
“L’approche interdisciplinaire me permet d’explorer des liens encore peu étudiés entre biologie corallienne, géochimie des carbonates et évolution du climat”, explique le doctorant polynésien (Crédit : DR).
Tahiti, le 18 mars 2025 – La thèse sur les coraux du jeune chercheur polynésien Aitu Raufauore associe la paléoclimatologie à la biologie. Elle a été citée en exemple dans un récent article du CNRS mettant en avant les défis et les atouts de cette “nouvelle vague interdisciplinaire” qui s’emploie à “penser autrement la science des océans”.
Dans le cadre de l’année de la Mer, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) publie une série d’articles pour mieux comprendre les enjeux océaniques. Début mars, trois jeunes chercheurs ont été mis à l’honneur, telle “Une nouvelle vague interdisciplinaire prête à déferler”. Parmi eux, on retrouve un Polynésien, Aitu Raufauore, qui associe la paléoclimatologie – l’étude des climats passés – à la biologie dans le cadre d’une thèse sur les coraux.
“La façon dont le corail assimile les composés marins varie selon les espèces et cela impacte notre connaissance sur la capacité de certains lagons à capter ou non du carbone, par exemple. L’approche interdisciplinaire me permet d’explorer des liens encore peu étudiés entre biologie corallienne, géochimie des carbonates et évolution du climat”, explique le doctorant du programme 80PRIME 2023 du CNRS, rattaché au laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux de l’Université de Bordeaux.
Dans le cadre de l’année de la Mer, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) publie une série d’articles pour mieux comprendre les enjeux océaniques. Début mars, trois jeunes chercheurs ont été mis à l’honneur, telle “Une nouvelle vague interdisciplinaire prête à déferler”. Parmi eux, on retrouve un Polynésien, Aitu Raufauore, qui associe la paléoclimatologie – l’étude des climats passés – à la biologie dans le cadre d’une thèse sur les coraux.
“La façon dont le corail assimile les composés marins varie selon les espèces et cela impacte notre connaissance sur la capacité de certains lagons à capter ou non du carbone, par exemple. L’approche interdisciplinaire me permet d’explorer des liens encore peu étudiés entre biologie corallienne, géochimie des carbonates et évolution du climat”, explique le doctorant du programme 80PRIME 2023 du CNRS, rattaché au laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux de l’Université de Bordeaux.
Une approche “audacieuse”
Cette approche en dehors des cadres académiques suppose de surmonter certains obstacles associés à une charge de travail supplémentaire. “J’ai dû approfondir mes connaissances en biologie en cours de route pour rattraper mon retard. Cela demande un investissement plus important tout le long de la thèse, mais c’est aussi ce qui me permet de poser des questions innovantes et de faire valoir plus tard des compétences inédites”, remarque Aitu Raufauore, soulignant au passage la richesse quant à cette nouvelle manière de faire de la recherche. “C’est d’autant plus utile en sciences du climat et du vivant, car même si ces savoirs sont interconnectés et complémentaires, les études faites dans chacune de ces disciplines sont actuellement distinctes les unes des autres”, poursuit-il.
Si l’interdisciplinarité gagne du terrain avec des appels à projets qui la valorisent de plus en plus, cette approche nécessite de mettre en œuvre des jurys adaptés, mais aussi de trouver des revues moins spécialisées pour permettre la diffusion des résultats des recherches. Selon le CNRS, “le chantier reste encore vaste”, même si “la thèse semble être une bonne première pierre à l’édifice de la recherche interdisciplinaire”.
Les trois doctorants interrogés se prononcent également en faveur d’une “science utile”, autant d’un point de vue politique que public. Aitu Raufauore souhaiterait ainsi transmettre ses connaissances en Polynésie. “Je voudrais y retourner pour participer à l’éducation, la sensibilisation et l’engagement des jeunes aux enjeux climatiques locaux, à la compréhension du blanchissement des coraux afin de leur faire prendre conscience du besoin de protéger les écosystèmes marins”, conclut-il.
Pour le CNRS, cette approche “audacieuse” en faveur de l’interdisciplinarité “pourrait bien redéfinir la façon dont nous explorons et préservons le monde marin” quand on sait que l’océan est lui-même un système “complexe, vivant et interconnecté”. Créé en 2021, le Groupement de recherche Océan et Mers (GDR OMER) s’inscrit d’ailleurs pleinement dans cette démarche. Un sujet dont on ne manquera pas d’entendre parler d’ici à la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc), qui se tiendra à Nice, début juin.