Tahiti, le 4 janvier 2021 - Le Centre hospitalier de Polynésie française a été rebaptisé Jacques Chirac. La décision a été prise en conseil des ministres “en catimini” estime l'élue Tavini Éliane Tevahitua, qui voit dans ce choix du “néo-colonialisme”. Le ministre de la Santé Jacques Raynal estime que l'ancien président de la République “a beaucoup aidé la Polynésie et ce pendant des années”.
Vous savez quoi ! Le gouvernement a décidé lors du conseil des ministres du 16 décembre dernier de rebaptiser le CHPF “Hôpital Jacques Chirac”. Une décision étrangement passée sous silence dans le compte rendu diffusé le jour-même.
Vous savez quoi ! Le gouvernement a décidé lors du conseil des ministres du 16 décembre dernier de rebaptiser le CHPF “Hôpital Jacques Chirac”. Une décision étrangement passée sous silence dans le compte rendu diffusé le jour-même.
Un honneur pour la famille Chirac
L'élue Tavini et membre suppléante du conseil d'administration (CA) du CHPF, Éliane Tevahitua, l'a appris par courrier daté du même jour et émanant du président du CA du CHPF et ministre de la Santé.
Dans sa missive, Jacques Raynal explique que le conseil des ministres "a souhaité donner le nom de Jacques Chirac au Centre hospitalier de Polynésie française" comme "il avait été acté de le nommer à l'origine, lors de sa construction". Le ministre précise aussi que la famille de feu l’ancien chef d’État se dit "honorée de cette proposition".
La représentante Tavini, Éliane Tevahitua, a répondu à Jacques Raynal pour lui faire part de son "profond regret" et de sa "désapprobation". Dans son courrier, Éliane Tevahitua considère que "cette démarche néo-colonialiste" consiste "une nouvelle fois à promouvoir les hommes et les femmes de la puissance administratrice au détriment des Polynésiens autochtones"
Dans sa missive, Jacques Raynal explique que le conseil des ministres "a souhaité donner le nom de Jacques Chirac au Centre hospitalier de Polynésie française" comme "il avait été acté de le nommer à l'origine, lors de sa construction". Le ministre précise aussi que la famille de feu l’ancien chef d’État se dit "honorée de cette proposition".
La représentante Tavini, Éliane Tevahitua, a répondu à Jacques Raynal pour lui faire part de son "profond regret" et de sa "désapprobation". Dans son courrier, Éliane Tevahitua considère que "cette démarche néo-colonialiste" consiste "une nouvelle fois à promouvoir les hommes et les femmes de la puissance administratrice au détriment des Polynésiens autochtones"
Une aberration selon le Tavini
Contactée, l'élue explique que ce changement de nom a selon elle été pris "en catimini car le gouvernement ne l'a pas du tout annoncé. D'habitude, il y a une communication qui est transmise aux médias. Si je n'avais pas reçu ce courrier, je n'aurais pas été informée." Cela dit, elle l'a reçu…
Elle rappelle surtout que Jacques Chirac a été à l'initiative de la reprise des essais nucléaires au fenua en 1995 : "C'est une aberration de mettre le nom de quelqu'un qui était pour la reprise des essais. En plus, la particularité de notre pays, c'est le nombre très important des cancers qui pourraient être d'origine radio-induite et tous les frais sont pris en charge par la CPS donc par l'ensemble des Polynésiens".
L'élue bleu ciel explique qu'elle aurait préféré qu'on rende hommage à un Polynésien : "J'ai proposé le nom de Tiurai (célèbre guérisseur du XIXe siècle, ndlr), cela pourrait être aussi une femme médecin polynésienne. Mais pour moi, Tiurai c'était l'occasion de rappeler l'existence de ce monsieur, des thèses ont été écrites à son sujet et sur ce qu'il a fait, cela aurait été fantastique. Je trouve cela très dommage".
Contacté, le ministre de la Santé Jacques Raynal, explique que la place Jacques Chirac a été débaptisée et se nomme désormais "Tahua Tumarama" et confirme le nouveau nom du CHPF. "Il faut quand même se rappeler qu'il a beaucoup aidé la Polynésie et ce pendant des années. Il ne faut jamais oublier cela. Certes, parce qu'il était proche du président de l'époque, mais aussi parce qu'il aimait beaucoup la Polynésie. Il est le seul président qui a vraiment aimé la Polynésie. Il ne faut jamais oublier de remercier les gens, jamais". Jacques Raynal ajoute que l'Institut du cancer du fenua avance bien et qu'"il portera le nom d'une personnalité polynésienne et que cela aura beaucoup plus de portée. Son aura sera beaucoup plus importante puisqu'il aura vocation à rayonner dans la zone Pacifique".
Elle rappelle surtout que Jacques Chirac a été à l'initiative de la reprise des essais nucléaires au fenua en 1995 : "C'est une aberration de mettre le nom de quelqu'un qui était pour la reprise des essais. En plus, la particularité de notre pays, c'est le nombre très important des cancers qui pourraient être d'origine radio-induite et tous les frais sont pris en charge par la CPS donc par l'ensemble des Polynésiens".
L'élue bleu ciel explique qu'elle aurait préféré qu'on rende hommage à un Polynésien : "J'ai proposé le nom de Tiurai (célèbre guérisseur du XIXe siècle, ndlr), cela pourrait être aussi une femme médecin polynésienne. Mais pour moi, Tiurai c'était l'occasion de rappeler l'existence de ce monsieur, des thèses ont été écrites à son sujet et sur ce qu'il a fait, cela aurait été fantastique. Je trouve cela très dommage".
Contacté, le ministre de la Santé Jacques Raynal, explique que la place Jacques Chirac a été débaptisée et se nomme désormais "Tahua Tumarama" et confirme le nouveau nom du CHPF. "Il faut quand même se rappeler qu'il a beaucoup aidé la Polynésie et ce pendant des années. Il ne faut jamais oublier cela. Certes, parce qu'il était proche du président de l'époque, mais aussi parce qu'il aimait beaucoup la Polynésie. Il est le seul président qui a vraiment aimé la Polynésie. Il ne faut jamais oublier de remercier les gens, jamais". Jacques Raynal ajoute que l'Institut du cancer du fenua avance bien et qu'"il portera le nom d'une personnalité polynésienne et que cela aura beaucoup plus de portée. Son aura sera beaucoup plus importante puisqu'il aura vocation à rayonner dans la zone Pacifique".