Kazuhiro NOGI / AFP
Tokyo, Japon | AFP | jeudi 25/10/2023 - Grâce à la caméra d'un drone, une survivante est repérée dans les décombres. Un petit robot sur chenilles lui apporte de l'eau en attendant que des secouristes munis d'exosquelettes dégagent un accès pour l'évacuer sur un brancard autonome.
Cette scène est encore de la science-fiction, mais peut-être plus pour très longtemps. Elle est jouée au salon "Japan Mobility Show" à Tokyo, qui ouvrira samedi ses portes au public, en cherchant cette année à brasser plus large que le secteur automobile.
Une zone du salon est ainsi consacrée aux nouvelles technologies au service de la gestion des catastrophes naturelles - un sujet crucial au Japon, où les séismes, tsunamis, inondations et glissements de terrain sont fréquents.
Pour éviter d'aborder le sujet de façon anxiogène, le désastre de la simulation au salon est causé par... Godzilla, le célèbre lézard géant, star d'innombrables films catastrophe nippons depuis les années 1950.
A cause du déclin démographique extrême de l'archipel, dont près de 30% de la population japonaise est âgée de 65 ans et plus, "il y a de moins en moins de personnes disponibles pour accomplir des tâches dangereuses" ou difficiles, souligne par ailleurs Tomoyuki Izu, patron et fondateur d'Attraclab, une start-up locale spécialisée dans les technologies de mobilité autonome.
"Mon projet est d'aider ces personnes, comme les pompiers, avec mes machines", ajoute M. Izu, interrogé par l'AFP.
Un domaine pas encore mûr
Attraclab a notamment co-développé le petit robot-livreur se faufilant dans les décombres en carton-pâte de la scène jouée au Japan Mobility Show, et a conçu un brancard autonome monté sur roues ou chenilles, contrôlable à distance par un humain selon les besoins.
M. Izu regrette que pour l'instant les autorités japonaises "privilégient les équipements classiques" pour les secours. Et si les Japonais aiment les robots humanoïdes, popularisés par la culture populaire du pays (mangas, dessins animés), ils sont beaucoup plus frileux par rapport aux véhicules autonomes, estime-t-il.
Mais cet entrepreneur de 61 ans "croit" qu'un marché existera à l'avenir pour des systèmes autonomes comme ceux d'Attraclab pour aider les pompiers.
Depuis 2016, le groupe nippon Kawasaki Heavy Industries (KHI) développe quant à lui Kaleido, un robuste robot humanoïde capable de soulever et déplacer délicatement des blessés ou patients.
"Un jour ce robot pourra sauver des vies, aller dans des zones dangereuses" à la place des humains, assure à l'AFP Itsuki Goda, un responsable de la communication de la division robotique de KHI.
Mais "il faudra encore plusieurs années de développement pour l'utiliser en vie réelle, où les conditions sont sans cesse différentes, ce qui nécessite plus de capacités de scanning (repérage de l'environnement, NDLR) et d'intelligence artificielle", admet-t-il.
La capacité de charge de Kaleido - 60 kg actuellement - sera très prochainement augmentée avec un nouveau prototype, promet M. Goda. Mais pour séduire des clients il faudra aussi réduire son coût, pour l'instant "peut-être dix fois supérieur à celui d'un humain", évalue-t-il.
Une dynamique après Fukushima
Depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, un autre segment de niche a en revanche explosé au Japon: les robots-déblayeurs et nettoyeurs pour des zones sinistrées difficiles d'accès ou dangereuses, comme les centrales nucléaires.
Au Japan Mobility Show, la firme d'ingénierie nippone Sugino Machine expose ainsi un bras robotique petit mais puissant, très mobile sur ses chenilles et conçu dans le cadre de travaux nationaux de recherche liés au colossal chantier de démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, ravagée par le terrible tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.
Ce robot "peut être utilisé pour établir une estimation préliminaire des dégâts, pour retirer des débris ou des objets trop lourds pour les humains", explique à l'AFP Akira Inujima, un responsable de Sugino Machine.
Divers outils peuvent être greffés sur son bras, comme des capteurs d'image, de température ou de radioactivité, ou une lance à eau haute pression pour découper des matériaux ou nettoyer une zone, ajoute M. Inujima.
"Après Fukushima, nous avons pu poursuivre les développements technologiques parce qu'il y a sans cesse des projets" soutenus par l'Etat dans ce domaine. "C'est important de continuer ce travail et de garder cette dynamique", plaide-t-il.
Cette scène est encore de la science-fiction, mais peut-être plus pour très longtemps. Elle est jouée au salon "Japan Mobility Show" à Tokyo, qui ouvrira samedi ses portes au public, en cherchant cette année à brasser plus large que le secteur automobile.
Une zone du salon est ainsi consacrée aux nouvelles technologies au service de la gestion des catastrophes naturelles - un sujet crucial au Japon, où les séismes, tsunamis, inondations et glissements de terrain sont fréquents.
Pour éviter d'aborder le sujet de façon anxiogène, le désastre de la simulation au salon est causé par... Godzilla, le célèbre lézard géant, star d'innombrables films catastrophe nippons depuis les années 1950.
A cause du déclin démographique extrême de l'archipel, dont près de 30% de la population japonaise est âgée de 65 ans et plus, "il y a de moins en moins de personnes disponibles pour accomplir des tâches dangereuses" ou difficiles, souligne par ailleurs Tomoyuki Izu, patron et fondateur d'Attraclab, une start-up locale spécialisée dans les technologies de mobilité autonome.
"Mon projet est d'aider ces personnes, comme les pompiers, avec mes machines", ajoute M. Izu, interrogé par l'AFP.
Un domaine pas encore mûr
Attraclab a notamment co-développé le petit robot-livreur se faufilant dans les décombres en carton-pâte de la scène jouée au Japan Mobility Show, et a conçu un brancard autonome monté sur roues ou chenilles, contrôlable à distance par un humain selon les besoins.
M. Izu regrette que pour l'instant les autorités japonaises "privilégient les équipements classiques" pour les secours. Et si les Japonais aiment les robots humanoïdes, popularisés par la culture populaire du pays (mangas, dessins animés), ils sont beaucoup plus frileux par rapport aux véhicules autonomes, estime-t-il.
Mais cet entrepreneur de 61 ans "croit" qu'un marché existera à l'avenir pour des systèmes autonomes comme ceux d'Attraclab pour aider les pompiers.
Depuis 2016, le groupe nippon Kawasaki Heavy Industries (KHI) développe quant à lui Kaleido, un robuste robot humanoïde capable de soulever et déplacer délicatement des blessés ou patients.
"Un jour ce robot pourra sauver des vies, aller dans des zones dangereuses" à la place des humains, assure à l'AFP Itsuki Goda, un responsable de la communication de la division robotique de KHI.
Mais "il faudra encore plusieurs années de développement pour l'utiliser en vie réelle, où les conditions sont sans cesse différentes, ce qui nécessite plus de capacités de scanning (repérage de l'environnement, NDLR) et d'intelligence artificielle", admet-t-il.
La capacité de charge de Kaleido - 60 kg actuellement - sera très prochainement augmentée avec un nouveau prototype, promet M. Goda. Mais pour séduire des clients il faudra aussi réduire son coût, pour l'instant "peut-être dix fois supérieur à celui d'un humain", évalue-t-il.
Une dynamique après Fukushima
Depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, un autre segment de niche a en revanche explosé au Japon: les robots-déblayeurs et nettoyeurs pour des zones sinistrées difficiles d'accès ou dangereuses, comme les centrales nucléaires.
Au Japan Mobility Show, la firme d'ingénierie nippone Sugino Machine expose ainsi un bras robotique petit mais puissant, très mobile sur ses chenilles et conçu dans le cadre de travaux nationaux de recherche liés au colossal chantier de démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, ravagée par le terrible tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.
Ce robot "peut être utilisé pour établir une estimation préliminaire des dégâts, pour retirer des débris ou des objets trop lourds pour les humains", explique à l'AFP Akira Inujima, un responsable de Sugino Machine.
Divers outils peuvent être greffés sur son bras, comme des capteurs d'image, de température ou de radioactivité, ou une lance à eau haute pression pour découper des matériaux ou nettoyer une zone, ajoute M. Inujima.
"Après Fukushima, nous avons pu poursuivre les développements technologiques parce qu'il y a sans cesse des projets" soutenus par l'Etat dans ce domaine. "C'est important de continuer ce travail et de garder cette dynamique", plaide-t-il.