La principale faille à Moruroa est apparue dans la zone nord de l'atoll. Depuis 30 ans, une surveillance géomécanique avec le système Telsite permet de vérifier les mouvements souterrains. C'est ce dispositif de surveillance qui sera restauré à partir de juin prochain sur l'atoll.
MORUROA, le 22 mai 2015. Les travaux de rénovation du dispositif de surveillance géomécanique de l'atoll de Moruroa débuteront en juin prochain. La période de début des travaux a été confirmée ce vendredi par le ministère de la Défense à l'Agence France Presse. "Ces travaux de rénovation du système Telsite (baptisé Telsite 2) vont conduire plus d'une centaine de travailleurs, notamment polynésiens, à intervenir sur l'atoll à partir de juin 2015, et jusqu'à 2018", a indiqué le ministère. Depuis la fin du mois d'avril dernier, le chantier d'installation d'une nouvelle base de vie pour accueillir les équipes qui viendront travailler place pendant ces trois ans de chantier, est en cours. Il s'agit de monter un village en préfabriqués pour permettre à un effectif moyen de 100 à 120 personnes de vivre, en permanence sur l'atoll de Moruroa durant cette phase de réhabilitation du dispositif Telsite.
Le dispositif de surveillance géomécanique de l'atoll a été mis en place il y a déjà près de 30 ans pour anticiper un éventuel effondrement d'une partie de l'atoll sur lui-même, ce qui pourrait alors créer un tsunami. Telsite 1 a été installé entre les années 1980 et 1990 après qu'un bloc de falaise corallienne de plusieurs millions de m3 s'était détaché de l'atoll en 1979 à la suite d'un essai nucléaire, provoquant la formation d’une vague de deux mètres de haut sur Moruroa. Le dispositif Telsite 1 est composé d'un arsenal de sismographes, de capteurs souterrains sismiques, de géophones et de câbles extensomètres, il est géré par le CEA (centre de l’énergie atomique), fonctionnel 24 heures/24. C'est l'ensemble de ce réseau qui va être rénové pour devenir Telsite 2 qui sera opérationnel en 2018.
Cette surveillance des mouvements de terrain à Moruroa est loin d'être anodine. En effet, les différentes études scientifiques menées sur place ont établi des hypothèses aux conséquences, plus ou moins importantes, en fonction du volume d'effondrement impliqué. Le glissement d'un bloc corallien pourrait entraîner sur Moruroa, une vague de l’ordre de 5 mètres de haut, dans la minute qui suit. Mais l'hypothèse la plus lourde, décrite dans un rapport officiel de 2011 du délégué à la sûreté nucléaire de défense (DSND), évoquait un risque de glissement de loupes, entraînant dans l'océan plusieurs centaines de millions de m3 de roches pouvant entraîner une vague de 20 mètres de haut sur Moruroa et un train de houle de 1 à 2 mètres sur Tureia dans les 15 minutes suivantes. Tous les rapports officiels publiés depuis conservent ces hypothèses mais déclarent que les mouvements de terrain constatés sur l'atoll sont extrêmement faibles voire inexistants. Autre information rassurante, toujours selon ces rapports officiels, ces mouvements de terrain, avant qu'ils ne deviennent massifs, seraient perçus par les appareils de mesure de Telsite et permettraient de mettre à l'abri les personnes concernées par anticipation. D'où l'importance de garder un dispositif de surveillance opérationnel.
Ces travaux de rénovation du système de surveillance géomécanique de Moruroa avaient été décidés en 2013, en même temps qu'était retenue l'idée de mettre en place une commission d'information du public sur l'impact sanitaire et environnemental des essais nucléaires réalisés sur Moruroa et Fangataufa. Cette commission a été créée par un arrêté publié mercredi au Journal officiel. Elle se réunira pour la première fois, mardi prochain, autour du haut commissaire en Polynésie française. L'information du public sera du ressort des représentants des instances polynésiennes (présidence, Assemblée, maires) et associations de vétérans des essais ou de défense de l'environnement, qui sont, selon la Défense, "le mieux à même de relayer les informations échangées durant les commissions".
Le dispositif de surveillance géomécanique de l'atoll a été mis en place il y a déjà près de 30 ans pour anticiper un éventuel effondrement d'une partie de l'atoll sur lui-même, ce qui pourrait alors créer un tsunami. Telsite 1 a été installé entre les années 1980 et 1990 après qu'un bloc de falaise corallienne de plusieurs millions de m3 s'était détaché de l'atoll en 1979 à la suite d'un essai nucléaire, provoquant la formation d’une vague de deux mètres de haut sur Moruroa. Le dispositif Telsite 1 est composé d'un arsenal de sismographes, de capteurs souterrains sismiques, de géophones et de câbles extensomètres, il est géré par le CEA (centre de l’énergie atomique), fonctionnel 24 heures/24. C'est l'ensemble de ce réseau qui va être rénové pour devenir Telsite 2 qui sera opérationnel en 2018.
Cette surveillance des mouvements de terrain à Moruroa est loin d'être anodine. En effet, les différentes études scientifiques menées sur place ont établi des hypothèses aux conséquences, plus ou moins importantes, en fonction du volume d'effondrement impliqué. Le glissement d'un bloc corallien pourrait entraîner sur Moruroa, une vague de l’ordre de 5 mètres de haut, dans la minute qui suit. Mais l'hypothèse la plus lourde, décrite dans un rapport officiel de 2011 du délégué à la sûreté nucléaire de défense (DSND), évoquait un risque de glissement de loupes, entraînant dans l'océan plusieurs centaines de millions de m3 de roches pouvant entraîner une vague de 20 mètres de haut sur Moruroa et un train de houle de 1 à 2 mètres sur Tureia dans les 15 minutes suivantes. Tous les rapports officiels publiés depuis conservent ces hypothèses mais déclarent que les mouvements de terrain constatés sur l'atoll sont extrêmement faibles voire inexistants. Autre information rassurante, toujours selon ces rapports officiels, ces mouvements de terrain, avant qu'ils ne deviennent massifs, seraient perçus par les appareils de mesure de Telsite et permettraient de mettre à l'abri les personnes concernées par anticipation. D'où l'importance de garder un dispositif de surveillance opérationnel.
Ces travaux de rénovation du système de surveillance géomécanique de Moruroa avaient été décidés en 2013, en même temps qu'était retenue l'idée de mettre en place une commission d'information du public sur l'impact sanitaire et environnemental des essais nucléaires réalisés sur Moruroa et Fangataufa. Cette commission a été créée par un arrêté publié mercredi au Journal officiel. Elle se réunira pour la première fois, mardi prochain, autour du haut commissaire en Polynésie française. L'information du public sera du ressort des représentants des instances polynésiennes (présidence, Assemblée, maires) et associations de vétérans des essais ou de défense de l'environnement, qui sont, selon la Défense, "le mieux à même de relayer les informations échangées durant les commissions".