La voile, l'avenir du transport maritime ?


Teiva Véronique, entrepreneur, veut remettre la navigation traditionnelle au goût du jour.
PAPEETE, le 17 octobre 2019 - La startup Moana Explorer veut remettre la navigation à voile traditionnelle au goût du jour, dans l'espoir qu'un jour le transport de passagers et de marchandises entre nos îles pourrait devenir totalement indépendante des énergies fossiles.

Teiva Véronique est le gérant de Moana Explorern, de l'École de pirogue à voile, et le cofondateur de l'Atelier 17 Sud Composites. Cet entrepreneur animait ce jeudi après-midi une conférence au Digital Festival sur l'avenir de la navigation traditionnelle...

"La pirogue qui est derrière moi est la première que nous sortons de l'atelier, elle est fabriquée avec les dernières techniques des matériaux composites, donc avec moins d'impact sur l'environnement, une durée de vie de 30 ans au lieu de 10-15 ans, plus légère... Nous allons en sortir 10 comme celle-là d'ici fin novembre. Cinq seront dédiées à l'école de pirogue à voile, cinq autres pour les explorations découvertes de Moana Explorer à travers toutes les îles de la Société."

La vision de cette start-up, c'est "mettre la technologie au service du traditionnel. Grâce aux innovations comme les matériaux composites, la communication sur internet pour contacter les clients, les moyens informatiques, tout ça permet de reconnecter les gens avec la tradition, la culture, la navigation."

Mais la vision de cette startup va bien plus loin. "Nous avons une énergie naturelle et très efficace, c'est le vent. On l'utilise pour de la voile sportive, pour les formations... Mais pour le transport maritime on l'utilise très peu. On va sortir de l'ère pétrolière, donc on pense que nous allons nous reconnecter à l'éolien. Moana Explorer est le premier outil que nous mettons en place pour transmettre notre démarche de protection de l'environnement et de reconnexion à la culture. Il est possible de revenir à l'âge des grands explorateurs polynésiens et d'avoir d'immenses pirogues océaniques pour le transport de personnes et de marchandises. Ce qu'il faut c'est investir dans des machines, dans des procédés et de ne pas avoir peur de tenter de coup. Ça se fait déjà dans des grands pays, ici le challenge c'est de les fabriquer localement sans devoir importer ces pirogues. C'est dans nos plans, c'est un projet pour les cinq à dix ans. Il S'il y a une volonté politique, ça avancera plus vite, mais même sans cette volonté, nous sommes des startupper qui voulons que les choses s'améliorent, donc on va aussi avancer sur des initiatives privées !"


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 17 Octobre 2019 à 17:41 | Lu 7916 fois