Le Centre hospitalier du Taaone se met au tri de tous ses déchets


James Cowan, directeur par intérim du CHPF et Benoit Layrle du syndicat de traitement des déchets Fenua Ma signent la convention de partenariat.
PIRAE, le 13 août 2014. Une convention de partenariat a été signée ce mercredi entre la direction du CHPF et le syndicat de traitement des déchets Fenua Ma (ex SEP) qui entérine la mise en place du tri sélectif au sein du plus gros établissement de santé de Polynésie. L’hôpital vise des économies dans le coût de traitement de ses déchets et met en avant une attitude éco-citoyenne.

Il y a des évidences qui n’en sont pas. Vu de l’extérieur, le CHPF bâtiment ultramoderne disposant des toutes dernières technologies médicales semblait un établissement vertueux en matière de déchets. Pour ce qui est des déchets hospitaliers sensibles, il est vrai que depuis quatre ans et l’arrivée sur le nouveau site de Pirae d’énormes progrès ont été effectués. Avec les banaliseurs (appareils de désinfection des déchets d'activités de soins) pour les pansements, avec l’incinérateur pour les médicaments périmés, les pièces anatomiques et les solvants, le CHPF a réduit 80% de ses déchets entreposés au Centre d’enfouissement technique de Paihoro. «L’âge de pierre c’était il y a dix ans, depuis les choses ont bien évolué» explique James Cowan, le directeur du centre hospitalier par intérim.

Mais une fois ces déchets hospitaliers traités, il restait tout le reste à faire. Or, le CHPF et ses 40 000 patients par an et ses 1 800 agents et ses centaines de visiteurs journaliers est une «ville dans la ville» au sein de laquelle le tri sélectif n’était pas encore organisé. Après deux ans de travail, deux grosses filières de tri sont désormais effectives avec le soutien logistique et technique de Fenua Ma. Les déchets toxiques (ampoules, néons, cartouches d’encre, piles) seront récupérés par Fenua Ma, conditionnés et exportés vers la Nouvelle-Zélande notamment ; les déchets recyclables de l’hôpital (bouteilles plastique, journaux, canettes, cartons) seront également récupérés à part par Fenua Ma et exportés vers l’Asie. «Chacun des produits sera pesé et facturé de façon détaillée» explique Benoit Layrle, directeur général de Fenua Ma. Le syndicat de traitement des déchets fournira également un soutien technique avec la formation d’éco-délégués dans les différents services de l’hôpital, car ce tri sélectif des déchets du CHPF repose avant tout sur le personnel pour faire de l’hôpital un établissement éco-responsable et maître de ses dépenses.

Tout l’enjeu est là, car avec ces déchets triés de façon individuelle, l’économie à réaliser pour le CHPF est plus grande. Par exemple, le coût d’une tonne de déchets de cartons en vrac est facturé 15 000 Fcfp quand le ballot de carton bien organisé n’est plus qu’à 5 000 Fcfp. L’objectif est à terme une réduction de 40% de la facture annuelle du coût des déchets de l’hôpital qui atteint plusieurs dizaines de millions de Fcfp par an. Avec une dizaine de containers de médicaments chaque mois, la fourniture d’un millier de bouteille d’eau en plastique chaque jour aux patients, le CHPF représente une mine presque inépuisable de ces déchets recyclables. Dans ce sens, le centre hospitalier est sur la piste d'un tri et d'une filière de recyclage pour le papier au sein de l'établissement : une solution spécifique pourrait être proposée dans quelques mois.

Le parking souterrain ne rouvrira qu’en fin d’année

Endommagé par un violent incendie de voiture, le parking souterrain du CHPF reste fermé au public, certainement jusqu’en fin d’année 2014, sans plus de précision. Les extracteurs d’air qui brassent l’air des niveaux inférieurs du parking devraient arriver prochainement à Tahiti, mais il y aura des travaux à réaliser pour renforcer la structure même du parking, mise à mal par le brasier, avant d’envisager une réouverture. La réouverture au public sera également visée par une expertise de la commission de sécurité de la commune.
En attendant le public doit prendre son mal en patience et utiliser le parking provisoire situé entre le CHPF et l’unité de psychiatrie. Ce terrain qui accueillait autrefois l’hôpital Jean Prince sera en travaux début 2015 pour l’extension de la psychiatrie et l’ouverture d’une unité de soins psychiatriques pour les adolescents.

Le nouveau directeur en poste lundi

Christophe Bouriat, nommé directeur du CHPF par arrêté ministériel prend ses fonctions ce lundi. Depuis le 22 janvier, la direction était assurée par intérim par James Cowan, directeur des moyens généraux du centre hospitalier. Christophe Bouriat est un directeur d’hôpital formé à l’Ecole des hautes études de santé publique, il était précédemment directeur du Centre hospitalier d’Orthez, dans les Pyrénées atlantiques, poste qu’il a occupé pendant neuf ans.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 13 Aout 2014 à 17:55 | Lu 1620 fois