La qualité de nos eaux de baignade reste toujours insuffisante: présentation du bilan 2010-2011


Ce jeudi matin, le Centre d’Hygiène et de Salubrité Publique (CHSP) a présenté les résultats des prélèvements effectués en 2010 et 2011 à Tahiti, Moorea et Bora Bora dans le cadre de son programme de contrôle de qualité sanitaire des eaux de baignade en mer et en eau douce.
Lors de la présentation, Mareva Vigneron, ingénieur sanitaire à la CHSP, a indiqué une amélioration globale de la qualité de l’eau en Polynésie, bien que des efforts à certains endroits restent à faire.
Les membres de la CHSP, de la Direction de la Santé et et du Ministère de la Santé et de la Solidarité discutent le rapport 2010-2011 concernant la qualité des eaux de baignades en Polynésie

Une nouvelle directive, plus stricte et plus précise

Mareva Vigneron présente les prélèvements qui ont été effectués dans les îles
La mise en place d'une nouvelle directive européenne relative à la gestion de la qualité des eaux de baignade a permis au CSHP de réaliser des recherches plus approfondies, dans des endroits plus ciblés.
Au lieu de trois paramètres indicateurs de contaminations fécales, seul « Escerichia coli » (Entérocoques intestinaux) a été étudié, puisque c'est celui qui pose de véritables risques pour la santé. Un changement dans la méthode statistique d'interprétation des résultats permet également une meilleure estimation de la qualité de l’eau chaque année. Les termes de classements ont aussi été modifiés. Les eaux sont maintenant classées comme étant '"excellente », « bonne », « suffisante » ou «insuffisante ». Seule la qualité "insuffisante" est jugée impropre à la baignade.
Mais surtout, le nombre de prélèvements minimum nécessaire pour pouvoir établir la qualité d'un point de placement est passé de 4, à 16.

Le classement des îles

La qualité bactériologique des eaux de baignade s'est améliorée mais reste insuffisante à certains endroits de Tahiti et Moorea
Au total, 111 points de contrôle ont été classés en 2011. A Tahiti, 62% des 54 points de baignade en mer sont suffisamment propres. Aux embouchures des rivières en revanche, la qualité de l’eau douce reste médiocre car tous les points d'eau douce urbains sont impropres à la baignade. Dans la zone rurale, la qualité de l'eau, bien qu'elle soit passée de 18% en 2010, à 44% en 2011, reste généralement insuffisante.
A Moorea, 77% des plages sont "suffisamment propres", mais les trois embouchures de rivière qui existent là bas sont toutes à 0%, donc totalement impropres à la baignade.
Par contre à Bora Bora, l’élève modèle en quelque sorte, 100% des points de baignade sont "excellents", et ce depuis plusieurs années. Les îles de Raiatea, Nuku Hiva, Hiva Oa, Tubuai, Rurutu et Raivavae ont également fait l’objet d'études mais le quota de prélèvements nécessaires à l'évaluation n'a pas été atteint pour pouvoir faire un classement annuel.

C'est aux communes de mettre en place les solutions

« Bora Bora maintient son label de « Pavillon bleu » européen grâce à la mise en place d’un réseau d’assainissement collectif des eaux usées et d’un système qui contrôle les eaux de baignades toutes les deux semaines, » explique Mlle Mareva Vigneron.
D'après le Code Général des Collectivités Territoriales, les maires ont jusqu’à 2020 pour mettre en place un réseau d'assainissement collectif dans leur commune respective. 
"Seulement lorsque toutes les habitations seront raccordées à un réseau d’assainissement nous verrons ces zones impropres à la baignade disparaître," ajoute Glenda Melix, Chef du Centre d’Hygiène et de Salubrité Publique (CHSP). "Notre rôle à nous reste de bien informer la population sur la qualité des eaux de baignade qui peut se révéler mauvaise, afin d'éviter toute propagation de maladies telles que les maladies de peau, des yeux et des orielles, les staphylocoques, mais aussi la gastroentérite et la leptospirose."
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Nos résultats font l'objet de documents cartographiques mis à jour régulièrement et qui sont distribués aux maires des communes qui sont tenus de les afficher de manière évidente. Il en va de leur responsabilité de faire passer cette information au niveau de chaque plage et d’interdire la baignade lorsque c’est nécessaire. »

Informer la population

Le rapport est téléchargeable sur http://www.hygiene-publique.gov.pf/spip.php?article76
 
 
 
 

affiche_qualite_eaux_2010.pdf  (1.74 Mo)
3811480-5708071.jpg  (197.71 Ko)


Rédigé par Maina Perrot le Jeudi 9 Février 2012 à 10:41 | Lu 2972 fois