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La restauration scolaire : une préoccupation pour les communes


La cantine communale de l’école primaire Arikitamiro à Makemo.
La cantine communale de l’école primaire Arikitamiro à Makemo.
TEVA I UTA, le 15 février 2016. Offrir une alimentation présentant les garanties d'hygiène, de sécurité et d'équilibre nutritionnel à un prix inférieur au marché : c'est l'ambition de toute équipe municipale pour les enfants de sa commune. La mission se révèle pourtant souvent un casse-tête pour les communes. Le Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française se penche sur la question aujourd'hui et demain à Teva i Uta.

Imaginer une école maternelle et primaire sans service de cantine ? Ce serait tout à fait envisageable car au regard de la loi, la restauration scolaire est un service public facultatif qui n’a pas de visée commerciale. Néanmoins et c'est souvent pour cela qu'il existe, ce service poursuit une finalité sociale. Il facilite la vie des parents qui travaillent et permet d'offrir aux enfants un repas chaud et complet à moindre coût. Si elles n'ont pas l'obligation de mettre en place la restauration scolaire dans leurs écoles, les communes sont les seules compétentes pour organiser le service public de restauration scolaire à destination des élèves de l’enseignement primaire. La gestion du service de restauration peut être exercée directement par la commune elle-même souvent par le biais d'une cuisine centrale municipale, ou être déléguée à une personne extérieure (entreprise ou association de parents d'élèves) et même être partagée avec une autre commune par le biais d'un établissement intercommunal.

A l'occasion d'un état des lieux réalisés en 2014 et 2015, le Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPCPF) a mis le doigt sur la disparité des organisations sur le territoire et s'est rendu compte également que les textes n'étaient pas tous très scrupuleusement appliqués. Ces journées de la restauration scolaire seront ainsi l'occasion de faire le point sur l'existant.

Toutes les communes ont intérêt néanmoins à proposer un service de restauration scolaire qui fonctionne bien et ne coûte pas trop cher aux familles qui l'utilisent, particulièrement auprès des foyers les plus modestes. On a vu récemment, avec les élections municipales partielles de Papara, que ces questions de restauration scolaire pouvaient devenir un enjeu politique. L'image d'enfants déjeunant hors de l'école car les familles étaient dans l'incapacité de payer le tarif du repas collectif quotidien a été particulièrement marquante et a provoqué débats et polémiques.

INÉGALITÉ FACE À L'ASSIETTE


Ce que l'on a retenu à cette occasion, c'est qu'en Polynésie française, il existe une très grande disparité dans les modes d'organisation et de gestion de cette restauration scolaire suivant les communes ou les établissements scolaires qui conduisent à une politique tarifaire très disparate également. Les prix d'un ticket de cantines peuvent varier du simple au quadruple entre gestion par une association de parents d'élèves, cuisine centrale d'une commune ou société délégataire d'un service public. Les choix opérés par les communes seront donc très impactants au final sur la qualité du service et le rapport qualité/prix.

Mais quel que soit le mode de production de ce repas de restauration scolaire, les problématiques sont partagées et doivent être au cœur des décisions prises par les équipes communales qui exercent cette compétence, tout en respectant la réglementation en vigueur. La pause déjeuner est un moment clef dans le développement de l’enfant et doit fournir un cadre favorable à l’apprentissage : la découverte de nouvelles saveurs pour une éducation au goût, savoir se tenir à table et utiliser ses couverts… Ce repas est nécessaire à l’enfant pour réussir à suivre les classes de l’après-midi. Il doit donc être équilibré et varié. De plus, avec la régularité des commandes en denrées alimentaires, les services de restauration scolaire peuvent participer au développement économique des producteurs locaux (produits de type polynésien et produits localement) par l’introduction des produits locaux.

Le programme du séminaire

Lundi 15 février
• La restauration scolaire du premier degré (cadre général technique et juridique, enjeux, caractéristiques)
• Les responsabilités et obligations en matière de restauration scolaire. Trois ateliers seront ouverts : mode de gestion, hygiène alimentaire, surveillance des enfants*


Mardi 16 février

• Quatre ateliers thématiques : valorisation des produits locaux, cadrer le temps du repas, lutter contre le gaspillage alimentaire, servir des repas équilibrés.
• La politique tarifaire
• Conclusion générale de ces journées et réflexion pour l'avenir, : quelle restauration scolaire pour nos citoyens de demain ?

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 15 Février 2016 à 11:07 | Lu 1304 fois