un des plus grands studios américains, Warner, la nouvelle présidente du festival, Iris Knobloch, aura l'occasion de saluer bien d'autres stars de Hollywood.

Parmi elles: Martin Scorsese, venu présenter son dernier film avec ses acteurs fétiche Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, l'acteur Michael Douglas ("Wall Street", "Basic Instinct") qui recevra une Palme d'or d'honneur, ou le très en vue Pedro Pascal, héros de la série "The Last of Us", qui partage avec Ethan Hawke l'affiche d'une romance gay à la sauce western, court-métrage inclassable signé Pedro Almodovar.

La nouvelle génération n'est pas oubliée: Brie Larson, alias "Captain Marvel", intègre à 33 ans le jury de la Palme d'or, aux côtés de Paul Dano ("Little Miss Sunshine", "The Fabelmans"), et la star de la pop The Weeknd enflammera le tapis rouge pour sa série "The Idol", avec Lily-Rose Depp.

Les grands studios ont répondu à l'appel de la Côte d'Azur, plateforme y compris avec la présence d'Apple, qui sortira donc ses films, comme celui de Scorsese, d'abord en salles. Le géant Netflix continue de faire l'impasse car il conteste cette règle, strictement appliquée en compétition.

Nombre record de réalisatrices

Au total, 21 films sont en lice pour succéder à la Palme d'or de 2022, "Sans Filtre". Son réalisateur, le Suédois Ruben Östlund, préside cette année le jury.

Des cinéastes comme l'Italien Nanni Moretti, le Turc Nuri Bilge Ceylan, le Japonais Hirokazu Kore-Eda ou l'Allemand Wim Wenders sont en quête d'une deuxième Palme, tandis qu'à 86 ans, le Britannique Ken Loach tente un triplé historique.

Dans une industrie du cinéma dominée par les hommes et dont les efforts ne suffisent pas encore pour parvenir à la parité, la compétition officielle a sélectionné un nombre record de sept réalisatrices.

Ces dernières restent très minoritaires, mais l'arrivée de ces artistes, plus jeunes que leurs homologues masculins, participe au renouvellement du festival et envoie un signal à toute l'industrie.

A l'image de Ramata-Toulaye Sy, réalisatrice franco-sénégalaise de 36 ans, propulsée dans la course à la Palme d'Or avec son tout premier long-métrage, "Banel et Adama".

Figures de proue de ce renouvellement, les cinéastes Julia Ducournau (Palme d'or en 2021 avec "Titane") et Audrey Diwan (Lion d'Or la même année avec "L'Evénement") intègrent respectivement le jury de la compétition officielle et celui de la Semaine de la critique.

Quant au film d'ouverture, "Jeanne du Barry", il promet de ne pas laisser indifférent.

Sa réalisatrice, Maïwenn, est visée par une plainte du journaliste Edwy Plenel, qu'elle aurait agressée dans un restaurant. 

Elle s'y met en scène en favorite du roi Louis XV, incarné par Johnny Depp, la star de "Pirate des Caraïbes", persona non grata sur les plateaux américains depuis des accusations de violences conjugales puis des accusations mutuelles de diffamation avec son ancienne épouse Amber Heard.

A l'issue d'un feuilleton judiciaire très médiatisé, et sans que la justice ne se soit prononcée sur les possibles violences, Depp tente un retour par la voie cannoise, au soir de la cérémonie d'ouverture, le 16 mai.

Le lendemain, la présentation en compétition du film "Le Retour" de Catherine Corsini pourrait aussi faire des vagues: ses financements publics lui ont été retirés pour ne pas avoir déclaré comme la loi le prévoit le tournage d'une scène explicitement sexuelle mais simulée, impliquant une actrice de moins de 16 ans.

le Mardi 9 Mai 2023 à 23:02 | Lu 708 fois