Valentine CHAPUIS / AFP
Pamiers, France | AFP | mardi 23/01/2024 - Les agriculteurs continuent d'exprimer leur colère mardi dans toute la France, au cours d'une mobilisation endeuillée par le décès d'une éleveuse en Ariège, percutée par une voiture sur un barrage.
C'est "un drame qui nous bouleverse tous", a affirmé le président de la République sur X, demandant au gouvernement de Gabriel Attal d'apporter "des solutions concrètes aux difficultés" de la profession.
Une éleveuse de vaches d'une trentaine d'années est décédée au petit matin à Pamiers juste après avoir été percutée par une voiture sur un barrage d'agriculteurs, sur une section de la RN20 Toulouse-Andorre, fermée à la circulation.
Son conjoint de 40 ans, "grièvement" blessé, et leur fille adolescente "dans un état critique", sont toujours hospitalisés, selon le parquet de Foix.
Les trois occupants de la voiture (un homme et deux femmes de nationalité arménienne, selon le préfet d'Ariège) ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte pour homicide involontaire aggravé et blessures aggravées, selon le parquet.
Ils étaient sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), après avoir été déboutés de leur demande d'asile, selon une source proche de l'enquête à l'AFP.
"Les faits en cause ne paraissent pas revêtir un caractère intentionnel", a souligné le parquet de Foix, pointant le manque de visibilité sur les lieux.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau est attendu sur place en fin d'après-midi.
"Dans le moment particulier que vit l'agriculture, ce genre de drame est difficile à vivre", a déclaré le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Arnaud Rousseau, sur RMC.
Nouveaux blocages
Au lendemain d'une réunion apparemment infructueuse avec le gouvernement, la mobilisation continue avec plusieurs blocages.
Dans la Somme, selon la préfecture, 55 tracteurs, 32 véhicules légers et environ 110 personnes ont organisé un barrage filtrant à hauteur du péage Jules Verne, sur l’A29, près d’Amiens, depuis 14h30.
Un tronçon de l'A16 à hauteur de Beauvais (Oise) est coupé à la circulation par des dizaines de tracteurs, selon des journalistes de l'AFP sur place.
"Il y a beaucoup de gens qui n'ont rien à perdre donc la sortie sera d'autant plus difficile", a jugé Luc Smessaert, président de la FDSEA dans l'Oise.
Dans le reste du pays, les perturbations ont commencé parfois très tôt dans la matinée: vers 4H00, une trentaine de tracteurs ont bloqué la circulation sur l'A7 dans les deux sens, entre Lyon et Valence.
"On est parti pour la journée, pour la nuit... tant que des mesures concrètes ne sont pas annoncées", a déclaré à l'AFP Thierry Sénéclauze, agriculteur, dénonçant "les normes toxiques et bolchéviques".
Dans le Sud-Ouest, les barrages de l'A64 à hauteur de Carbonne (Haute-Garonne) et près de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) restaient en place et d'importantes perturbations étaient signalées sur les axes A61, A62 et A20.
Deux blocages sont apparus sur l'A64 à Pau et l'A63 à hauteur de Bayonne mais l'accès à l'Espagne depuis l'A64 restait cependant ouvert, selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
Tracteurs dans Agen
A Agen, des dizaines de tracteurs bloquent l'A62. Massés devant la préfecture, les agriculteurs ont déversé du lisier mélangé à des carcasses de vaches, de la paille et des pneus. "On a demandé à ce que le Premier ministre fasse des annonces d'ici ce soir", a déclaré Karine Duc, coprésidente de la Coordination Rurale dans le Lot-et-Garonne, après avoir été reçue par le préfet.
"S'ils ne veulent pas un autre mort sur la conscience, ils n'ont qu'à avancer leurs annonces, pour le respect de cette personne décédée, de nous tous, de la profession", a-t-elle dit.
En Dordogne, la circulation est perturbée à plusieurs endroits, dont un accès à l'A89, selon la préfecture. Des manifestations sont attendues à Limoges et Poitiers.
Après avoir reçu la FNSEA, M. Attal doit recevoir mardi soir la Coordination rurale et mercredi matin la Confédération paysanne, 2e et 3e syndicats agricoles français.
La présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floch, a jugé "catastrophique" que le Premier ministre n'ait encore fait aucune annonce d'urgence.
Premier syndicat agricole français, la FNSEA, a remporté ces dernières années de nombreux arbitrages auprès du gouvernement, comme sur les taxes sur l'eau ou les pesticides, mais les agriculteurs se plaignent de crouler sous les normes et de ne pas gagner assez bien leur vie.
Parmi les multiples revendications entendues: des simplifications administratives, pas de nouvelle interdiction de pesticides, arrêter d'augmenter le prix du gazole ou encore la pleine application de la loi censée obliger les industriels et les grandes surfaces à mieux payer les produits agricoles.
Le gouvernement craint un embrasement. Des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne ou l'Allemagne, les agriculteurs multiplient les actions contre les hausses des taxes et le "Pacte vert" européen.
Mardi, les ministres européens du secteur agricole se réunissent à Bruxelles.
C'est "un drame qui nous bouleverse tous", a affirmé le président de la République sur X, demandant au gouvernement de Gabriel Attal d'apporter "des solutions concrètes aux difficultés" de la profession.
Une éleveuse de vaches d'une trentaine d'années est décédée au petit matin à Pamiers juste après avoir été percutée par une voiture sur un barrage d'agriculteurs, sur une section de la RN20 Toulouse-Andorre, fermée à la circulation.
Son conjoint de 40 ans, "grièvement" blessé, et leur fille adolescente "dans un état critique", sont toujours hospitalisés, selon le parquet de Foix.
Les trois occupants de la voiture (un homme et deux femmes de nationalité arménienne, selon le préfet d'Ariège) ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte pour homicide involontaire aggravé et blessures aggravées, selon le parquet.
Ils étaient sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), après avoir été déboutés de leur demande d'asile, selon une source proche de l'enquête à l'AFP.
"Les faits en cause ne paraissent pas revêtir un caractère intentionnel", a souligné le parquet de Foix, pointant le manque de visibilité sur les lieux.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau est attendu sur place en fin d'après-midi.
"Dans le moment particulier que vit l'agriculture, ce genre de drame est difficile à vivre", a déclaré le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Arnaud Rousseau, sur RMC.
Nouveaux blocages
Au lendemain d'une réunion apparemment infructueuse avec le gouvernement, la mobilisation continue avec plusieurs blocages.
Dans la Somme, selon la préfecture, 55 tracteurs, 32 véhicules légers et environ 110 personnes ont organisé un barrage filtrant à hauteur du péage Jules Verne, sur l’A29, près d’Amiens, depuis 14h30.
Un tronçon de l'A16 à hauteur de Beauvais (Oise) est coupé à la circulation par des dizaines de tracteurs, selon des journalistes de l'AFP sur place.
"Il y a beaucoup de gens qui n'ont rien à perdre donc la sortie sera d'autant plus difficile", a jugé Luc Smessaert, président de la FDSEA dans l'Oise.
Dans le reste du pays, les perturbations ont commencé parfois très tôt dans la matinée: vers 4H00, une trentaine de tracteurs ont bloqué la circulation sur l'A7 dans les deux sens, entre Lyon et Valence.
"On est parti pour la journée, pour la nuit... tant que des mesures concrètes ne sont pas annoncées", a déclaré à l'AFP Thierry Sénéclauze, agriculteur, dénonçant "les normes toxiques et bolchéviques".
Dans le Sud-Ouest, les barrages de l'A64 à hauteur de Carbonne (Haute-Garonne) et près de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) restaient en place et d'importantes perturbations étaient signalées sur les axes A61, A62 et A20.
Deux blocages sont apparus sur l'A64 à Pau et l'A63 à hauteur de Bayonne mais l'accès à l'Espagne depuis l'A64 restait cependant ouvert, selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
Tracteurs dans Agen
A Agen, des dizaines de tracteurs bloquent l'A62. Massés devant la préfecture, les agriculteurs ont déversé du lisier mélangé à des carcasses de vaches, de la paille et des pneus. "On a demandé à ce que le Premier ministre fasse des annonces d'ici ce soir", a déclaré Karine Duc, coprésidente de la Coordination Rurale dans le Lot-et-Garonne, après avoir été reçue par le préfet.
"S'ils ne veulent pas un autre mort sur la conscience, ils n'ont qu'à avancer leurs annonces, pour le respect de cette personne décédée, de nous tous, de la profession", a-t-elle dit.
En Dordogne, la circulation est perturbée à plusieurs endroits, dont un accès à l'A89, selon la préfecture. Des manifestations sont attendues à Limoges et Poitiers.
Après avoir reçu la FNSEA, M. Attal doit recevoir mardi soir la Coordination rurale et mercredi matin la Confédération paysanne, 2e et 3e syndicats agricoles français.
La présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floch, a jugé "catastrophique" que le Premier ministre n'ait encore fait aucune annonce d'urgence.
Premier syndicat agricole français, la FNSEA, a remporté ces dernières années de nombreux arbitrages auprès du gouvernement, comme sur les taxes sur l'eau ou les pesticides, mais les agriculteurs se plaignent de crouler sous les normes et de ne pas gagner assez bien leur vie.
Parmi les multiples revendications entendues: des simplifications administratives, pas de nouvelle interdiction de pesticides, arrêter d'augmenter le prix du gazole ou encore la pleine application de la loi censée obliger les industriels et les grandes surfaces à mieux payer les produits agricoles.
Le gouvernement craint un embrasement. Des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne ou l'Allemagne, les agriculteurs multiplient les actions contre les hausses des taxes et le "Pacte vert" européen.
Mardi, les ministres européens du secteur agricole se réunissent à Bruxelles.