Tahiti le 28 mars 2023 – Après quatre ans au poste de secrétaire générale du Tavini huiraatira, Vannina Crolas a posé sa démission la semaine dernière à la suite des évènements politiques houleux qui ont récemment émaillé la vie du parti. Le leader indépendantiste Oscar Temaru n’a pas acté cette démission pour l'heure.
Secrétaire générale du Tavini huiraatira depuis 2019, Vannina Crolas a rencontré le président du parti bleu ciel Oscar Temaru la semaine dernière pour lui remettre sa démission en main propre. Le président du Tavini huiraatira n’a pour l'heure pas encore acté sa démission et il a demandé à l’intéressée de "prendre son temps et de réfléchir encore". Selon plusieurs cadres du parti indépendantiste, Vannina Crolas "ne veut pas être le bouc-émissaire" du mécontentement qui monte au sein du parti bleu ciel.
Malgré les nombreuses tentatives du Tavini pour apaiser les tensions lors du congrès ou lors de la conférence de presse de lundi matin, ces dernières semaines ont en effet été éprouvantes pour de nombreux cadres et militants du Tavini, depuis l’annonce de la candidature de Moetai Brotherson à la présidence du Pays, en passant par les mécontentements sur la constitution de la liste pour les territoriales, jusqu'à l’éviction d’Eliane Tevahitua de la place de deuxième de liste sur la section 3 après le congrès pour placer la fille de l'ex-élu Vito Maamaatuaiahutapu.
"Il fallait s’y attendre." "Ce n’est pas étonnant avec tout ce qui se passe au sein du parti", confiaient ces derniers jours plusieurs membres du Tavini à propos de la démission de Vannina Crolas. Réputée "droite dans ses bottes", "femme de principes" ou encore "très à cheval sur les statuts du parti", la secrétaire générale s'est visiblement retrouvée au cœur du mercato politique qui a animé le Tavini ces dernières semaines.
Secrétaire générale du Tavini huiraatira depuis 2019, Vannina Crolas a rencontré le président du parti bleu ciel Oscar Temaru la semaine dernière pour lui remettre sa démission en main propre. Le président du Tavini huiraatira n’a pour l'heure pas encore acté sa démission et il a demandé à l’intéressée de "prendre son temps et de réfléchir encore". Selon plusieurs cadres du parti indépendantiste, Vannina Crolas "ne veut pas être le bouc-émissaire" du mécontentement qui monte au sein du parti bleu ciel.
Malgré les nombreuses tentatives du Tavini pour apaiser les tensions lors du congrès ou lors de la conférence de presse de lundi matin, ces dernières semaines ont en effet été éprouvantes pour de nombreux cadres et militants du Tavini, depuis l’annonce de la candidature de Moetai Brotherson à la présidence du Pays, en passant par les mécontentements sur la constitution de la liste pour les territoriales, jusqu'à l’éviction d’Eliane Tevahitua de la place de deuxième de liste sur la section 3 après le congrès pour placer la fille de l'ex-élu Vito Maamaatuaiahutapu.
"Il fallait s’y attendre." "Ce n’est pas étonnant avec tout ce qui se passe au sein du parti", confiaient ces derniers jours plusieurs membres du Tavini à propos de la démission de Vannina Crolas. Réputée "droite dans ses bottes", "femme de principes" ou encore "très à cheval sur les statuts du parti", la secrétaire générale s'est visiblement retrouvée au cœur du mercato politique qui a animé le Tavini ces dernières semaines.
Le congrès ratifie les candidatures à toutes les élections
L’éviction d’Eliane Tevahitua de la liste "a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase", relatent plusieurs cadres du parti, expliquant que la démission a été déposée dans la foulée du dépôt de la liste modifiée après le congrès, au haut-commissariat. "On annonce la liste devant le nuna'a et puis lors de son dépôt on s’aperçoit qu’il y a un énorme changement". Vannina Crolas "connait bien le statut du parti" et il est effectivement précisé que le congrès "est chargé de ratifier les candidatures à toutes les élection (…). C'est la plus haute instance décisionnelle".
La gestion de l'annonce de la candidature du député Moetai Brotherson chez nos confrères de Polynésie la 1ère fait également partie des griefs de la secrétaire générale à son parti. "Il faut secouer le cocotier et c’est ce que j’ai fait", avait déclaré le député lors du congrès du 18 mars dernier. Mais aujourd’hui encore, le vieux parti indépendantiste continue d'être secoué par cette décision. Un "chantage", accuse-t-on encore au Tavini, "déplacé" et "dur à avaler". Lors du dernier conseil fédéral quatre jours avant le congrès du Tavini, Oscar Temaru avait en effet mis en garde : "Je voudrais bien préciser à tout le monde que si Moetai Brotherson ne se présente pas comme président du pays, il ne va pas non plus être candidat aux Raromata’i".
Oscar Temaru étant pris en étau politico-familial dans cette affaire, avait relevé Antony Géros lors du même conseil fédéral. "Quand on prend une décision, il y a une partie de la décision qui fait partie de la raison et une partie de la décision qui fait partie du cœur. Et président est balancé entre les deux." Un membre du Tavini présent sur place s'était élevé : "On ne peut pas fonctionner au chantage. Qu’est ce que ce sera quand on sera à la tête du Pays ?".
La gestion de l'annonce de la candidature du député Moetai Brotherson chez nos confrères de Polynésie la 1ère fait également partie des griefs de la secrétaire générale à son parti. "Il faut secouer le cocotier et c’est ce que j’ai fait", avait déclaré le député lors du congrès du 18 mars dernier. Mais aujourd’hui encore, le vieux parti indépendantiste continue d'être secoué par cette décision. Un "chantage", accuse-t-on encore au Tavini, "déplacé" et "dur à avaler". Lors du dernier conseil fédéral quatre jours avant le congrès du Tavini, Oscar Temaru avait en effet mis en garde : "Je voudrais bien préciser à tout le monde que si Moetai Brotherson ne se présente pas comme président du pays, il ne va pas non plus être candidat aux Raromata’i".
Oscar Temaru étant pris en étau politico-familial dans cette affaire, avait relevé Antony Géros lors du même conseil fédéral. "Quand on prend une décision, il y a une partie de la décision qui fait partie de la raison et une partie de la décision qui fait partie du cœur. Et président est balancé entre les deux." Un membre du Tavini présent sur place s'était élevé : "On ne peut pas fonctionner au chantage. Qu’est ce que ce sera quand on sera à la tête du Pays ?".
"La pluie et le beau temps"
Enfin, un dernier épisode explique les difficultés qui ont conduit à la démission de Vannina Crolas. Tahiti Infos l'évoquait la semaine dernière, un "putsch" a également propulsé le député Tematai Le Gayic comme tête de liste à Papeete en lieu et place de la présidente du tomite, Minarii Galenon. Toujours au moment du conseil fédéral d'avant congrès, c’est Yolande Bennet du tomite oire de Arue qui reconnaissait "être à l'origine" d'une pétition pour que le jeune député coiffe au poteau la représentante de Papeete à quelques jours de la présentation de la liste. "Ce n’est pas le fonctionnement du Tavini ça non plus", avait rétorqué un des cadres pendant le conseil fédéral.
"En tous cas le mot d’ordre au parti c’est de gagner les élections et après on règlera nos comptes. D’où peut-être la proposition faite à Eliane Tevahitua d’être vice-présidente du Pays ", concluait-on cette semaine au sein du parti indépendantiste, avec désormais un refrain qui se répète à l'envie : "les trois députés aujourd’hui font la pluie et le beau temps, c’est vraiment désolant".
Après la diffusion de notre article mardi soir, Vannina Crolas qui n'avait pas souhaité répondre à nos sollicitations avant cette date s'est finalement manifestée auprès de Tahiti infos pour affirmer qu'elle "n'avait pas démissionné" mais qu'elle était "très fâchée" par la situation.
Il y avait visiblement urgence à éteindre le feu pour démentir un secret de polichinelle connu de tous au Tavini et même des autres partis depuis une semaine.
"En tous cas le mot d’ordre au parti c’est de gagner les élections et après on règlera nos comptes. D’où peut-être la proposition faite à Eliane Tevahitua d’être vice-présidente du Pays ", concluait-on cette semaine au sein du parti indépendantiste, avec désormais un refrain qui se répète à l'envie : "les trois députés aujourd’hui font la pluie et le beau temps, c’est vraiment désolant".
Après la diffusion de notre article mardi soir, Vannina Crolas qui n'avait pas souhaité répondre à nos sollicitations avant cette date s'est finalement manifestée auprès de Tahiti infos pour affirmer qu'elle "n'avait pas démissionné" mais qu'elle était "très fâchée" par la situation.
Il y avait visiblement urgence à éteindre le feu pour démentir un secret de polichinelle connu de tous au Tavini et même des autres partis depuis une semaine.