"La route est un vrai danger aujourd'hui "


"En 2015, il y a eu moins d'accidents, moins de blessés mais un mort de plus qu'en 2014", souligne le capitaine Faure. "On ne peut se satisfaire de ces résultats."
PAPEETE, le 21 juin 2016. Les sessions Halte à la prise de risques se sont achevées le week-end dernier. La gendarmerie souhaite par ces opérations sensibiliser les jeunes sur les dangers de la route. Depuis le début de l'année, dix personnes sont décédées après un accident de la circulation contre 9 à la même date l'an dernier. Le point avec le capitaine Olivier Faure, officier adjoint à la circulation et à la sécurité routière pour la gendarmerie en Polynésie française.

Quel bilan faites-vous des opérations Halte à la prise de risques menées cette année ?
Capitaine Olivier Faure : "Le bilan est positif. Environ 1 000 jeunes, âgé de 17 à 25 ans, y ont participé. On a inauguré cette année pour la première fois une session sur la conduite accompagnée. Nous sommes allés aussi à Raiatea."

Quels sont les chiffres en termes d'accidentologie depuis le début de l'année ?
"On ne peut se satisfaire des résultats depuis le début de l'année. On est en baisse en termes d'accidentologie et même de blessés. Par contre dans la rubrique mortalité nous sommes, à la même date, à un mort de plus. Au 18 juin, nous étions à 9 morts en 2014 et nous sommes à 10 morts en 2015.
Il y a eu moins d'accidents, moins de blessés mais un mort de plus. On ne peut se satisfaire de ces résultats. On va se tourner encore un peu plus vers les entreprises et sensibiliser les plus grands aux dangers de la route. La répression doit être là et constante mais il faut aussi beaucoup de prévention pour que les gens comprennent que tout ce qu'ils faisaient avant il ne faut plus le faire. On pouvait le faire avant lorsqu'il y avait beaucoup moins de véhicules sur la route mais aujourd'hui la route c'est un vrai danger il y a beaucoup de voitures."

Nombre de morts sur les routes du fenua

Il y a 10 ans, 36 personnes étaient mortes sur les routes du fenua. L'an dernier, 17 individus ont perdu la vie après un accident de la circulation.
Vendredi, un bus a percuté un poteau à Paea. Six personnes ont été légèrement blessées. La sécurité dans les transports publics est-elle assurée ?
"La particularité ici c'est les trucks. On ne peut pas tous les changer néanmoins on remarque à présent qu'on va vers des transports sécurisés de personnes.
Le ministère de l'Equipement fait progresser les choses. Il y a un changement de visage des bus. La sécurité commence à prévaloir."

Quelles sont les causes de cet accident à Paea ?
"Le chauffeur de bus a voulu éviter un véhicule qui est sorti certainement trop rapidement d'une servitude. C'est pour cette raison qu'il s'est déporté."

Depuis janvier 2015, une amende de 8 100 Fcfp est prévue pour les automobilistes qui ont des films teintés sur leurs vitres à l'avant. Un an et demi après quel bilan faites-vous de cette mesure ?
"Un très bon bilan. On en fait beaucoup moins. La Polynésie française, malgré un code de la route qui se calque sur celui de la métropole, était précurseur dans ce domaine. Les vitres teintées avant seront interdites en métropole au 1er janvier 2017.

La conduite accompagnée, une option encore peu utilisée au fenua

Peu de jeunes polynésiens optent pour la conduite accompagnée. Pourtant, "par la suite les risques sont largement moindres pour quelqu'un qui a été en conduite accompagnée que pour quelqu'un qui passe tout de suite son permis de conduire", explique le capitaine Faure. "Il est accompagné pendant un an Il a ses 20 leçons de conduites en auto-école avant de prendre le volant".
L'expérience, acquise grâce à la conduite accompagnée, permet plus de chances de succès lors de l'examen pour le permis : "Il y a très très peu d'échecs. Les jeunes ne viennent pas seulement avec 20 heures de conduite mais ils arrivent avec au moins 3 500 kilomètres au compteur. Il n'y a aucune difficulté pour qu'ils puissent obtenir ce fameux permis de conduire après."

Qui ?
Pour pouvoir s'inscrire en conduite accompagnée, il faut avoir au moins 16 ans pour ensuite viser le permis B. Le ou les accompagnateurs de l’élève doivent être âgés d’au moins 28 ans et être titulaires du permis B de conduire depuis trois ans au moins.

Comment ?
Avant de pouvoir se mettre au volant, l'élève doit avoir réussi l’épreuve théorique générale, ce qu'on appelle le code, et obtenu la validation de sa formation initiale d’un minimum de 20 heures obligatoires.
Un signe distinctif autocollant ou magnétisé doit être apposé sur la partie arrière gauche de la carrosserie du véhicule lorsque l'apprenti conduit.

Quand ?
La conduite accompagnée s'étale sur une période d'un an au moins jusqu'à trois ans maximum. L'apprenti conducteur doit effectuer 3 000 kilomètres. Une fois fait, il pourra passer son permis de conduire à condition d'avoir 18 ans.


Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 21 Juin 2016 à 15:06 | Lu 2144 fois