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La réforme des retraites présentée au CA de la CPS sans le gouvernement


"C'est la Caisse de prévoyance sociale qui paye. C'est normal que les administrateurs de la CPS soient informés sur cette réforme", explique Ronald Blaise, président du conseil d'administration de la CPS.
"C'est la Caisse de prévoyance sociale qui paye. C'est normal que les administrateurs de la CPS soient informés sur cette réforme", explique Ronald Blaise, président du conseil d'administration de la CPS.
PAPEETE, le 14 septembre 2018. Attendus au conseil d'administration extraordinaire de la CPS pour présenter le texte modifiant le système de retraite, les ministres de la Santé et des Solidarités ne sont pas venus. C'est donc le directeur de la CPS qui a présenté le texte ce vendredi, au lendemain du dépôt de préavis de grève générale par six syndicats.

Les sièges du ministre de la Santé, Jacques Raynal, et de la ministre des Solidarités, Isabelle Sachet, sont restés vides ce vendredi matin. Pourtant, les deux membres du gouvernement étaient attendus par les administrateurs de la Caisse de prévoyance sociale (CPS), réunis en conseil d'administration (CA) extraordinaire. Les représentants des salariés et des patrons étaient venus pour assister à la présentation du texte modifié de la réforme des retraites.

Les ministres de la Santé et des Solidarités ne sont pas allés à la rencontre des membres du CA de la CPS pour leur expliquer les modifications prévus au système de retraites polynésien
Les ministres de la Santé et des Solidarités ne sont pas allés à la rencontre des membres du CA de la CPS pour leur expliquer les modifications prévus au système de retraites polynésien
"L'assemblée va voter la réforme des retraites. Il était important que le CA soit informé des nouvelles donnes. C'est vrai que c'était un peu court puisque nous avons reçu le texte ce jeudi. C'est un document de 92 pages. Une dizaine d'articles à peu près ont été modifiés. C'est la CPS qui paye. C'est normal que les administrateurs de la CPS soient informés sur cette réforme", explique Ronald Blaise, président du conseil d'administration de la CPS. "Le directeur de la CPS, Yvonnick Raffin, avec deux cadres spécialistes ont expliqué ce texte. La directrice de cabinet de la ministre des Solidarités était aussi présente." Le directeur général de la société Tahitienne de Secteur Public (TSP) reconnait malgré tout être déçu de l'absence de représentants du Pays. "J'aurais bien aimé qu'un représentant du gouvernement ou de l'Agence de régulation de l'action sanitaire et sociale (Arass) soit là pour expliquer le texte aux administrateurs. J'ai rencontré le ministre ce vendredi matin avec le directeur de l'Arass. J'ai demandé qui venait à cette réunion. On m'a dit qu'ils ne pouvaient pas car il y avait une conférence de presse à 9 heures."

Après avoir été prévue en début d'après-midi, la conférence de presse de la présidente de la commission santé à l'assemblée, Virginie Bruant, a en effet été avancée à 9 heures. Elle s'est achevée vers 10 heures.
Les ministres de la Santé et des Solidarités ne sont finalement pas allés à la rencontre des membres du CA de la CPS pour leur expliquer les modifications prévus au système de retraites polynésien. "Il y a eu énormément de questions posées. Ce débat on aurait dû l'avoir il y a 15 jours pour pouvoir transmettre au gouvernement ce dont nous avons discuté. La réforme, il faut la faire, on ne peut pas ne pas en faire. Mais un débat peut s'instaurer", a souligné Ronald Blaise, à l'issue de cette réunion, vers midi.

Grève générale prévue mercredi
Parmi les administrateurs présents à ce CA extraordinaire, il y avait Patrick Galenon, fraichement élu secrétaire général de la CSTP-FO. Il fait partie des six syndicats qui ont signé le préavis de grève générale (CSTP-FO, CSIP, Otahi, RTP, O oe to oe Rima et Cosac). Patrick Galenon, comme en mars dernier, reste opposé à la réforme des retraites. "Nous avons expliqué à Virginie Bruant que tout ce qui est solidarité doit être pris en compte par le Pays et tout ce qui est assurance doit pris en compte par la CPS, par les cotisants", a indiqué Patrick Galenon.


"J'aurais bien aimé qu'un représentant du gouvernement ou de l'Agence de régulation de l'action sanitaire et sociale (Arass) soit là pour expliquer le texte aux administrateurs", a souligné Ronald Blaise, président du conseil d'administration de la CPS.
"J'aurais bien aimé qu'un représentant du gouvernement ou de l'Agence de régulation de l'action sanitaire et sociale (Arass) soit là pour expliquer le texte aux administrateurs", a souligné Ronald Blaise, président du conseil d'administration de la CPS.
Si aucun accord n’est trouvé, la grève générale sera effective, mercredi à 0 heure, la veille du passage du texte en séance plénière à l’assemblée. Trois points figurent sur le préavis de grève : "le retrait du projet de loi du Pays visant à réformer le régime des retraites, la revalorisation du pouvoir d'achat par une augmentation de 2% des salaires et l'amélioration des conditions de travail et de sécurité des travailleurs."

Le texte réformant les retraites devrait être examiné vendredi prochain après la séance d'ouverture de la session jeudi, marquée par les discours du président du Pays et du président de l'assemblée.

La commission Santé de l’assemblée a donné fin août un avis favorable au projet de réforme des retraites, qui a été quelque peu amendé. A noter que parmi ceux, qui ont voté en faveur du texte, il y avait Vaitea Le Gayic et Angélo Frébault, anciens membres respectivement de la CSIP et de la CSTP-FO, qui ont mené en début d'année le mouvement de l'intersyndicale qui avait mené au retrait du texte réformant les retraites.

Rédigé par Mélanie Thomas le Vendredi 14 Septembre 2018 à 12:38 | Lu 3238 fois