Le Centre des Métiers d'Arts démarre ses activités, ce lundi.


En atelier sculpture, les élèves apprennent à réaliser toutes sortes de tikis
PAPEETE, le 06/09/2015 - Ils sont plus de 40 élèves à suivre cette année, des formations au sein du Centre des Métiers d'Arts (CMA). Durant trois ans, ils pourront apprendre les techniques adéquates pour devenir un bon artiste. Aujourd'hui, l'établissement dispense de deux filières : la gravure et la sculpture. La direction note un taux de réussite important, à hauteur de 70 %, au bout de trois années d'apprentissage.

Le Centre des Métiers d'Arts démarre officiellement ses formations ce lundi matin. Cet établissement dispose de deux filières : gravure et sculpture, afin de permettre à leurs élèves d'être opérationnels sur le marché du travail au bout de trois années de formation.
Cette année, ils sont 42 élèves à suivre des cours au Centre des métiers d'arts (CMA) : 22 en première année, 10 en deuxième année et 10 également en 3ème année. "Le parcours individuel de ces élèves est différent, il y a certains qui viennent d'universités, qui sont bacheliers, d'autres qui ont juste un CAP et d'autres qui sont demandeurs d'emploi", nous explique Viri Taimana, directeur du CMA.

Vendredi dernier, l'heure était à la préparation des salles de formation avant le démarrage officiel ce lundi. Répartis dans plusieurs ateliers, les élèves de première année sont réunis dans une même salle avec leur professeur d'arts plastiques. "Nous sommes en train de trier et ranger les dessins des anciens élèves pour que nous puissions afficher le travail de ces nouveaux élèves", assure Jessie.

Dans les ateliers de sculpture et de gravure, les 2ème et 3ème années nettoient de fond en comble leurs salles. Pour ces anciens, leur formation au sein de cet établissement leur est bénéfique. "Je travaillais avant dans une station de service, je me suis rendu par la suite à Fakarava pour travailler dans la restauration. Un jour je me suis dit que je voulais faire de la parure et tout ce qui touche à la nacre. J'ai appris les bases et j'ai beaucoup évolué dans le dessin", explique Georges, élève en troisième année. "Je suis intéressée par tous les cours que propose le CMA, culture, dessin, art numérique. Je suis une passionnée de la culture océanienne. Quand on vient au CMA, on appartient à une famille d'artistes et on se complète", confie Heiata, élève en troisième année.

Selon le directeur du CMA, le taux de réussite est de 70 %, au bout des trois années. Mais Viri Taimana voit plus loin et souhaiterait qu'un statut de l'artiste soit mis en place.


UN PROJET DE STATUT POUR LES ARTISTES

Depuis l'année dernière, professionnels et ministère de la culture se penchent sur la mise en place d'un statut de l'artiste. Un texte qui permettra de professionnaliser le secteur mais aussi "pour avoir une reconnaissance au niveau de la société polynésienne et pour que la profession soit garantie. Parce qu'on ne peut pas s'improviser artiste et il ne faut pas que ce secteur soit un secteur de survie. Il faut aussi que la société civile et l'administration reconnaissent ce secteur", s'écrie Viri Taimana.

Le directeur du CMA souhaite également attirer l'attention du gouvernement sur les valeurs de la culture polynésienne en faveur du tourisme. "Lorsque le touriste arrive et voit des bâtiments qui ressemblent à des bâtiments qu'ils ont chez eux, ce n'est pas un dépaysement. Par contre, si l'architecture polynésienne nous ressemble, automatiquement, c'est un dépaysement pour le touriste. Donc il faut un travail en commun. Si en France, les architectes sont reliés au ministère de la culture, c'est qu'il y a une raison. Et ici, nous avons une société où l'architecture ne correspond pas au Pays dans lequel se construit cette architecture. Il faut obligatoirement rassembler les architectures sous la tutelle du ministère de la culture pour qu'ils construisent des bâtiments qui nous ressemblent", remarque Viri Taimana.

Aujourd'hui, le statut de l'artiste est en phase d'être terminé, il devrait d'ailleurs bientôt passer en conseil des ministres. Et Viri Taimana de dire, "nous sommes allés à toutes les réunions mais après on nous a évincés. On nous a dit que maintenant que le statut est terminé, vous êtes plutôt des artisans. Donc on s'est retrouvés sur le côté, mais ce n'est pas grave vu qu'il est terminé. Et on espère qu'il correspondra à nos attentes".

Les élèves des 2 ème et 3 ème années qui ont choisi l'option gravure

Heiata et son amie nettoient tout de fond en comble avant le jour J

Les élèves de 1re année n'ont qu'une seule hâte, le démarrage de la formation, ce lundi

Cette année, ils sont 22 élèves à entrer en 1re année au CMA. Ils seront formés dans toutes les catégories, avant de se perfectionner dans une filière précise, l'an prochain.

Rédigé par Corinne Tehetia le Dimanche 6 Septembre 2015 à 14:15 | Lu 1712 fois