Tahiti, le 23 décembre 2024 – D'accord sur le principe culturel, mais pas sur les modalités d'application du texte, c'est un avis hybride qui a été rendu ce lundi au Cesec sur le projet de loi du Pays visant à instaurer un jour férié le “dernier vendredi du mois de novembre” pour célébrer Matari'i en supprimant celui du 29 juin. Une démarche politique que ne cautionnent pas les syndicats de salariés qui veulent bien d'un jour férié en plus, mais pas en moins, redoutant les négociations à venir sur les conventions collectives.
Deux en un. Plutôt que de prononcer un avis “non qualifié” ou tout simplement défavorable au projet de loi du Pays présenté par le gouvernement pour modifier la liste des jours fériés dans le code du travail, les représentants du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) ont préféré couper la poire en deux. D'abord, ils sont unanimement favorables au “principe de consacrer la journée du 20 novembre pour la célébration de Matari'i – fête de l'abondance en tant qu'événement culturel majeur pour la Polynésie française”.
Marquer le coup pour valoriser et préserver les valeurs culturelles et traditionnelles, oui. Mais pas n'importe quand ni n'importe comment. La date du 20 novembre évoquée au départ par le gouvernement a cédé la place au “dernier vendredi du mois de novembre” dans ce projet de loi du Pays, ce que regrette le Cesec. Il s'inquiète de l'impact économique et logistique de ce choix sur les entreprises puisque le dernier vendredi du mois de novembre correspondant au “Black Friday”.
Une opération commerciale importante pour les acteurs économiques du Pays qui seront obligés de faire travailler leurs salariés ce jour-là, ce qui va engendrer un coût supplémentaire évidemment, sans parler du risque d'“absentéisme le samedi dans les secteurs actifs ce jour-là”. Le 20 novembre est la “date authentique de Matari'i selon le monde culturel”, plaident encore les conseillers du Cesec qui préfèrent donc une date fixe. En revanche, est-il réellement nécessaire d'en faire un jour férié, chômé et payé ? Pas nécessairement, disent-ils, estimant qu'une journée commémorative suffirait amplement, du moins dans un premier temps.
Un choix "politique" pour une date "authentique"
C'est pourquoi ils ont donc émis cette fois-ci un avis défavorable à l'instauration “d'un jour férié chômé le dernier jour du mois de novembre”. D'autant que ce nouveau jour férié viendrait se substituer à celui du 29 juin qui serait supprimé. “C'est une décision politique, voilà. La question, c'est pourquoi ils n'ont pas choisi un autre jour ? Le 14 juillet par exemple, ou l'arrivée de l'Évangile”, a ironisé Christophe Plée (CPME) qui estime néanmoins “qu'il y a suffisamment de jours fériés dans l'année, et surtout des fériés chômés et payés”.
Le son de cloche est légèrement différent du côté des syndicats de salariés qui dénoncent une démarche "politique". Et s'ils sont également d'accord sur une “date fixe”, Lucie Tifenat (Otahi) et Patrick Galenon (CTSP-FO) ne seraient pas contre un jour férié de plus. Mais hors de question d'enlever le 29 juin comme jour férié chômé puisqu’il est déjà prévu dans de nombreuses conventions collectives. Et c'est bien ce qui pose souci.
Pour Christophe Plée, le délai est trop serré pour que ce texte soit appliqué dès l'année prochaine et le Cesec recommande d'ailleurs la mise en place d'un “calendrier de transition”. Lucie Tiffenat et Patrick Galenon vont plus loin, estimant que ce texte vient mettre “dos à dos” les organisations syndicales de salariés face à celles du patronat puisqu'il va falloir renégocier ces conventions collectives. Une occasion que les patrons ne manqueront pas de saisir, selon Lucie Tiffenat, pour “vider les conventions de tous les jours fériés qui y sont”. “Nous ne voulons pas nous affronter avec les patrons de crainte que les conventions ne soient dénoncées”, abonde Patrick Galenon qui propose donc au gouvernement de faire du 20 novembre un jour férié et chômé... comme le 29 juin qui serait conservé. Le beurre et l’argent du beurre, en somme.
Deux en un. Plutôt que de prononcer un avis “non qualifié” ou tout simplement défavorable au projet de loi du Pays présenté par le gouvernement pour modifier la liste des jours fériés dans le code du travail, les représentants du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) ont préféré couper la poire en deux. D'abord, ils sont unanimement favorables au “principe de consacrer la journée du 20 novembre pour la célébration de Matari'i – fête de l'abondance en tant qu'événement culturel majeur pour la Polynésie française”.
Marquer le coup pour valoriser et préserver les valeurs culturelles et traditionnelles, oui. Mais pas n'importe quand ni n'importe comment. La date du 20 novembre évoquée au départ par le gouvernement a cédé la place au “dernier vendredi du mois de novembre” dans ce projet de loi du Pays, ce que regrette le Cesec. Il s'inquiète de l'impact économique et logistique de ce choix sur les entreprises puisque le dernier vendredi du mois de novembre correspondant au “Black Friday”.
Une opération commerciale importante pour les acteurs économiques du Pays qui seront obligés de faire travailler leurs salariés ce jour-là, ce qui va engendrer un coût supplémentaire évidemment, sans parler du risque d'“absentéisme le samedi dans les secteurs actifs ce jour-là”. Le 20 novembre est la “date authentique de Matari'i selon le monde culturel”, plaident encore les conseillers du Cesec qui préfèrent donc une date fixe. En revanche, est-il réellement nécessaire d'en faire un jour férié, chômé et payé ? Pas nécessairement, disent-ils, estimant qu'une journée commémorative suffirait amplement, du moins dans un premier temps.
Un choix "politique" pour une date "authentique"
C'est pourquoi ils ont donc émis cette fois-ci un avis défavorable à l'instauration “d'un jour férié chômé le dernier jour du mois de novembre”. D'autant que ce nouveau jour férié viendrait se substituer à celui du 29 juin qui serait supprimé. “C'est une décision politique, voilà. La question, c'est pourquoi ils n'ont pas choisi un autre jour ? Le 14 juillet par exemple, ou l'arrivée de l'Évangile”, a ironisé Christophe Plée (CPME) qui estime néanmoins “qu'il y a suffisamment de jours fériés dans l'année, et surtout des fériés chômés et payés”.
Le son de cloche est légèrement différent du côté des syndicats de salariés qui dénoncent une démarche "politique". Et s'ils sont également d'accord sur une “date fixe”, Lucie Tifenat (Otahi) et Patrick Galenon (CTSP-FO) ne seraient pas contre un jour férié de plus. Mais hors de question d'enlever le 29 juin comme jour férié chômé puisqu’il est déjà prévu dans de nombreuses conventions collectives. Et c'est bien ce qui pose souci.
Pour Christophe Plée, le délai est trop serré pour que ce texte soit appliqué dès l'année prochaine et le Cesec recommande d'ailleurs la mise en place d'un “calendrier de transition”. Lucie Tiffenat et Patrick Galenon vont plus loin, estimant que ce texte vient mettre “dos à dos” les organisations syndicales de salariés face à celles du patronat puisqu'il va falloir renégocier ces conventions collectives. Une occasion que les patrons ne manqueront pas de saisir, selon Lucie Tiffenat, pour “vider les conventions de tous les jours fériés qui y sont”. “Nous ne voulons pas nous affronter avec les patrons de crainte que les conventions ne soient dénoncées”, abonde Patrick Galenon qui propose donc au gouvernement de faire du 20 novembre un jour férié et chômé... comme le 29 juin qui serait conservé. Le beurre et l’argent du beurre, en somme.