Laurent Blanc: "Ne pas se rappeler juin, place à l'avenir"

CLAIREFONTAINE, 30 août 2010 (AFP) - "Ne pas se rappeler juin, place à l'avenir", voilà le mot d'ordre de Laurent Blanc, qui veut tourner la page du fiasco au Mondial-2010 en juin pour bien démarrer les qualifications à l'Euro-2012, dès vendredi, face au Belarus


Détendu, plaisantant avec un photographe le mitraillant au premier rang, Blanc a laissé la langue de bois au vestiaire. A la question +Est-ce que la France a encore des grands joueurs?+, le sélectionneur nuance sérieusement: "Il y a des bons joueurs".

Q: Avez-vous eu un discours particulier pour les joueurs qui étaient en Afrique du Sud?

R: "Non, on joue contre le Belarus, la meilleure façon de se préparer n'est pas de se rappeler juin, les joueurs qui y étaient savent ce qu'ils ont fait, ce qu'ils auraient dû faire. Place à l'avenir, c'est le début des éliminatoires".

Q: Avoir préparé des grands matches ici à Clairefontaine en tant que joueur, ça vous sert?

R: "Inconsciemment, je m'en sers. Mais quand on prépare un match, il faut le gagner si on veut qu'on vous laisse vous tranquille".

Q: Au stade de France, quel accueil attendez-vous?

R: "Je ne sais pas quel accueil nous sera réservé. J'espère que quel que soit l'accueil, il sera positif. Ce que je sais, c'est qu'il y aura pas mal de monde. Si les gens viennent vendredi soir, ils viennent pour voir du bon football et, si c'est le cas, pour nous encourager".

Q: Vous comprendriez des réactions hostiles après l'Afrique du Sud?

R: "S'ils veulent se défouler, je leur conseille d'aller autre part. Il y a des choses à critiquer, mais même si il y a des signes de protestation, j'espère que, durant le match, on arrivera à faire que le public sera derrière nous".

Q: Vous auriez préféré débuter à l'extérieur?

R: "Tout ça est lié à ce qui s'est passé en Afrique du Sud. Le tirage a été fait depuis longtemps: débuter à la maison, c'est plutôt favorable. Il est vrai que, bon, jouer à domicile en ce moment... On va voir, il faut que ça devienne favorable à l'équipe de France".

Q: La France est 21e au classement Fifa: c'est son niveau réel?

R: "La réalité, elle est là. C'est 21e: j'ai demandé de l'humilité à tout le monde, à vous aussi la presse, car je l'entends encore aujourd'hui +On a deux matches faciles à jouer contre le Belarus et la Bosnie+: la réalité me semble encore difficile".

Q: Est-ce que la France a encore des grands joueurs?

R: "Il y a des bons joueurs. Toutes les équipes nationales n'ont pas que des grands joueurs. Le plus important, c'est d'avoir une bonne équipe. Si dans cette équipe émerge un ou deux grands joueurs, ça fait la différence. En 1998, on avait des bons joueurs et un grand joueur, et l'état d'esprit était irréprochable".

Q: A ce propos, ce grand joueur, Zidane, vient mercredi à Clairefontaine: Il vient faire un discours?

R: "Zizou, je ne l'ai pas fait venir pour mener un discours, ce n'est pas son domaine privilégié, lui c'est le terrain, le ballon, il est plus à l'aise avec nous, pas devant les micros. Il a des messages à émettre, pour que l'équipe nationale devienne un élément important dans la carrière des joueurs".

Q: Les Mondialistes que vous avez vus ce matin vous ont paru marqués?

R: "Pour avoir envoyé beaucoup d'entraîneurs superviser des matches, rencontrer les joueurs, il y a une différence: pour les joueurs qui jouent à l'étranger, l'Afrique du Sud, c'est fini. Vous croyez qu'en Angleterre ils en parlent? Non. C'est différent avec les joueurs français: la presse française en parle beaucoup. Les autres, ils ont eu plus le temps d'évacuer ça. Parmi les mondialistes que j'ai convoqué, il y en a beaucoup qui évoluent à l'étranger. Ceci explique cela."

pgr/nm

Rédigé par AFP le Lundi 30 Aout 2010 à 05:29 | Lu 322 fois