La rentrée sous la menace de la grève


En ce mardi de rentrée, le Syndicat autonome des réseaux de Tahiti a adressé un préavis de grève à RTCT (Tere Tahiti). Crédit : Anne-Charlotte Lehartel.
Tahiti, le 13 août 2024 – Après les transports aériens, c’est au tour des transports en commun d’être sous la menace d’une grève. Ce mardi, un préavis avec 18 points de revendication a été adressé à RTCT, société attributaire de la délégation de service public pour le transport scolaire et régulier à Tahiti. Pour l’heure, aucune date de rencontre ne serait fixée. Faute de compromis, la grève pourrait être effective dimanche matin, veille de la pleine rentrée pour tous.
 
Les syndicats ont décidé d’étendre la pression sur le monde économique et sur le gouvernement en cette rentrée 2024-2025. Après Aéroport de Tahiti (ADT) et les sociétés satellites qui gravitent autour, après les transports aériens avec Air Tahiti Nui, Air Tahiti et Air Moana, voilà que les transporteurs routiers entrent dans la ronde, comme l’ont révélé nos confrères de TNTV.
 
En ce mardi de reprise, les sociétés de transport du Fenua étaient sur le qui-vive pour s’assurer que les ramassages scolaires étaient bien coordonnés avec les nouveaux rythmes en vigueur dans le premier degré, propres à chaque commune. Les responsables ont aussi dû composer avec un dépôt de préavis de grève. Le courrier adressé à RTCT par le Syndicat autonome des réseaux de Tahiti, affilié à la Fédération des rassemblements des syndicats de transport en commun de Polynésie, liste 18 points de revendication.
 

Dans l’attente d’une rencontre


“On a reçu un préavis de grève, ce matin (mardi, NDLR)”, nous a confirmé le directeur de production de Tere Tahiti, Xavier Chung Sao. “On est un peu étonnés, y compris au niveau des représentants du personnel, surtout à la rentrée”, poursuit-il, en rappelant que la dernière grève remonte à 2013. Pour l’heure, le référent n’a pas souhaité commenter les demandes du syndicat, qui sont “en train d’être étudiées” dans l’attente d’une rencontre, dont la date ne serait pas encore fixée.
 
Xavier Chung Sao se défend toutefois de toute “séquestration”, dont l’accuseraient certains salariés. “Tout ce qu’on a demandé, c’est que les conducteurs non occupés par un transport en cours soient présents sur leur lieu de travail. Ils avaient reçu pour consigne, à la réunion de vendredi, qu’ils devaient se présenter lundi matin, à 7 h 30, avec leur bus, pour vérifier les équipements obligatoires pour se préparer pour la rentrée. Il y a eu un mélange, comme quoi j’étais en train de viser certaines personnes parce qu’il y avait des rumeurs de grève depuis ce week-end”, rétorque-t-il.
 
Faute d’accord, la grève pourrait être effective ce dimanche 18 août, à 0 heure, sur les sites de Taravao, Papara, Faa’a et Papeno’o, concernant à la fois les lignes scolaires et régulières. À ce rythme, c’est la paralysie du Pays qui guette si l’aérien et le terrestre se mettent à l’arrêt, alors qu’il se murmure que le Port autonome pourrait, lui aussi, être destinataire d’un préavis.
 

Les 18 points de revendication

Mise en place du projet de convention collective ; Reconduction des accompagnateurs sur le collège et le lycée ; Mise en place de la grille salariale ; Respecter les onze heures de repos hebdomadaire prévues dans le code du travail ; Mise en place de primes de caisse, de sécurité, de panier, de maladie (chauffeurs) ; Prime de fin d’année ; Mise en place de formations (mécaniciens, chauffeurs, accompagnateurs, administration, management) ; Paiement des heures supplémentaires ; Mise à disposition d’un véhicule de service pour l’atelier mécanique de la zone urbaine ; Mise aux normes de l’atelier mécanique et des conditions de travail des mécaniciens ; Matériel de nettoyage à la charge de l’entreprise ; Un réfectoire, une salle de repos, des vestiaires à disposition des salariés ; Mise en place de la carte de transport sur tout le réseau pour tous les salariés de Tere Tahiti et ses sous-traitants ; Passage des chauffeurs mi-temps à temps complet (selon les conditions) ; Mise en place d’une prime de dépannage de 15 000 francs en dehors des heures de travail ; Mise en place d’une équipe à 100% mécanique pour la zone urbaine (Tipaerui) ; Mise à jour des contrats de travail ; Mise en place d’une prime pour l’équipe d’astreinte (mécanique).

Rédigé par Bertrand Prévost et Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 13 Aout 2024 à 18:11 | Lu 2430 fois