La tolérance pour récupérer ses colis à Motu Uta va disparaitre


L'accès au Terminal de commerce international, normalement restreint, est aujourd'hui possible pour les particuliers ayant des colis à récupérer. Une tolérance qui va disparaitre au 1er juillet 2016.
PAPEETE, le 22 janvier 2015 - Jusqu'à présent, les particuliers qui ont reçu un petit colis par bateau peuvent aller le récupérer facilement, directement au terminal de commerce international du Port, à Motu Uta. Mais la simplicité provoque de grosses failles de sécurité, qui seront colmatée dans les mois à venir.

Avis aux particuliers et entreprises qui ont l'habitude d'aller chercher eux-mêmes à Motu Uta les petits colis reçus par les bateaux internationaux. À compter du 1er mars, l'accès au terminal de commerce international (TCI) sera restreint à deux plages horaires : de 10h à 11h, puis de 12h30 à 13h30.

Et à partir du 1er juillet 2016, l'accès à la zone sous douanes sera tout simplement fermé aux particuliers, qui seront obligés de passer par un transitaire ou un transporteur pour récupérer leur bien. Un coût en plus, qui devrait faire grincer des dents…

NORMES DE SÉCURITÉ INTERNATIONALES

La justification officielle est un arrêté du haut-commissariat de juin 2015, visant à mettre en application les normes ISPS (pour "International Ship and Port Facility Security") en Polynésie. Actuellement les particuliers reçoivent très facilement des autorisations provisoires leur permettant d'entrer quelques minutes dans le terminal de commerce pour récupérer leur colis, alors même que la zone est censée être d'accès restreint. Mais les nouvelles normes internationales, contrôlées par des inspecteurs, doivent assurer que les zones à accès limité soient respectées. Le haut-commissariat a donc décidé de renforcer la sécurité TCI, les épis du quai des paquebots, les mouillages forains de Raiatea ainsi que les installations pétrolières et gazières de Motu Uta et Fare Ute.

L'autre justification invoquée par le Port Autonome est que la situation, selon un document diffusé par la direction du Port, est "très risquée, aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels du secteur (coactivité avec les engins de manutention, aucune connaissance de la zone par les particuliers, etc.)."

Cette décision vient compléter les autres mesures prises pour sécuriser les zones portuaires, comme la fermeture du pont de Motu Uta après 20h et les week-ends, décidée en octobre 2014. Un renforcement de la sécurité qui n'est pas du goût du grand public. La fermeture de la zone industrielle a touché groupes de danses, de percussions locales ou fêtards qui ont perdu un lieu idéal pour faire du bruit sans déranger le voisinage. Cette nouvelle mesure va cette fois attaquer les petits importateurs directement au porte-monnaie, et devrait être tout aussi impopulaire. Le prix de la sécurité…

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 22 Janvier 2016 à 12:52 | Lu 6569 fois