La victime était passée à deux doigts de la mort


Quatre dossiers de comparutions immédiates étaient au menu du tribunal ce jeudi, dont celui de cette très violente agression conjugale le 16 juin dernier à Pirae.
PAPEETE, le 27 juillet 2017 - Le procès en comparution immédiate du sexagénaire qui avait très grièvement blessée au couteau sa femme de 28 ans, le 16 juin dernier quartier Hamuta à Pirae, parce qu'elle le quittait, a une nouvelle fois été renvoyé.


Le prévenu, qui devait être jugé en comparution immédiate le 19 juin dernier, avait déjà obtenu le report de son procès le temps que son expertise psychiatrique soit réalisée. Le sexagénaire devait donc être jugé ce jeudi mais deux coups de théâtre des avocats ont provoqué un nouveau renvoi de l'affaire, au 10 août prochain. L'avocate des victimes, l'ex-concubine du prévenu et sa belle-sœur, a d'abord soulevé l'incompétence du tribunal correctionnel.

Pour Me Eftimie-Spitz, le compagnon éconduit par sa victime avait l'intention de la tuer, rendant le dossier passible de la cour d'assises : "Ce n'est pas une petite dispute conjugale, l'expertise médicale de ma cliente parle d'une blessure d'une très grande gravité qui aurait entraîné une mort rapide si elle n'avait pas été prise en charge rapidement par les chirurgiens. Blessée au thorax, elle a perdu 3 litres de sang". Si le tribunal correctionnel a joint cet incident au fond, il a en revanche été contraint de renvoyer l'affaire au mois d'août le temps de faire procéder à la citation de deux témoins de moralité convoqués à l'audience par Me Quinquis, l'avocat du tane de 65 ans.

L'ex-femme et un enfant du prévenu seront donc entendus pour contrer les arguments de la défense évoquant un homme connu pour sa violence envers les femmes. "C'est une affirmation tronquée vue sous le prisme de la partie civile, il n'est pas violent, il a pété un câble à l'annonce de la rupture de sa jeune compagne", s'est défendu le bâtonnier.

Toujours choquées

Le sexagénaire s'était violemment disputé avec sa jeune victime lors de cette rupture le 16 juin dernier, dans une maison du quartier Hanuta à Pirae. La lame de son couteau lui avait perforé le thorax. Il ressort de l'enquête qu'il avait également tenté de l'étrangler, renforçant le sentiment chez les victimes qu'il voulait tuer. Une belle-sœur qui s'était interposée avait elle aussi été blessée au couteau, plus légèrement. L'homme a depuis été placé en détention provisoire.

Trois semaines après les faits, les victimes, choquées, sont toujours dans un état de stress important après cette agression qu'elles n'ont pas venir selon leur avocate : "Cinq minutes avant les coups de couteau, il leur avait dit qu'il ne leur ferait aucun mal. Il est parti à sa voiture et il est revenu avec un couteau". Les graves blessures infligées à l'ex-compagne lui ont valu 21 jours d'incapacité totale de travail, outre le choc psychologique extrême d'être passée à deux doigts de la mort. L'affaire sera donc évoquée le 10 août.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 27 Juillet 2017 à 17:53 | Lu 5636 fois