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Le Fare Natura et Allianz misent sur la formation


Allianz Polynésie et le Fare Natura ont signé vendredi une convention de soutien financier en faveur des actions de formation des jeunes volontaires en service civique de l’écomusée de Moorea. ©Toatane Rurua
Allianz Polynésie et le Fare Natura ont signé vendredi une convention de soutien financier en faveur des actions de formation des jeunes volontaires en service civique de l’écomusée de Moorea. ©Toatane Rurua

Moorea, le 12 février 2023 - Le Fare Natura et Allianz Polynésie ont signé vendredi une convention de soutien financier pour le financement des actions de formation en faveur des jeunes volontaires en service civique à l’écomusée de Moorea.

Allianz Polynésie prévoit d’allouer annuellement 2,4 millions de Fcfp au cours des trois prochaines années pour financer les actions du Fare Natura pour la réinsertion professionnelle. Une convention a été signée vendredi entre l’assureur et l’écomusée. Une convention a été signée vendredi entre l’assureur et l’écomusée. Ce partenariat doit notamment permettre le financement de formations en faveur des jeunes volontaires en services civiques du Fare Natura. Depuis l'ouverture de l'écomusée, les formations y étaient essentiellement financées sur fonds propres. Face à un afflux de demandes des jeunes désireux d’intégrer l‘équipe de l’écomusée, le Fare Natura a dû faire appel à des partenariats. “On finançait toutes nos actions sur nos fonds propres avec le prix des tickets d’entrée. Ce n’est plus suffisant aujourd’hui puisqu’on accueille trop de jeunes. Quatre jeunes sont encore venus nous voir la semaine dernière pour intégrer notre équipe. Il fallait qu’on ait des soutiens supplémentaires pour prendre en charge nos formations”, explique Olivier Pote, directeur du Fare Natura.

La prochaine formation prévue est celle portant sur la sécurité à la pêche sous-marine. Les fonds alloués par Allianz Polynésie vont également permettre de financer des formations diplômantes en faveur de jeunes porteurs de projet en partenariat avec l’École pratique des hautes études (EPHE). “Ce sont des formations qui ont un niveau master. Ils vont avoir une centaine d’heures de cours par an, mais ont par contre un travail de recherche dont ils se servent pour acquérir de nouvelles compétences. Tous les étudiants ont un tuteur scientifique ainsi qu’un tuteur pédagogique qui peut provenir de partout dans le monde. Tout le monde sans condition d’âge et de parcours scolaire peut s’inscrire. L’essentiel est de pouvoir travailler en autonomie", précise Olivier Pote.

Accompagnement “des futurs cadres”

Le directeur de l’écomusée souligne que “c’est une approche très souple et donc qui permet de définir des sujets, comme les requins ou le taro, qui sont finalement en raccord avec les besoins du pays. Cette formation permet de construire un parcours d’accompagnement avec de jeunes Polynésiens pour la Polynésie et qui seront, je l’espère, les futurs cadres du territoire”. Ils sont actuellement trois étudiants à passer le diplôme au Fare Natura. Et, selon Olivier Pote, ce cursus présente de “très bon taux d’insertion professionnelle” pour les jeunes Polynésiens accueillis dans l’écomusée depuis son ouverture : “On est quasiment à 70% d’insertion de nos jeunes à la sortie de leur mission au sein du Fare Natura. Il y en a aussi parmi eux qui reprennent une formation, qui créent leur entreprise et qui s’inscrivent au RSMA ou au CFPPA.”

Xavier Ducerf, directeur d’Allianz Polynésie
“Leur permettre de réaliser leur projet”
“Ce qui est très intéressant, c’est que les jeunes qui sont pris dans le cadre du service civique Fare Natura comme tous les jeunes de tous les pays du monde, ont besoin d’accompagnement et de se faire aider. Le fait de leur financer une formation et de leur payer du matériel pour commencer leur activité professionnelle va leur permettre de réaliser leur projet. On intervient donc pour participer à l’accompagnement du financement de ces projets. Ce qui est intéressant avec les étudiants, c’est qu’ils étaient partis faire leurs études en France et ont la volonté de revenir en Polynésie. Il faut pour cela qu’ils en aient les moyens. Nous, on va pouvoir les accompagner pour financer en partie leur recherche, par exemple la recherche sur les requins, et éventuellement de pouvoir leur proposer de retourner passer un ou deux mois en France dans une école ou une université pour suivre des cours en présentiel. Cela leur permet donc de continuer à avoir un cursus global de formation tout en en revenant en Polynésie faire leurs études et en faisant des recherches liées à la biodiversité polynésienne.”

Tuiterai Salmon, 22 ans, étudiant EPHE de Papetoai  
“Le diplôme EPHE s’adapte à l’étudiant”

“Après avoir décroché mon bac STL [Sciences et technologies de laboratoire, NDLR], j’ai fait un DUT biologie en France. J’ai voulu faire par la suite une licence en énergies renouvelables à l’UPF, mais je n’ai pas eu ma place. J’ai donc décidé de suivre le diplôme EPHE au Fare Natura. C’est beaucoup axé sur la pratique. C’est ce qui m’a plu. Mon projet de recherche porte sur les requins. J’étudie l’activité des jeunes requins autour de l’île. Le diplôme EPHE s’adapte à l’étudiant. La formation dans mon cas va durer de 2 ans et demi à 3 ans étant donné que j’ai déjà un bac +2 en biologie. Si on part avec un bac, ça peut durer 5 ans. On peut finir ce diplôme au minimum en 2 ans et au maximum en 7 ans. C’est donc assez souple. J’ai beaucoup de possibilité par la suite. Je peux passer le Capes, faire une thèse en continuant en tant que chercheur ou alors m’arrêter là en devenant ingénieur de recherche.”

 Tamatoa Gay, étudiant EPHE de Papetoai
“Ça me met vraiment dans le bain de la pratique”
“J’ai décroché un bac pro en aquaculture que j’ai passé au lycée d’enseignement agricole protestant de Taravao en 2020. Je suis ensuite venu ici pour passer la formation Manea. C’est une formation proposée sur une plateforme par l’EPHE afin d’augmenter son niveau et ses connaissances dans le monde scientifique. Je travaillais en même temps sur les aquariums en tant que volontaire en service civique au Fare Natura. J’ai donc poursuivi par le diplôme EPHE. Je  travaille essentiellement sur les poissons lagunaires. Je fais de la recherche comportementale de groupe. J’observe le déplacement des colonies de poissons. Ça va être essentiellement mon projet de recherche. Ma formation va durer 4 ans. Cette formation qui se fait avec le Fare Natua en partenariat avec le Criobe me plaît. Il y a très peu de cours bruts et intenses. Ça me met vraiment dans le bain de la pratique. Mon projet pour plus tard est de travailler dans le domaine de la recherche, en particulier dans le secteur marin.”
 

Rédigé par Toatane Rurua le Dimanche 12 Février 2023 à 15:04 | Lu 1241 fois