La reprise touristique et le rebond de l'industrie ont dopé la création d'emplois en 2023


Le secteur du tourisme a embauché à tour de bras en 2023, surtout dans l’hébergement et la restauration, où les effectifs ont bondi de 8%. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 6 novembre 2024 - En 2023, le nombre de salariés a augmenté de 3,5%, selon le “bilan de l'emploi 2023” publié ce mercredi par l’Institut de la statistique de Polynésie française (ISPF). Un chiffre qui témoigne d'un marché du travail en forte progression, dopé par un tourisme effervescent et un rebond industriel.
 
Avec une augmentation de 3,5% du nombre d'emplois salariés (hors CAE et stagiaires) en 2023, le marché de l’emploi en Polynésie française affiche sa deuxième meilleure progression depuis le début du XXIe siècle, selon le “Bilan de l'emploi 2023” publié ce mercredi par l’Institut de la statistique de Polynésie française (ISPF). À noter que si ce rapport arrive de manière tardive, les données qu'il expose restent intéressantes tant elles reflètent la santé économique des différents secteurs.
 
Cette augmentation a donc porté le nombre moyen d’emplois déclarés à la Caisse de prévoyance sociale (CPS) à 71 840 postes, en 2023. Tous les secteurs en profitent, mais le tourisme, à l’instar du “rebond de l’industrie”, reste le grand gagnant, selon l’ISPF. Porté par une affluence touristique en hausse de 20% par rapport à 2022, avec un total de 261 800 visiteurs, le secteur a embauché à tour de bras, surtout dans l’hébergement et la restauration, où les effectifs ont bondi de 8%. Résultat : ces activités totalisent aujourd’hui 8 376 postes, soit 619 salariés de plus qu’en 2022. Et ce n’est pas tout : le transport a suivi le mouvement, avec une hausse de 9,4% des effectifs, tandis que le secteur aérien s’envolait de 17,4% et le maritime naviguait vers un beau +6,8%. Bref, le rebond touristique a soufflé un vent de prospérité, générant une demande accrue en main-d’œuvre.
 
L’industrie et le tertiaire marchand pas en reste
 
À côté du tourisme, l’industrie tire également son épingle du jeu en 2023. Avec une progression de 3,3%, l’emploi industriel, dopé par les embauches dans les industries extractives (+8,5%), l’industrie alimentaire (+3,4%) et la production et distribution d’énergie (+6%), montre un regain d’activité.
 
Le tertiaire marchand, autre pilier de l’économie locale, affiche une hausse de 4,6%. Dans le commerce, qui emploie 15% des salariés polynésiens, les chiffres sont contrastés : les hypermarchés voient leurs effectifs diminuer de 2,6% mais les supérettes et petits commerces d’alimentation générale progressent respectivement de 4,4% et 7,9%. Cette tendance illustre un retour vers des structures de proximité et une diversification croissante du marché de l’emploi.
 
Des salaires en hausse
 
Autre bonne nouvelle pointée par le rapport de l'ISPF : Le salaire moyen a progressé de 3,9%, atteignant 305 800 francs brut par mois. L’ISPF précise que cette augmentation est due à un léger allongement du temps de travail moyen (+0,8%, soit 147,7 heures en 2023). Toutefois, le salaire médian plafonne à 233 200 francs brut, un chiffre qui met en évidence la disparité salariale persistante sur le territoire.
 
Les plus belles progressions salariales sont enregistrées dans l’hôtellerie-restauration (+7,4%), encore un révélateur de l’impact prépondérant du tourisme, et dans l’industrie (+3,4%). Mais le ver est dans le fruit : si les disparités salariales entre hommes et femmes tendent à se réduire, elles n’ont pas encore disparu. En 2023, l’écart moyen s’est resserré à 6%, contre 10% en 2018. Autrement dit, les femmes gagnent toujours 6% de moins que leurs homologues masculins. Une avancée ? Certes, mais le chemin semble encore long.
 

Moins de demandeurs d'emploi

Le nombre de demandeurs d’emploi a chuté de 19,5% en 2023, passant à 22 800 inscrits. Le Service de l’emploi (Sefi) constate que cette baisse concerne toutes les tranches d’âge et les deux sexes, reflet d’un marché de l’emploi qui se resserre. Une tendance qui cache cependant des ombres au tableau : la diminution des offres de contrats aidés (-35%) et des stages de formation professionnelle (-36%) pourrait compliquer l’accès des jeunes et des travailleurs en reconversion aux nouveaux postes créés. Et, même si “20% des demandeurs d’emploi ne détiennent toujours aucun diplôme”, le Sefi note que “le niveau de qualification des demandeurs augmente”.

Rédigé par Thibault Segalard le Mercredi 6 Novembre 2024 à 15:06 | Lu 1571 fois